ALÈS/BAGNOLS La mobilisation reste forte contre la réforme des retraites
Deux semaines après la première journée de mobilisation intersyndicale contre le projet de réforme des retraites du Gouvernement, une nouvelle journée de grèves et de manifestations se tient aujourd’hui.
Avec une nouveauté : l’entrée dans le mouvement de la CFDT, après que le gouvernement a dépassé la « ligne rouge » fixée par le syndicat réformiste, à savoir l’« âge pivot », aussi appelé « âge d’équilibre » à 64 ans pour une retraite à taux plein.
À Bagnols, cet « âge pivot » était dans toutes les bouches ce matin, pour une manifestation qui a rassemblé 800 personnes d’après la CGT et 250 selon la police. Gageons que la vérité se trouve quelque part entre ces deux chiffres. Une chose est sûre, « nous sommes légèrement moins que le 5 décembre », reconnaîtra le secrétaire de l’union locale CGT, Patrick Lescure, même si la mobilisation reste forte à l’échelle de Bagnols.
Revenons sur l’« âge pivot », qui a cette fois provoqué l’entrée dans le cortège bagnolais de la CFDT et de la CFE-CGC, qui rejoignent la CGT, FO, la FSU et les Gilets jaunes. Dans le cortège, on retrouvait ainsi le maire de Bagnols, Jean-Yves Chapelet, loin d’être hostile au Gouvernement d’habitude. « L’âge pivot, il faut arrêter cette bêtise, sur une réforme systémique je suis d’accord à 400 %, mais l’âge pivot est une ineptie, c’est mettre de l’huile sur le feu inutilement », estime l’élu. Lui appelle plutôt à « reprendre les négociations. »
Côté syndicats, le discours ne change pas, malgré la démission du haut-commissaire aux retraites Jean-Paul Delevoye : « Nous devons rester mobilisés contrairement à ce qu’on entend », lancera Mohammed Hammani, de la FSU, quand Louise Moulas, de FO, affirmera encore et toujours que l’objectif est d’arriver « au retrait du projet de retraite à points. » Sur Delevoye, la syndicaliste lancera que « les truqueurs, les menteurs doivent partir et avec eux leur projet néfaste. » Et Louise Moulas d’appeler toujours à « une grève totale jusqu’au retrait. »
Patrick Lescure, de la CGT, estimera pour sa part que « Delevoye out, les manifestants mènent 1-0. Mais il faut encore marquer deux points pour gagner : le deuxième est le retrait du projet, et le troisième l’ouverture enfin de réelles négociations pour améliorer le système actuel. » Dénonçant lui aussi l’« âge pivot », le cégétiste proposera, pour renflouer les caisses, de faire « l’égalité réelle entre les femmes est les hommes, qui rapporterait 6,5 milliards d’euros dans les caisses chaque année. »
Et Patrick Lescure d’affirmer que « la seule négociation est que (Emmanuel) Macron écoute enfin les gens qui manifestent et la majorité qui les soutiennent et retire son projet. On ne négocie pas la casse des retraites. » Bagnols enverra trois cars pleins de manifestants pour Nîmes tout à l’heure, et la prochaine manifestation sur place est pour ce jeudi à 14h30, place Mallet.
À Alès, plus de 3 000 personnes ont manifesté ce mardi matin. Devant le lycée Jean-Baptiste Dumas, ce sont les lycéens qui ont pris la parole les premiers : "Nous avons notre place dans ce mouvement. Personne ne veut de cette réforme des retraites car nous sommes tous perdants !" Puis les représentants syndicaux ont enchaîné dans la même veine. Force ouvrière est revenu sur la démission de Jean-Paul Delevoye, haut-commissaire aux retraites : "La preuve est largement faite des conflits d’intérêt. Sa démission est la moindre des choses lorsque l'on est pris la main dans le sac. Delevoye est parti, maintenant c’est son projet qui doit partir !"
Jacques, pour Sud Solidaires, dénonce "la drôle de conception de l'universalisme" du Gouvernement où "les pauvres sont de plus en plus pauvres et les riches de plus en plus riches" avant de s'égosiller : "On nous prend pour des truffes !" La situation dans les hôpitaux a également été dénoncée par le Comité de défense de l'hôpital et de promotion de la santé : "Depuis le printemps les soignants luttent en psychiatrie, dans les Ehpad, les services hospitaliers, les services d’urgence contre les conditions de travail catastrophiques qui dégradent leur santé et le soin. Le service d’urgence d’Alès est au cœur d’un désastre sanitaire annoncé : plus aux normes, submergé par les patients, en sous-effectif, matériel vétuste, manque de véhicules…"
Avant que le cortège s'élance dans les rues du centre-ville, Alain Perrod pour FSU appelle tout le monde "à entrer en résistance, à s'installer dans la durée et à tout mettre en oeuvre pour amplifier la mobilisation" tandis que Martine Sagit, pour la CGT, réclame au gouvernement "d'être irréprochable avant de nous prendre le peu que nous avons."
Thierry Allard (à Bagnols) et Élodie Boschet (à Alès)
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