Publié il y a 4 ans - Mise à jour le 02.07.2019 - elodie-boschet - 2 min  - vu 3002 fois

ALÈS L’hôpital rejoint le mouvement de grève national

Laurie, infirmière, réclame plus de moyens. Photo Élodie Boschet/Objectif Gard

Dans la lignée du mouvement national, une partie des salariés de l’hôpital d’Alès est en grève depuis ce mardi matin. Un rassemblement était organisé en début d’après-midi devant les Urgences.

Médecins, aides-soignants, infirmiers… : les blouses blanches n’en peuvent plus. À Alès, comme dans de nombreux hôpitaux de France, la tension est à son comble. Personnels médicaux et paramédicaux s’évertuent à exprimer leur ras-le-bol, leurs difficultés à accomplir leur mission face au manque d’effectifs, de moyens ou encore de matériel.

« 20 heures sur des brancards pas aux normes »

Laurie, infirmière depuis quatorze ans au sein du centre hospitalier de la ville, a vu la situation se dégrader au fil des années : « Cela fait longtemps que nous sommes en souffrance. Tous les jours, on voit des personnes âgées qui restent parfois pendant 20 heures sur des brancards pas aux normes, dont les matelas sont déchirés et remplis de sang. Quand nous avons deux départs du Smur, cela mobilise deux médecins et deux infirmières et le service est complètement désorganisé. Et je ne vous parle pas des patients qui sont violents et agressifs… Dans ces conditions, c’est compliqué de bien soigner nos patients ! »

Manque de personnel et de lits, services saturés, agents épuisés et patients en danger : un effet domino inquiétant que les agents ne peuvent et ne veulent plus supporter. « Il est temps que la ministre prenne la mesure de la gravité de la situation. Elle ne peut plus rester dans sa tour d’ivoire plus longtemps, sourde face à un mouvement qui s’amplifie », lance Nicolas André pour la CGT. « L’hôpital n’est pas une entreprise, nous ne sommes pas un service marchand ! », renchérit-il.

Une partie du personnel soignant s'est rassemblé cet après-midi devant les Urgences. Photo Élodie Boschet/Objectif Gard

« Des solutions existent »

Face à un « système qui s’effondre », la CGT affirme que « des solutions existent » pour répondre aux revendications. « Rappelons quand même que la France est le cinquième pays le plus riche au monde ! », fustige Nicolas André. Et d’enchaîner : « Si on supprimait la taxe de quatre milliards d’euros sur les salaires payée par les hôpitaux publics, cela permettrait le financement de 200 000 emplois supplémentaires annuels. Pour compenser cette taxe, nous proposons de rétablir l’impôt sur la fortune. »

Plus localement, des négociations ont été entamées avec la direction de l’hôpital d’Alès sur des besoins précis : un brancardier aux urgences, deux « réels » équipages Smur, un agent de sécurité présent 24h/24, de nouveaux véhicules et brancards ou encore une crèche hospitalière. Selon les réponses apportées, la CGT décidera ensuite si elle arrête, poursuit, ou durcit le mouvement.

Élodie Boschet

Elodie Boschet

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