Publié il y a 4 ans - Mise à jour le 28.06.2019 - thierry-allard - 5 min  - vu 1078 fois

GARD RHODANIEN Modifications, navettes urbaines gratuites : le transport public évolue

Jeudi soir, lors du conseil communautaire de l'Agglo du Gard rhodanien, à Bagnols (Photo : Thierry Allard / Objectif Gard)

La concession du service public de transport de voyageurs de l’Agglo du Gard rhodanien, comprenez par là les cars, a été attribuée à l’entreprise Autocars Faure jeudi soir en conseil communautaire à Bagnols. Un changement qui s’accompagne de plusieurs nouveautés qui n’ont pas manqué de faire débat.

L’atmosphère dans la salle multiculturelle de Bagnols était certes plus respirable qu’à l’extérieur, où il faisait encore 40 degrés au coup d’envoi de cette réunion marathon avec 40 points à l’ordre du jour, mais elle restait électrique. Ainsi, de multiples points, et comme toujours pas forcément ceux sur lesquels on aurait parié a priori, ont fait débat, parfois âprement. Parmi eux, la question du service public de transport de voyageurs de l’Agglo, qui évolue.

D’abord, de quoi parle-t-on ? L’Agglo a décidé d’attribuer la délégation de service public, d’un montant de 46 millions d’euros, à l’entreprise bagnolaise Autocars Faure. Cette décision prend effet à compter du 1er septembre prochain, et ce jusqu’au 31 août 2027. Le marché concerne le périmètre des 44 communes de l’Agglo, avec une grosse partie du service pour les 27 lignes de transport scolaire, pour desservir l’ensemble des établissements scolaires du territoire.

Avec une nouveauté : « La géolocalisation des véhicules et la réaffectation des services scolaires au sein du groupement de façon à rationaliser l’exploitation », présente le vice-président, Christophe Serre. Notez que les tarifs actuels restent applicables. Toujours au rayon nouveautés, la ligne L14 « Vallée de la Cèze » fonctionnera désormais aussi le samedi et sera connectée aux lignes LIO à Bagnols, et la ligne 10, Pont-Orgnac, est désormais transformée en service scolaire faute de fréquentation commerciale.

Autre changement, la mise en place du transport à la demande, sur la base du transport solidaire actuel. Le transport à la demande permettra de rallier Pont et Bagnols, avec une alternance entre le Nord et le Sud du territoire, et desservira également les marchés du mercredi à Bagnols et du samedi à Pont. Ce nouveau service sera mis en service au 1er janvier et assuré par un véhicule hybride de sept places accessibles aux personnes à mobilité réduite.

Des navettes urbaines gratuites

La plus grosse nouveauté concerne une expérimentation, celle d’une navette gratuite desservant 17 arrêts à Bagnols avec une rotation toutes les 30 minutes de 7 heures à 19 heures du lundi au samedi. L’expérimentation de déroulera du 1er janvier au 31 décembre 2020, et sera suivie en 2021 d’une expérimentation similaire à Pont-Saint-Esprit. Enfin, une troisième navette sera  expérimentée à compter du 1er janvier 2020. Au départ du parking de la Cèze, à Bagnols, elle ralliera les zones d’activités du Berret, de l’Euze, de Marcoule et de l’Ardoise. Six allers-retours par jour du lundi au vendredi sont prévus pour cette navette, elle aussi gratuite. 

De nouveaux services gratuits donc, « alors qu’à Saint-Nazaire, si je prends le car pour faire 500 mètres, je paie 1,50 euros », notera le maire de la commune Gérald Missour, tout en précisant que ces nouveaux services lui allaient très bien. « Le service dont vous parlez est assuré par la Région, cette demande doit leur être posée », répondra Christophe Serre. Le maire de Laudun-l’Ardoise, Yves Cazorla, soulignera ensuite qu’il n’y avait pas de navette urbaine prévue dans sa commune. « Ce transport est bénéfique pour le Gard rhodanien, mais il profite en premier lieu à Bagnols et Pont. Il me semble que ces communes devraient participer plus », estimera l’élu.

Le président de l’Agglo Jean-Christian Rey lui répondra que « quand on dessert ces deux villes c’est pour tout le monde. Pour tous ceux qui utilisent les services qui se trouvent à Bagnols et à Pont. » Plus loin, Yves Cazorla regrettera « qu’on n’ait pas pensé à faire un essai à Laudun-l’Ardoise ». Ce à quoi Christophe Serre répondra que le transporteur avait estimé « 58 000 voyages par an à Bagnols et 26 000 à Pont, et que le service n’était pas rentable pour une commune de moins de 10 000 habitants. » Laudun-l’Ardoise en compte un peu plus de 6 000.

Le maire de Bagnols, Jean-Yves Chapelet, rappellera que Bagnols était « une ville-centre » puis, en s’adressant à Yves Cazorla, le Bagnolais lui lancera : « Si tu penses que la principale utilisation va être pour les Bagnolais, tu te trompes, c’est perdre l’esprit communautaire. » Un esprit qu’on n’aperçoit pas toujours lors des conseils d’Agglo. La délibération sera finalement votée avec les trois oppositions des conseillers laudunois présents.

Thierry ALLARD

thierry.allard@objectifgard.com

Et aussi :

Le projet de SCoT arrêté : voilà plus de six ans qu’il est ouvert, le voici arrêté. Le projet de Schéma de cohérence territoriale, document d’urbanisme qui cadre ce que sera le territoire d’ici à 2035, a donc été arrêté hier soir avec une opposition, celle du maire de Tresques, Alexandre Pissas (procuration) et quatre abstentions. Il comporte notamment plusieurs objectifs : 15 600 habitants supplémentaires d’ici 2035, la production de 12 000 logements sur le même laps de temps et la création en parallèle de 6 800 emplois. Désormais s’ouvre une phase administrative qui doit durer six mois, avec notamment une enquête publique à l’automne. Le SCoT doit être définitivement validé « d’ici à la fin de l’année ou en tout début d’année prochaine », précisera Jean-Christian Rey.

La cuisine centrale de Bagnols transférée : en cette période de mercato, l’Agglo enregistre le transfert de la cuisine centrale de Bagnols. La cuisine centrale a produit près de 284 000 repas l’année dernière, 51 % de ce chiffre pour les compétences petite-enfance et jeunesse de l’Agglo. Un basculement dû au fait que depuis septembre 2018, l’EHPAD du Bosquet est fourni par l’hôpital. Bref, la cuisine centrale de Bagnols fournit principalement l’Agglo, elle y est donc transférée. De quoi en inquiéter certains : le maire de Saint-Pons-la-Calm, Pierre Baume, relèvera que le compte d’exploitation de la cuisine faisait ressortir « des pertes récurrentes de 350 000 euros en fonctionnement. »

Ce à quoi le vice-président Guy Aubanel répondra que l’Agglo « fera un bilan et appliquera un prix de revient, nous aurons un équilibre parfait. » Jean-Christian Rey précisera que l’impact serait neutre pour les communes. Yves Cazorla notera que sa commune utilisait un service moins cher, et estimera que « 51 % c’est un peu juste, ça ressemble à une manipulation financière. » Une allégation niée par l’exécutif, dont le président invitera le maire de Laudun-l’Ardoise « à comparer ce qui est comparable. »

La question de l’état du bâtiment sera ensuite mise sur la table par Yves Cazorla et Gérald Missour, qui s’émouvra du fait que la cuisine centrale soit transférée et pas, au hasard, la piscine de Laudun. « C’est un bâtiment entretenu nous avons investi dessus. On n’essaie pas de refiler à l’Agglo des trucs qui ne sont pas en bon état et qui nécessitent des sommes astronomiques », s’agacera Jean-Yves Chapelet. On passera sur la réponse de Jean-Christian Rey concernant la piscine, identique à celle servie déjà un grand nombre de fois. D’ailleurs, Yves Cazorla précisera qu’il ouvrirait ce dossier « en temps voulu. » Le transfert de la cuisine centrale sera acté avec cinq voix contre, dont celles des élus laudunois, et trois abstentions.

La tarification incitative, ça se précise : une délibération de principe à la mise en place de la tarification incitative pour les déchets a été votée avec une seule abstention, celle de l’élu spiripontain Jean-Marie Daver. L’Agglo dispose désormais de trois ans pour mettre en place la tarification incitative, avec le soutien financier de l’ADEME, à hauteur de 749 000 euros. D’ailleurs, plus loin l’Agglo a voté à l’unanimité moins l’abstention de Jean-Marie Daver le recrutement d’un chargé de mission ad hoc.

Thierry Allard

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