Publié il y a 5 ans - Mise à jour le 12.02.2019 - veronique-palomar - 2 min  - vu 434 fois

LE 7H50 de Jean-Marie Chabaud : "Nous sommes à la croisée des chemins"

Jean-Marie Chabaud a pris ses fonctions de bâtonnier le premier janvier dernier

Jean-Marie Chabaud est le nouveau bâtonnier de Nîmes. Avocat au barreau de le juridiction depuis 25 ans, il a été élu par ses pairs et est entré en fonction le 1er janvier. Il succède à Jean-Michel Divisa. Le rendez-vous de la matinale d'Objectif Gard est l'occasion d'évoquer avec lui sa vison de la mission et plus largement celle de la profession. 

Objectif Gard : Comment définissez-vous vos nouvelles fonctions ?

Jean-Marie Chabaud : La fonction d'un bâtonnier est triple. Il doit protéger ses confrères quand il le peut mais aussi intervenir dans les litiges, non seulement entre avocats mais aussi entre avocats et clients ou entre avocats et magistrats. Appuyé sur le code déontologique de la profession dont nous sommes les gardiens, c'est un rôle arbitral mais surtout de médiateur. Il faut permettre aux gens de se parler et bien sûr agir quand on le doit.

Quelle est votre vison de l'avenir de la profession ? 

Nous sommes à la croisée des chemins du numérique. Ça va nous impacter dans les années qui viennent. Un autre changement, et non des moindres, est la libéralisation de la communication. Jusqu'à maintenant les avocats ne pouvaient pas communiquer. Aujourd'hui c'est possible et ça va changer beaucoup de choses dans la structure des cabinets. On voit par exemple de plus en plus de cabinets franchisés. Il s'agit pour eux de mutualiser les moyens pour pouvoir, entre autres, communiquer. La façon d'envisager la profession est elle aussi en train de changer. De plus en plus d'entreprises ont recours à des avocats à titre préventif et sollicitent leurs conseils. Concrètement, les sociétés souscrivent des abonnements auprès des avocats qui accompagnent la vie de l'entreprise. On peut aujourd'hui très bien exercer ce métier loin des tribunaux et même, pourquoi pas, sans jamais plaider, en étant en quelque sorte, un conseil, un coach auprès des entreprises.

Pouvez-vous nous dire deux mots de la loi programmation justice qui fait des remous dans la profession ?

Nous avons pu faire voter quelques modifications minimes mais l'essentiel reste que l'union européenne compte 20 magistrats pour 100 000 habitants. L'Allemagne en compte 25 et la France 10. Le ministère nous rétorque que le budget de la justice est en augmentation. C'est vrai mais l'argent ira à l'ouverture de nouvelles places de prison, à la modernisation informatique des structures. Et pendant ce temps, le manque cruel de magistrats nous empêche de rendre la justice dans de bonnes conditions. Les ordres des barreaux de province comme le nôtre ne pèsent pas beaucoup sur les décisions législatives. Ce que nous pouvons faire c'est nous joindre aux manifestations. Il n'y en a pas au calendrier pour l'instant mais si il faut défiler, nous défilerons.

Propos recueillis par Véronique Palomar-Camplan

Véronique Palomar

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