Publié il y a 4 ans - Mise à jour le 20.12.2019 - thierry-allard - 3 min  - vu 2154 fois

PONT-SAINT-ESPRIT La majorité lave son linge sale en public

Ce soir, lors du conseil municipal de Pont-Saint-Esprit (Photo : Thierry Allard / Objectif Gard)

On savait depuis quelque temps déjà, et la dernière réunion du conseil municipal l’avait une nouvelle fois prouvée, que l’ambiance n’était pas au beau fixe dans la majorité municipale spiripontaine. Le conseil municipal de ce jeudi soir, où il était question de voter le budget, a carrément tourné au pugilat.

Les bruits qui couraient avec insistance ces derniers jours, l’affluence inhabituelle, tant dans le public, nombreux, que les élus, les habituels absents Gilbert Baumet et Valère Segal étaient présents, pouvait mettre la puce à l’oreille : ce dernier conseil municipal de l’année sentait le soufre. Il faut dire qu’il était question de voter le budget primitif 2020, et que les derniers atermoiements au sein de la majorité pouvaient laisser penser que le maire, Claire Lapeyronie, ne l’aurait pas, la majorité, pour faire passer le budget.

Sentant le coup venir, le maire prendra la parole en début de séance pour informer l’assemblée de sa décision de reporter le vote du budget, car « la campagne électorale n’a pas sa place dans cette enceinte, et elle ne l’aura pas. » Et la première édile de tirer à boulets rouges sur « certains (qui) ont oublié l’engagement au sein de la majorité pour faire de la politique politicienne », et dénoncer « un climat pas suffisamment serein » dû à « une atmosphère délétère » pas propice au vote ni des taux d’imposition, ni du budget primitif.

Les deux délibérations « seront examinées après les échéances électorales, une fois que les spiripontains auront choisi en connaissance de cause. » Et la maire de proposer de voter une délibération permettant d’engager 25 % des crédits pour l’investissement, en attendant. Premier à sortir du bois, l’adjoint aux sports, Jean-Noël Francisci, estimera en s’adressant à la maire que « en enlevant ces deux délibérations, vous avouez votre impuissance et le fait que vous n’avez plus de majorité. » Et l’adjoint d’estimer que Claire Lapeyronie « récolte le fruit de ses manœuvres politiciennes. »

Plus tard, on apprendra que Cyril Benoit et Mireille Cisquella renonçaient à leur indemnité d’élus. Absent, le premier demandera  à l’adjoint Jean-Marie Daver de lire un court texte dans lequel il explique en substance que comme il est exclu de la liste pour 2020, il n’a plus sa place dans la majorité actuelle. Ambiance. « Au moins le positionnement est clair », commentera le maire.

« Daver, Francisci, Chantry, les autres c’est qui ? »

Après avoir passé une vingtaine de délibérations, le conseil s’enflammera de nouveau sur la fin, à l’heure de voter la fameuse autorisation d’engagement de 25 % des dépenses d’investissement. Une délibération voulue par les « frondeurs » de la majorité, comme l’affirmera Jean-Noël Francisci, tout en répétant que ce soir, la maire était « en minorité. » Claire Lapeyronie affirmera ensuite que « en réunion de majorité le 11 décembre dernier, le budget a été présenté et personne n’a moufté », façon de dire que les « frondeurs » avaient tenté un coup politique ce jeudi soir.

L’ancien maire et opposant, Gilbert Baumet, ne manquera pas l’occasion de mettre son grain de sel dans cette guerre intestine, en qualifiant le retrait du budget de l’ordre du jour et l’ajout de cette dernière délibération de « manipulation de petite envergure. » « Monsieur Baumet vient une fois par an en conseil municipal, il faut bien qu’il ouvre son micro », grincera Claire Lapeyronie, rappelant qu’elle avait pris cette décision « pour ramener de la sérénité dans cette enceinte. »

Peine perdue : l’adjointe Catherine Chantry critiquera « un budget qui n’a pas été préparé en réunion de groupe » et des taux d’imposition qui ne baissent pas. « Encore une fois, des élus qui se disent de la majorité prennent le conseil municipal pour une tribune politicienne, c’est lamentable », lancera la maire, provoquant l’ire de Mireille Cisquella : « Tu ne nous respectes pas ! »

« Daver, Francisci, Chantry, les autres c’est qui ? », demandera ensuite l’adjoint Vincent Rousselot. « C’est ceux que tu as poursuivis, ceux qui sont harcelés au téléphone ou physiquement pour donner des procurations ou pas », lui répondra Jean-Noël Francisci, électrisant un peu plus une assemblée qui l’était déjà pas mal. « Certains élus donnent ce soir une piètre image de notre assemblée. Je suis scandalisée », lancera, dans la confusion, Claire Lapeyronie.

En sortant, Catherine Chantry nous déclarera officiellement sa candidature, à la tête d’une « liste d’union citoyenne » comprenant notamment les élus « frondeurs. » Les municipales sont bel et bien lancées à Pont-Saint-Esprit.

Thierry ALLARD

thierry.allard@objectifgard.com

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