Publié il y a 4 ans - Mise à jour le 11.08.2019 - thierry-allard - 3 min  - vu 1029 fois

LES MÉTIERS DES ÉLUS Jean-Luc Chapon, de l’auto-école à la mairie d’Uzès

Le maire d'Uzès et président de la CCPU Jean-Luc Chapon (Photo d'archives : Thierry Allard / Objectif Gard)

Tout l’été, Objectif Gard vous propose de découvrir vos élus sous un autre angle, celui de leur métier. Car responsable politique n’est pas une profession, mais un mandat et nos élu(e)s ont tous eu, ou ont encore, une carrière professionnelle. Aujourd’hui, zoom sur la carrière du maire d’Uzès Jean-Luc Chapon.

Alésien de naissance, Jean-Luc Chapon arrive à Uzès en 1968 pour y développer son entreprise. Une entreprise qui tourne bien : en 1966, à seulement 24 ans il est déjà à la tête de deux auto-écoles et se lance dans l’assurance et la location de véhicules. Une carrière dans les affaires que le jeune Jean-Luc Chapon n’a pas toujours envisagé : en effet, il a d’abord passé les concours de la fonction publique, et un poste lui est offert dans la région parisienne. Mais, attaché à son Midi de naissance, il ne donne pas suite pour rester dans le Gard.

Après un bref passage comme représentant en machines à écrire et machines comptables, il se lance donc dans l’apprentissage de la conduite, et fait donc le choix de s’installer à Uzès, ville qu’il estime plus favorable au développement de sa boîte. En 1976, il devient président des Auto-écoles du Gard et participe au bureau national de la Chambre syndicale de la profession, où il milite inlassablement contre la TVA à 19,6 % appliquée au permis, qu’il considère comme « une TVA de luxe que doivent payer les jeunes conducteurs ». Une TVA toujours en place, et que le maire d’Uzès combat encore et toujours.

Un pionnier de l’apprentissage par stage sur circuit

Deux ans plus tard, il innove : « j’ai lancé une formule seul au volant sur circuit, sur quatre circuits de France », retrace-t-il. Son entreprise devient une des pionnières de l’apprentissage par stage, faisant passer le permis en à peine neuf jours, alors qu’il fallait environ un an pour obtenir le papier rose à l’époque. Pour faire progresser les élèves, une partie du stage se passe donc seul au volant sur circuit, notamment celui de Lédenon, et l’élève est dirigé par radio.

Nous sommes en 1978, et son entreprise compte désormais 55 salariés. Il construit un Centre d’éducation routière où le célèbre pilote Jean-Pierre Beltoise vient effectuer des stages. Mais sa méthode innovante fait des vagues : le gouvernement lui réserve des places aux examens, mais ce privilège, mal vu par ses confrères, sonnera finalement le glas de cette méthode. Un mauvais coup pour son entreprise. Pour y faire face, Jean-Luc Chapon ouvre huit auto-écoles classiques à Avignon, Nîmes, Alès, Tarascon, Beaucaire, Remoulins et bien entendu Uzès. Ces deux dernières existent toujours.

La politique avant les affaires

En parallèle, il gère un restaurant sur Uzès pendant quinze ans. Mais entretemps, la politique s’est immiscée : candidat malheureux aux élections cantonales de 1979 — « j’y suis allé à la demande du député Jean Poudevigne, nous l’avons décidé quinze jours avant les élections », précise-t-il — puis élu maire d’Uzès en 1983. Il se retrouve à la tête d’une ville qui est encore loin de ce qu’elle est devenue aujourd’hui. « La ville tombait en ruine, tout restait à faire, c’était désolant, rembobine Jean-Luc Chapon. Le soir de mon élection, je me suis promené dans Uzès une partie de la nuit en me disant ‘mon vieux, tu n’es pas sorti de l’auberge’. » Alors il l’admet, il s’est « surtout consacré à la ville, et (ses) affaires en ont souffert. » D’autant plus à partir de 1985, lorsqu’il devient aussi conseiller général.

Il n’en garde pas moins quelques solides convictions dès qu’on touche à la route, notamment… aux feux tricolores. Uzès, ville de 9 000 habitants tout de même, n’en compte aucun, et ce n’est pas un hasard : « quand vous mettez des feux rouges, toutes les voitures accélèrent et passent entre 45 et 50 km/h, alors que quand il n’y en a pas, ça casse la vitesse », affirme-t-il. Aujourd’hui, à 77 ans Jean-Luc Chapon n’a pas fait une croix sur sa vie professionnelle, puisqu’aux dernières nouvelles, il intervient toujours comme directeur pédagogique dans un centre de récupération de points du permis de conduire. 

Thierry ALLARD

thierry.allard@objectifgard.com

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