Publié il y a 4 ans - Mise à jour le 05.09.2019 - corentin-corger - 4 min  - vu 3779 fois

LE 7H50 de Laurent Boissier : "Ce n'était pas une démission factice"

L'ex directeur sportif du Nîmes Olympique (photo Anthony Maurin / Objectif Gard)

Laurent Boissier, directeur sportif du Nîmes Olympique (Photo Corentin Corger)

Après avoir démissionné de son poste de directeur sportif, début juillet, Laurent Boissier a repris officiellement ses fonctions ce lundi 2 septembre. "Lolo" a décidé d'expliquer les raisons qui l'ont poussé à revenir. 

Objectif Gard: quelle est la raison de ce retour ?

Laurent Boissier : Je me suis rendu compte que c'était important pour moi. C'est mon leitmotiv dans la vie. Je ne me voyais pas faire autre chose. Rani (Assaf, le président, NDLR) a été pendant un mois et demi à mon chevet et m'appelait tout le temps. Pas pour le travail mais pour savoir comment j'allais et manger avec moi. Ça a été un grand soutien, comme ma femme qui depuis le début avait envie que je continue. Tes enfants aussi le matin te demandent : "Ah, tu ne travailles plus au Nîmes Olympique ? Est-ce que l'on va pouvoir aller au stade ?" Ce sont des choses qui me touchent. Les coups de fils des joueurs, qui sont venus à la maison. Les gens que je croisais en ville qui me demandaient de revenir. Tout cet amour, tu te dis merde...

On a l'impression que durant cette période démissionnaire, vous n'avez jamais vraiment coupé ?

J'ai coupé comme il faut. Ce n'était pas une démission factice. Je le voulais vraiment. Il s'est passé un mois où je suis resté tranquille. Ce n'est pas pour autant que tu ne dois pas répondre à Rani. Je lui avais dit en démissionnant que s'il avait besoin de moi je serai toujours là. À un moment donné il fallait finir les dossiers engagés, Rani le faisait très bien. C'est sûr qu'après, mon métier c'est quelque chose de concret. Tu ne t'improvises pas. Il y a des codes. Il a fallu donner un coup de main et je l'ai fait volontiers.

"Si les gens m'en ont voulu, je les comprends"

Démissionner et revenir un mois après, n'avez vous pas peur que les gens s'interrogent ?

Cela peut paraître original comme dans plein de situations dans le football. Comme Jardim qui s'en va de Monaco et qui revient un mois après son licenciement. Je ne suis pas un précurseur. Après je n'ai jamais fonctionné par rapport à mon image. Je suis quelqu'un qui travaille à l'affectif, au coup de cœur et à l'instinct. Ce n'était pas calculé. Si les gens m'en ont voulu, je les comprends.

L'aspect financier est-il aussi à prendre en compte ?

Il existe toujours. Je ne connais personne dans la vie qui n'a pas envie de gagner plus que ce qu'il gagne aujourd'hui. C'était loin d'être le motif au départ.

Vous avez répété que ce métier est usant et que vous vouliez profiter de votre famille. Mais vous êtes quand même revenu... 

Mon troisième enfant est rentré à l'école donc ça fait que j'ai un peu de temps dans la journée (rires). Quand tu fais un métier public c'est toujours plus usant qu'un autre métier. On a un modèle au Nîmes Olympique unique en France, en Europe et dans le monde. Je suis seul à travailler avec le président et le staff, donc ça demande beaucoup de boulot et de responsabilités.

Laurent Boissier, au centre, accompagné du président Rani Assaf et de Laurent Tourreau, directeur des opérations (Photo Anthony Maurin)

Votre environnement de travail est-il sain pour ce retour, notamment avec le président ? 

Rani c'est mon patron. Si dans la vie tu ne veux pas de patron, tu crées ton entreprise et tu dis merde à tout le monde. Moi je ne suis pas comme ça. Je respecte ma hiérarchie. Oui on a des rapports conflictuels mais c'est normal. Si tu es toujours d'accord avec quelqu'un c'est qu'à un moment donné il y a un problème. Un des deux est tordu. Quand nous sommes en désaccord c'est pour le bien du Nîmes Olympique.

Au-delà de ces différents événements, quel regard portez-vous sur le mercato nîmois ?

Au niveau des départs, 99% d'entre eux ont été validés par Bernard (Blaquart, l'entraîneur, NDLR) depuis le mois de mai. Maintenant, on avait un plan de route qui était tracé. Bernard avait demandé de conserver certains joueurs de l'effectif : Alakouch, Ripart, Briançon, Paquiez, Valls, Bobichon. Le coach voulait aussi Bernardoni en priorité. On a réussi pratiquement tout.

"Je ne suis pas revenu pour repartir"

Souhaitez-vous recruter un joker d'ici la trêve hivernale ?

Je pense que pour l'instant le club ne cherche pas. J'espère que l'on n'aura pas de pépins physiques. Et peut-être qu'à un moment donné Bernard dira "j'ai besoin de tel ou tel joueur". Alors aujourd'hui, le mercato est terminé.

Vous allez vous ennuyer alors ?

Non faut préparer la saison prochaine ! On recommence à travailler. Une saison ne se prépare pas au mois de mai, sinon t'es mort. Commencer à anticiper les postes dont on aura besoin en espérant que l'on soit toujours en Ligue 1.

Bon, rassurez les supporters ! Pas de nouvelle démission dans trois mois ?

On me la pose souvent celle-là ! (rires) Je ne peux pas vous dire. Est-ce que vous dans trois mois tout ira bien avec Objectif Gard ? On ne sait pas ! En tout cas je ne suis pas revenu pour repartir.

Propos recueillis par Corentin Corger

Corentin Corger

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