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Publié il y a 4 ans - Mise à jour le 13.11.2019 - corentin-corger - 2 min  - vu 2924 fois

NÎMES Quel avenir pour les onze familles relogées rue Pierre-Sémard ?

À gauche, Monica, entouré de parents, originaires de Serbie (Photo Corentin Corger)

Ce bâtiment était inoccupé avant que 11 familles ne s'y installent (Photo Corentin Corger)

Depuis le 21 septembre, 11 familles déboutées d'une demande d'asile vivent en situation irrégulière dans deux bâtiments de la rue Pierre-Sémard à Nîmes. Différentes associations les soutiennent et ont prévu de se rassembler pour demander au préfet du Gard de leur trouver un logement social et de régulariser leur situation. 

Pouvoir se payer un toit sur la tête n'est pas à la portée de chacun, d'autant plus pour les personnes migrantes. Quand ces dernières fuient leur pays pour se rendre en France, elles sont accueillies au Cada (Centre d'accueil de demandeurs d'asile). Mais si leur demande est refusée, elles se retrouvent dans l'illégalité et en obligation de quitter le territoire français.

Menacées dans leur pays d'origine, ces familles ne souhaitent pas y retourner. Alors elles tentent de se loger comme elles peuvent mais peuvent se retrouver à la rue. Face à cette situation intolérable et aux nombreux cas qui se multiplient, des associations locales comme le DAL (Droit au logement) ou l'Apti (Association pour la promotion des travailleurs immigrants) ont décidé d'agir et de réquisitionner deux immeubles quasiment inoccupés.

Ces lieux sont la propriété d'une filiale de la SNCF et seul un couple de cheminot réside encore dans une des deux bâtisses, situées rue Pierre-Sémard à Nîmes. Alors ces défenseurs du droit au logement ont ouvert les portes, remis l'électricité et refait quelques travaux après des actes de vandalisme de quelques squatteurs, pour permettre à 11 familles de bénéficier d'un toit depuis le 21 septembre.

En provenance d'Algérie, Maroc, Albanie, Arménie, Géorgie, Tchétchénie et Serbie, au total ces près de 40 personnes relogées sont toutes en situation d'obligation de quitter le territoire français (OQTF). C'est de Serbie dont est originaire la famille Lazic, composée de quatre enfants dont Monica, 17 ans. "On souhaite vivre tranquille et ne plus avoir peur de la police. C'est mieux ici que de dormir dehors, dans la voiture", déclare l'adolescente en français. Son père nous montre les photos de leur précédent logement. Une caravane située dans un terrain vague près du Marché gare.

Yves Carel, membre de Droit au logement (Photo Corentin Corger)

Environ une vingtaine d'enfants ont trouvé un toit dont trois sont âgés d'à peine quelques mois. Une situation provisoire comme l'explique Roger Mathieu, responsable de l’antenne nîmoise du DAL : "Il n'est pas question de les installer de façon définitive. On veut seulement les mettre à l'abri à l'approche de l'hiver."

Le combat se poursuit désormais avec la préfecture. Une lettre a été envoyée au préfet, Didier Lauga. Elle stipule très clairement : "Nous exigeons une prise en charge sociale de ces familles qui aboutira à un relogement digne et à une régularisation."

Pour faire entendre le message, un rassemblement est prévu devant la préfecture ce jeudi, à 17h30, afin d'obtenir un rendez-vous avec le préfet. "On espère que ce ne sera pas Christophe Malaval (membre du cabinet du préfet, NDLR) qui prendra des notes pour la 15e fois !", peste Yves Carel, membre du DAL.

D'après l'association, près de 800 logements sociaux seraient vacants sur Nîmes et le représentant de l'État a la possibilité d'en réquisitionner. La seconde requête, l'obtention d'un visa, permettrait aux parents de travailler et de poursuivre la vie nouvelle débutée en France, la plupart des enfants de ces familles étant scolarisés. Si rien est fait, ces familles peuvent à tout moment être expulsées dans leur pays d'origine.

Corentin Corger

Corentin Corger

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