Publié il y a 4 ans - Mise à jour le 09.07.2019 - thierry-allard - 3 min  - vu 2873 fois

LES GARDOIS DE L’ÉTRANGER Bernard Bergen, un Nîmois au Québec

Bernard Bergen, un Nîmois expatrié au Québec (DR)

Chaque mardi de l’été, Objectif Gard vous propose de découvrir un portrait de Gardois(e) expatrié(e). Pour commencer, direction le Québec avec le Nîmois Bernard Bergen.

Cadre dans une entreprise de transport, Bernard Bergen s’est expatrié au Québec en février dernier. Un changement de vie récent pour ce Nîmois de naissance, qui travaillait encore il y a quelques mois dans la cité des Antonin. Seulement voilà, son entreprise perd un marché public, et dans ce cas, si la majeure partie des salariés est transférée chez le nouveau délégataire, « les cadres s’en vont », note-t-il. Alors Bernard Bergen y voit une opportunité de réaliser un vieux rêve : « J’avais ce souhait de partir à l’étranger depuis longtemps, et je savais que l’entreprise avait des filiales à l’étranger. »

Et puisque comme il l’affirme, il a « toujours aimé l’Amérique du Nord », il postule pour la filiale au Québec. C’est donc dans la Belle Province, dans la région de Montréal, qu’il atterrit… en plein hiver. « Et c’était un des plus rudes hivers de ces dernières années au Québec, précise-t-il. En France il faisait presque 20 degrés. Moi j’avais -26, -30, -32 degrés ! »

Bref, comme il s’y attendait, l’hiver au Québec, « ça ne rigole pas ». Alors sans perdre de temps, Bernard achète un manteau d’hiver, car « comme le disent les Québécois, il n’y a pas de mauvaises températures, il n’y a que de mauvais habits. » Et autant dire que les manteaux rapportés de France ne font pas l’affaire. « J’ai vite vu la différence. Les manteaux sont fabriqués ici pour ici », précise notre expatrié.

Cette acclimatation faite, vient le temps de l’adaptation. Dans un pays de langue française, ce devrait être facile, non ? Pas tant que ça : « Oui, c’est du français, mais ils utilisent beaucoup d’expressions tirées du vieux français, donc au début on ne comprend pas tout », raconte-t-il. Mais Bernard fait des efforts et est vite intégré au sein de l’entreprise et en dehors puisqu’il s’est déjà fait des amis et a repris une activité associative, comme en France auparavant.

Bernard attend aussi l’arrivée de son épouse et de ses quatre filles, qui devaient finir leur année scolaire en France, le 19 juillet. Ainsi sera concrétisé ce qui est un véritable projet familial. « Elles vont s’acclimater en juillet, donc ça ira », précise-t-il. Ça ira d’autant plus qu’hormis l’hiver, le climat n’est pas si différent de la France : en ce mois de juillet, les températures sont voisines de 30 degrés.

Le dîner à 17h30 !

Reste un sujet très sensible : la nourriture. « Alors il ne faut pas s’attendre à manger comme en France, prévient Bernard. C’est l’Amérique du Nord. Ils mangent très mal. » Et le Gardois de prendre l’exemple du sacro-saint fromage : « Même s’il a l’air similaire, il est extrêmement cher et surtout il n’a pas le même goût. » Quant à la spécialité locale, la poutine, « des pommes de terre frites en carré, avec du fromage en grains très chaud et une espèce de sauce. C’est gras et dégueulasse », tranche-t-il.

Il est en revanche beaucoup plus enthousiaste lorsqu’il s’agit d’évoquer les plats servis dans les cabanes à sucre, à base de pois, de porc grillé ou de frites, le tout arrosé de sirop d’érable. « Au début j’étais sceptique, mais quand j’ai goûté, j’ai adoré. » Reste un conseil pour les expat’ : « Pour s’habituer le meilleur moyen est de rester aux légumes et au poulet. »

« Il y a une grande qualité de vie ici »

Autre chose quelque peu déstabilisante pour un Sudiste : les heures de repas. « Dans la région de Montréal, les gens ont l’habitude de se lever très tôt et de finir leur journée de travail vers 15h30 ou 16 heures, explique notre expatrié. Et à 17h30 ils mangent ! »

Reste que Bernard Bergen se plaît au Québec : « Il y a une grande qualité de vie ici, d’ailleurs la plupart des Français qui se sont installés ici ne sont jamais repartis. » Pour autant, le Gard lui manque « un peu. L’accent des gens, mes amis... Quand il faisait -26 degrés, c’était difficile. » Alors à la retraite, « il y a de grandes chances que je partage mon temps entre le Québec et la France », avance-t-il.

Reste une chose que le Québec n’aura jamais : les Crocos du Nîmes Olympique. Fan parmi les fans, celui qui était également délégué pour la Ligue de football professionnel sur des matches de Ligue 1 et Ligue 2 a dû suivre la fin de la belle saison nîmoise de loin. « Mais je l’ai suivie avec attention. Je regardais les matches en replay. Il fallait juste faire attention de ne pas tomber sur les résultats, explique-t-il. Le Nîmes Olympique, je le porte dans mon coeur, très haut. » Et même de loin.

Thierry ALLARD

thierry.allard@objectifgard.com

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