FAIT DU JOUR il y a 50 ans, la visite éclair de Nicolae Ceausescu dans le Gard
En juin 1970, lors d’une visite officielle en France le « Conducator » est passé dans le Gard. De Garons à Manduel en passant par Bellegarde, Ceausescu a observé les savoir-faire locaux.
Il est 9h30, ce jeudi 18 juin 1970, quand une caravelle aux couleurs de la République française se pose sur la piste d’atterrissage de l’aéroport de Nîmes Garons. Mais ce n’est pas Georges Pompidou, le nouveau Président français, qui en descend mais un petit bonhomme de 168 centimètres. Il s’appelle Nicolae Ceausescu et depuis trois ans il est le « Conducător ». C’est le nom donné au chef de l’État Roumain, et il restera pendant 22 ans. Lui préfère modestement être appelé « Le génie des Carpates » ou le « Danube de la pensée ».
Un cortège de 12 DS Citroën noires
Mais en cette fin de printemps, le Roumain de 52 ans n’est pas venu dans le Gard pour faire du tourisme. Il est en visite officielle dans l’Hexagone pour six jours. Après avoir été reçu à l’Elysée par Georges Pompidou, Ceausescu fait le tour des provinces françaises. Le séjour du Président roumain n’est pas vraiment glamour puisqu’il passe son temps à visiter des centrales nucléaires et des usines. Quelques semaines plus tôt, son pays a été touché par des terribles inondations qui ont fait 290 morts.
C’est entre un passage à Toulouse et un autre à Cadarache, que le secrétaire général du Parti communiste roumain fait une brève escale dans notre département. Quand il descend de l’avion, il est accueilli par Émile Jourdan, le maire communiste de Nîmes, et par Georges Gerbot, le préfet du Gard. Sur le tarmac de l’aéroport, il y aussi des jeunes femmes en costumes folkloriques qui offrent des fleurs au leader roumain.
Accompagné d’Elena, son épouse, et d’un représentant du Gouvernement français, Nicolae Ceausescu rencontre un groupe de notables gardois. Une fois les présentations faites, la délégation roumaine prend place dans une cortège de 12 DS Citroën noires.
La Compagnie du Bas-Rhône et la Covial
Les voitures quittent Garons et elles traversent Saint-Gilles où quelques habitants saluent le Président roumain. Les véhicules foncent en direction de la station de pompage de Pichegu, à Bellegarde. Sur place les dignitaires roumains visitent les installations la station Aristide-Dumont. Le Président roumain y est accueilli par Philippe Lamour, le président directeur général de la Compagnie du Bas-Rhône, qui lui fait visiter la salle des machines. Cinq ans plus tôt à Bucarest, la Compagnie du Bas-Rhône a signé un accord de collaboration pour l’étude et la réalisation de travaux d’irrigation en Roumanie.
Le convoi poursuit son périple en allant à Manduel, pour visiter le SICA (Société d’intérêt collectif agricole)-fruits la Covial. Aux pas de charge, les Roumains observent et ils prennent note du savoir faire local. Ceausescu visite l’usine de conditionnement, d’emballage et d’expédition de fruits.
Une arrivée en avion et un départ en hélicoptère
Le Président Roumain salue les ouvrières pendant que les tapis roulants font défiler les pêches. Puis il vient le moment de goûter les bons produits. Nicolae choisi de boire un vin blanc, Eléna préfère un petit rosé et le vice-président roumain tente un vin rouge.
Là encore on ne s’attarde pas. Il est déjà temps de reprendre l’avion. Le cortège avec en tête une voiture arborant des drapeaux bleu, jaune et rouge, aux couleurs de la Roumanie file vers l’aéroport. Sur le trajet du retour les véhicules passent par Manduel, Bouillargues, Bellegarde, Saint-Gilles et Garons. Ici et là, des sympathisants,des curieux saluent le chef d’Etat étranger.
S’il est arrivé en avion, c’est en hélicoptère que Ceausescu quitte le Gard. Il doit encore passer par Cadarache, Lyon et Paris dans la même journée. La visite éclair de Nicolae Ceausescu dans la Gard n’aura duré que deux heures. Si à l’époque le Président roumain n’avait pas encore une mauvaise image, son comportement au fil des années deviendra de plus en plus dur. Il installe dans son pays un régime totalitaire et le culte de la personnalité, bien aidé dans ses manœuvres par la « Securitate », la police politique. Ceausescu est renversé et fusillé le jour de Noël 1989, après un coup d’État qui faisait suite aux révoltes de la population.
Norman Jardin
Réalisé avec l’aimable collaboration des archives municipales d’Alès et des archives municipales de Nîmes.
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