Publié il y a 4 ans - Mise à jour le 20.12.2019 - anthony-maurin - 4 min  - vu 534 fois

FAIT DU JOUR Romanité virtuelle, histoire réelle

Le Musée de la romanité propose une nouvelle exposition temporaire mettant en scène sept sites archéologiques numérisés.
Un mur d'une bonne vingtaine de mètres sectionné en trois panneaux pour une immersion totale, sensation garantie pour cette partie de l'expo (Photo Anthony Maurin).

Bâtir un empire. À voir au Musée de la romanité jusqu'en mars 2020 (Photo Iconem).

Nîmes n'a pas (encore) été sélectionnée par l'Unesco, alors c'est l'Unesco qui vient à Nîmes ! " Bâtir un empire " est une exposition d'un nouveau genre à découvrir au Musée de la romanité jusqu'au 8 mars 2020.

Nîmes sera le point de départ d’une exploration en trois dimensions de sept sites romains majeurs. Vous ne les connaissez peut-être pas tous mais chacun a une importance pour l'empire. Baelo Claudia en Espagne, Carthage en Tunisie, Pompéi en Italie, Lept(c)is Magna en Libye, Aphrodisias en Turquie, Palmyre en Syrie et Garni en Arménie. Convenons-en, certains, voire de nombreux pays nommés ci-dessus, ne sont pas franchement des destinations de rêves pour le tourisme actuellement.

C'est la raison pour laquelle, au lieu d'aller voir les vestiges antiques in situ, le Musée de la romanité vous propose de les vivre à distance. Grâce aux formidables capacités des nouvelles techniques de numérisation, l’exposition vous embarque pour un voyage historique, immersif et sensoriel, au fil de projections spectaculaires des plus grands sites archéologiques méditerranéens.

" C'est la troisième exposition temporaire après celle concernant les gladiateurs et celle évoquant le sauvetage oublié de Pompéi. Nous voulions faire comprendre le concept de romanité en Méditerranée, explique le président de la SPL "Culture et Patrimoine", gestionnaire du Musée de la romanité, Franck Proust. Les technologies sont innovantes et les relevés numériques sont de vrais outils de travail pour les scientifiques qui ont ainsi la possibilité d'avoir des modèles 3D. Le visiteur est lui aussi au cœur des sites visités, l'ambition fixée par le Musée est d'aller plus loin en donnant du sens et en faisant comprendre nos racines par une touche ludique. C'est une nouvelle étape car nous sommes parmi les premiers à proposer une exposition entièrement numérique. "

Défi relevé

Le Musée de la romanité a fait appel à Iconem, une entreprise française spécialisée dans ce domaine. À l’aide de drones, d’appareils photos et d’algorithmes, Iconem a produit les modèles 3D de plusieurs sites romains majeurs dont vous pouvez découvrir un très bel échantillon urbain dans l’exposition.

" J'ai l'habitude des expositions mais je pense que ce qui est le plus extraordinaire ici, c'est que ce défi complexe, humain et technologique a été relevé, constate le président de la société Iconem, Yves Ubelmann. En quelques mois, nous avons créé un contenu important grâce à l’opiniâtreté de l'équipe du musée et de la mienne. Toutes les compétence ont su s'accorder et c'est la première fois que je vois une aussi grande efficacité. Derrière ce travail, celui d'autres personnes comme des scientifiques, des archéologues, des informaticiens est aussi à souligner. Vous verrez le résultat de ces désirs communs. "

(Photo Anthony Maurin).

Alliant monuments méconnus et symboles du patrimoine mondial, cette exploration vous mènera à la découverte des modèles urbains et architecturaux des cités romaines, si différents et à la fois si semblables. À travers les principaux marqueurs architecturaux et urbanistiques de la romanité, cette exposition permettra de comprendre les ressemblances et les différences de ces mondes romains grâce à une immersion dans ces diverses cités.

Pour mieux comprendre la romanité

Au IIe siècle de notre ère, l’empire romain connaît son extension maximale. De l’Écosse au Sahara, de l’Atlantique à l’Euphrate, autour de Rome, plus de quarante provinces font alors de la mer Méditerranée un véritable lac romain. Mais au-delà du statut juridique de citoyen romain, qu’est-ce qui fonde l’identité romaine ? Quels sont les facteurs qui permettent à un habitant des provinces de se sentir Romain ? Existe-t-il un modèle romain partagé dans l’ensemble des provinces de l’empire ? Y a-t-il des critères de romanité distinctifs en fonction des régions ?

" Depuis son ouverture le 2 juin 2018, le Musée prend son entière place en France comme dans le monde avec plus de 400 000 visiteurs. La collection permanente, ses 5 000 œuvres et ses nombreux dispositifs sont rehaussée par cette troisième exposition qui marque une nouvelle étape pour le Musée. Cette expo est innovante et immersive et seuls deux lieux parisiens ont osé cette programmation ", conclut Jean-Paul Fournier, maire de Nîmes.

Un peu de réalité virtuelle pour les curieux ! (Photo Anthony Maurin).

Le travail de relevés numériques 3D de tous ces sites patrimoniaux réalisé par Iconem est un outil de travail scientifique précieux mais aussi un support de médiation et de valorisation de ces sites.

Une vue via le travail d'Iconem (Photo Iconem).

Cartographie, cartels, projections immersives spectaculaires afin de permettre une exploration générale ou détaillée, actualité des découvertes historiques, témoignages d’auteurs antiques permettront de dégager les points importants des marqueurs romains de la romanité. Les vues de chaque site (modèles 3D) se focaliseront sur les éléments architecturaux, partagés ou uniques.

Ce voyage didactique et émotionnel sera le prolongement logique d’une visite de la ville de Nîmes et de ses monuments antiques, remis dans leur contexte, à l’échelle d’un empire, dans une expérience sensorielle à la frontière du virtuel et du réel.

Iconem, en France, a numérisé huit sites d'exception dont deux sont à Beaucaire (l'abbaye de Saint-Roman et le château de la ville).

(Photo Anthony Maurin).

Anthony Maurin

A la une

Voir Plus

A la une

Voir Plus

En direct

Voir Plus

Studio