Publié il y a 4 ans - Mise à jour le 27.11.2019 - anthony-maurin - 3 min  - vu 938 fois

GARD Philippe Martinez : "La colère est là depuis longtemps"

Le syndicaliste était à Alès pour le congrès CGT des hospitaliers.
Philippe Martinez (Photo Anthony Maurin).

(Photo Anthony Maurin).

" Je souhaite que le mouvement soit plus important qu'en 1995 ", lâche Philippe Martinez, le secrétaire général de la CGT, qui participait au travail du congrès des hospitaliers d'Alès. Le débat, pour lequel l'ensemble des agents de l'hôpital avait été invité, avait lieu ce jeudi.

Aux côtés de Romain Roux, Nicolas et Sonia André, les nouveaux membres du bureau de la CGT des hospitaliers d'Alès, le secrétaire général du premier syndicat de France prépare le terrain social des revendications. " Je suis là pour écouter. Vous savez, je vois tellement de gens qui parlent du travail et des conditions de vie mais qui ne vont pas voir sur le terrain ce qu'il s'y passe... On essaie, comme toujours avec ce Gouvernement, de diviser les gens mais les revendications sont les mêmes partout ! ", insiste le leader à la rutilante moustache.

Les élus CGT alésiens et, tout à droite, Philippe Martinez (Photo Anthony Maurin).

Du haut de son expérience le syndicaliste s'est rendu compte qu'il n'y a jamais eu autant d'argent pour tuer et faire la guerre plutôt que pour sauver des vies comme ici à l'hôpital. Pour le 5 décembre prochain, jour de mouvement de grève national, les choses se précisent et Philippe Martinez prévoit du lourd. " Il y a une vraie unité autour du mécontentement. Quelque chose se passe, c'est plus fort qu'en 2010 ou qu'en 2016. Le vrai signe vient des salariés non syndiqués qui nous appellent pour savoir comment participer à la manif ", poursuit Philippe Martinez.

Et le secrétaire général de reprendre : " Les jeunes, les anciens, le public, le privé... Tout le monde sera dans la rue et c'est la première fois depuis longtemps ! Nous le faisons pour les retraites mais nous n'abandonnons pas les revendications du quotidien autour de l'emploi, du chômage, des salaires... En province comme à Paris, les revendications sont identiques. "

À une semaine de la date décisive du 5 décembre, Philippe Martinez a rencontré hier le Premier ministre, Édouard Philippe. Fera-t-il comme Alain Juppé en son temps, à savoir faire un pas en arrière ? " Ils sont proches tous les deux... " Mais l'entrevue s'est-elle bien déroulée ? " Il n'allait pas me dire qu'il avait eu une révélation mais le 5 l'intéresse beaucoup. Je lui ai demandé si Jean-Paul Delevoy bossait encore car c'est une vraie cacophonie et le dialogue ne peut exister en l'état. Le Premier ministre doit recadrer ses troupes. Il le fera peut-être ce dimanche en séminaire ", s'amuse l'homme qui est syndiqué depuis 35 ans.

(Photo Anthony Maurin).

Philippe Martinez encourage à la poursuite du mouvement prévu début décembre. Une grève générale, prolongée et de tous secteurs confondus. Il paraîtrait que 25% des entreprises se posent d'ores et déjà la question. " Je souhaite que le mouvement soit plus important que celui de 1995 ! La colère est là depuis longtemps. Elle n'a pas de calendrier et cette année, il y a 400 000 pauvres de plus. En France, les inégalités se creusent... ", conclut Philippe Martinez qui a tout de même lancé quelques pistes pour la résolution du problème des retraites : mettre les femmes au même salaire que les hommes, la base. Enlever quelques exonérations fiscales aux plus grosses entreprises, augmenter les salaires (et le point d'indice des fonctionnaires) car ce sont eux qui financent les retraites... " Des solutions assez faciles qui ne coûtent rien et qui ne déstabilisent personne ! "

Anthony Maurin

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