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Publié il y a 4 ans - Mise à jour le 16.02.2020 - anthony-maurin - 5 min  - vu 1090 fois

TOROS Vincent Bouget passé au crible des clubs taurins

La coordination des clubs taurins de Nîmes et du Gard recevait la liste Nîmes citoyenne à gauche pour parler toros.
Joe Gabourdes de la coordination des clubs taurins introduit le débat (Photo Anthony Maurin).

Au foyer Albaric, les chaises allaient vite être occupées (Photo Anthony Maurin).

Après la liste Nîmes en mieux d'Yvan Lachaud incarnée par Christian Chalvet qui serait le futur adjoint à la tauromachie si l'actuel président de Nîmes métropole venait à être élu maire de Nîmes le 25 mars prochain, la liste Nîmes citoyenne à gauche était l'invitée du café toro de la coordination des clubs taurins de Nîmes et du Gard.

Au foyer Maurice Albaric, le traditionnel rendez-vous taurin des samedis matins a pris une nouvelle tournure. Les élections approchent et les aficionados se posent, légitimement, des questions quant aux désirs politiques de préserver les tauromachies.

Membre du PCF et tête de liste aux élections municipales de Nîmes (15 et 22 mars prochains), Vincent Bouget était donc invité afin qu'il présente sa politique taurine. Les anciens n'ont pas la mémoire courte, l'expérience joue pour eux et les cerveaux sont affûtés en ce milieu de février. Les vieux dossiers, les nouvelles envies, tout y passe.

L'équipe au travail

"Nous étions venus en 2014, j'étais là, nous revenons aujourd'hui. Sylvette Fayet est à mes côtés comme Eddie Pons, Marcel Rubio et sa fille Inès et Alain Clary, maire de Nîmes. Nous avons également travaillé avec Rodolfo Arias et Marion Mazauric", débute Vincent Bouget.

Aficionado depuis ses deux ans et sa grand-mère qui l'emmenait aux arènes, où il assure ne pas avoir été traumatisé, le prof baigne dans le milieu depuis toujours avec notamment un cousin qui a tenté l'aventure de la toreria en la personne de Clément Mauras.

Joe Gabourdes présente Vincent Bouget, Sylvette Fayet et rend hommage à Eddie Pons pour sa sollicitude permanente (Photo Anthony Maurin).

"La tauromachie est une culture plus qu'une tradition. Les traditions sont bonnes ou mauvaises, elles peuvent parfois s'arrêter tandis que la culture non. On rentre en tauromachie par la vue d'une corrida, les lignes d'un livre, les courbes d'un tableau ou d'une sculpture. L'an passé à la fête de l'Huma à Paris nous avons organisé un débat tout à fait assumé sur le sujet", poursuit Vincent Bouget pour qui l'antispécisme est un danger pour l'humanité et auquel la tauromachie a bénéficié psychologiquement à certains moments de sa vie.

Le monde des toros est en péril. Dire le contraire serait aller à l'encontre de la société mais, car il y a un mais, le monde des toros fait partie de cet univers. Il a des valeurs qu'on ne saurait lui retirer, l'aficion se bat pour les faire reconnaître car elles sont anachroniques, mais tellement modernes par rapport aux idéaux contemporains.

Construire en commun une politique taurine

"Chacun doit avoir accès à la culture mais tout le monde ne se reconnaît pas dans la tauromachie. La volonté des citoyens doit participer à la vie de la cité. Le cultures doivent échanger entre elles, nous défendons la commission taurine extra-municipale supprimée alors que c'est un outil de travail qui fait émerger des idées si on y associe les citoyens. Je n'ai pas de programme clé en main justement pour cette raison ! Nous jouons le jeu à fond, nous devons construire ensemble une politique taurine pour la ville."

Vincent Bouget au micro sous les yeux de Sylvette Fayet, sa future adjointe à la tauromachie (Photo Anthony Maurin).

Quelque idée jetées sur la table ou plutôt aux oreilles des aficionados présents et qui remplissaient la salle. Le président d'une corrida ne doit pas forcément être un élu mais quelqu'un de compétent. Un nouveau corral pourrait voir le jour à côté de l'actuel ou ailleurs dans l'agglo. Cet espace sera adapté à une promotion taurine de cette culture avec une petite arène, une salle de conférence, d'exposition... Coût du projet d'environ 1,5 millions d'euros.

Autres réponses, le soutien total envers les associations taurines et les écoles. Réintégration de l'Union de Villes Taurines de France et une large option pour une régie intéressée des arènes. Pour Sylvette Fayet, qui serait la future adjointe à la tauromachie de Vincent Bouget : "Nous n'avons pas changé d'avis par rapport à 2014 ! C'est le système le plus efficace et nous regrettons d'ailleurs que la Délégation de service public soit choisie pour cinq ans deux mois avant les élections..." Nîmes a déjà connu une telle gestion, c'était en 1983.

Trois fois plus cher qu'il y 50 ans

"En régie, nous récupérons la TVA ce qui nous ferait baisser le prix des places de 15 % offrant un meilleur accès à la tauromachie. Nous ne sommes pas pour une régie municipale directe. Nous préférons choisir quelqu'un de plus compétent. Par exemple, un des trois candidats à la dernière DSP aurait également pu prétendre à la direction des arènes", poursuit Sylvette Fayet.

Un chiffre n'étonne pas l'assemblée. À pouvoir d'achat équivalent, le prix d'un billet pour un "amphithéâtre" il y a 50 ans pour une corrida était trois fois moins cher qu'il ne l'est aujourd'hui. Et certaines places étaient quillées moins haut !

L'auditoire à l'écoute (Photo Anthony Maurin).

Le groupe de Sylvette Fayet n'a pas participé au vote de cette fameuse DSP. Explication. "J'avais demandé au maire une réunion en amont mais il a refusé. Il a décidé seul, il assume seul. J'ai votre contre la délibération qui représentait le choix du mode de DSP avant donc de m'abstenir quant au choix du candidat."

La coordination organise le Printemps des jeunes aficionados depuis 2006. Après quelques belles éditions, tout est devenu plus difficile. D'autres événements semblables ont été créés et cet afflux diffuse l'aficion au lieu de la rassembler. Un bolsin taurin à Nîmes métropole et un Rendez-vous en terre d'aficion à la Ville, en voilà trop ou trop peu. "Ces 120 000 euros pourraient-ils être affectés à autre chose ?", demande Joe Gabourdes, illustre pensionnaire de la coordination.

(Photo Anthony Maurin).

"Nous sommes prêts à tout revoir. Nous devons trouver des complémentarités entre le délégataire et les acteurs locaux.On ne doit pas parler de concurrence, la tauromachie doit vivre en feria mais aussi en dehors ! Nous avons tous en commun l'aficion, donc, la complémentarité est de mise, nous ne jouerons pas les coucous et nous pouvons très faire un avenant à la DSP sur cette question", affirme Sylvette Fayet.

Inclure les nouvelles populations

En Espagne, une grande partie de la gauche se prononce contre la corrida. La liste de gauche nîmoise semble connaître le sujet. Pour Vincent Bouget : "C'est en grande partie lié au franquisme. À l'époque, le foot et les toros étaient instrumentalisés mais je connais des républicains espagnols qui sont aficionados ! Cette réalité n'est pas partagée partout, par exemple, le PCF de Gerena n'est pas comme ça."

Idem pour la question de la Catalogne qui émeut l'assemblée. Plus de corrida mais pourquoi ? Nîmes pourrait-elle payer une mauvaise implantation de cette "culture" dans son aire urbaine ? De nombreux maires de la métropole refusent les mises à mort. "Une politique taurine se fait avec tous les acteurs, il ne faut pas se replier sur la tradition alors que la région accueille de nouvelles populations qui peuvent s'en sentir exclues", relève le candidat.

Le prochain sera Laurent Burgoa, actuel adjoint à la Ville et futur adjoint à la tauromachie, si Jean-Paul Fournier est réélu.

Anthony Maurin

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