MERCREDI CULTURE Les mots sur les maux
Lundi, la Région Occitanie était hébergée par Paloma pour la restitution des ateliers réalisés en partenariat avec Da Storm avec des jeunes du CEF (centre d'éducation fermé) de Nîmes.
Il ne sera donc pas question cette semaine de présentation de spectacle ou d'interview de star mais de mettre dans la lumière un travail de l'ombre. Quand la culture tend la main à des adolescents pour lesquels il n'y aura peut-être pas d'autre chance.
Un travail sur le rap, une mise en musique de mots mais aussi et surtout de maux. Une création de l'ombre sans visage et sans nom. Difficile donc de restituer ce travail, partenariat historique de l'association Da Storm, qui travaille à la promotion et diffusion de la culture hip hop à travers de l'action culturelle, de l' événementiel, des créations et des réseaux.
Une action poursuivie avec régularité depuis six ans. Seul un adolescent était présent ce soir là et semblait vouloir échapper aux regards. Travail anonyme donc. Mais Patricia Martinez, qui travaille au CHU de Nîmes et pratique la photographie a réalisé un shooting et ses tirages étaient exposés.
Avec leurs mots
Plus parlant que de long discours. Visages cachés qui en disent long sur la douleur, la révolte sourde mais aussi une concentration extrême, une attention fixée sur la création, l'effort de mettre en mots et en rythme une vie jeune et déjà cabossée.
Carole Aumeunier a pris la direction du CFE, il y a tout juste un mois et demi et elle se réjouit d'une telle initiative. "C'est important que les jeunes qui se retrouvent chez nous sortent un peu et fassent autre chose. La création est valorisante, cela fait partie des processus de réengagement dans la vie extérieure. Le fait d'avoir des ateliers à l'extérieur leur procurent aussi une bouffée d'oxygène dont ils ont besoin," explique-t-elle.
Certes, ces jeunes ont fait des bêtises mais Carole Aumeunier refuse que l'on parle de "prison" insistant sur le mot "éducation". C'est cela qui sauve et là qu'il faut mettre l'accent. Un accent aigu que l'on ressent à travers la violence parfois exprimée par les textes, la douleur toujours.
L'éducation pour échapper à la prison
Une révolte qui ressemble à un appel au secours. Autour du travail avec Da Storm c'est la culture qui tend une main salvatrice à travers les barreaux invisibles.
Le jeune homme est sorti loin des mondanités. Il consent à revenir mais ne se mêle pas au petit groupe de gens qui échangent autour de son travail. Il n'a rien à vendre. Il a juste - mais en a-t-il conscience - un pari à gagner avec la vie.
Véronique Palomar Camplan
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