Émilie et Sandra Allier ont peur de devoir fermer leur biscuiterie-salon de thé "Au P'tit bonheur", place Mallet. (Marie Meunier / Objectif Gard)Depuis novembre 2019, Sandra et Émilie Allier ont ouvert leur biscuiterie/ salon de thé "Au P'tit bonheur", place Mallet. Mais depuis le confinement, leur rêve est en train de virer au cauchemar. Les deux associées ont lancé ce mardi une cagnotte en ligne pour sauver leur affaire.

Jeudi dernier, Sandra et Émilie ont appris "la très mauvaise nouvelle" pour leur terrasse : la mairie ne leur donne pas l'autorisation de l'installer pour l'été. "On nous avait dit qu'il n'y aurait pas de problème pour la mettre. On a déjà investi 500 € de matériel", déplore Sandra Allier.

Émilie et elle prévoyaient un petit emplacement de 4,15 m/1,50 m de 3-4 tables en face de la pharmacie, qui ne gêne pas la circulation. Et avec un mobilier tout en bois se fondant bien dans le décor pierreux de la place Mallet. Il n'en sera rien, la mairie ne souhaitant pas concéder de droits de terrasse supplémentaires aux établissements pour l'été.

"On ne demande pas la charité mais le droit de travailler. Il fait beau, les gens ont envie d'être en extérieur. Y'en a qui ont encore peur de s'enfermer avec le covid en plus", poursuit Sandra Allier. Sans terrasse pour l'été, elle a bien peur que la biscuiterie artisanale soit condamnée. Elle est déjà affaiblie par la crise sanitaire. Contactée par Objectif Gard, la mairie de Bagnols s'est exprimée sur ce refus : "La demande de terrasse est toujours valable. C'est une question juridique et de timing."

"On ne demande pas la charité mais le droit de travailler"

En effet, la Ville est actuellement en procès avec un autre restaurant de la place Mallet. Cet établissement n'a pas obtenu l'autorisation d'installer sa terrasse non plus mais a fait le choix de quand même installer quelques tables pour éviter la faillite : "Il empiète sur le domaine public sans accord et sur le domaine d'une autre commerçante qui paye son droit de terrasse et ses impôts. Tant qu'on est en procès, on ne peut pas concéder de terrasses supplémentaires sur cette même place", précise la Ville, qui ajoute : "On a déjà beaucoup fait pour Au P'tit bonheur : on leur a trouvé un local, elles ont intégré le fonds Fisac ce qui leur a enlevé 50% de leur loyer pendant six mois et la décision a été prorogée six mois encore après le covid..."

La machine à glace toute neuve, déjà en panne

Mais l'absence de terrasse n'est pas la seule difficulté que rencontrent les deux gérantes : leur machine à glace toute neuve est en panne après seulement un mois d'utilisation. Et le service après vente de l'entreprise qui leur a vendue est inexistant.

Les deux femmes se retrouvent donc avec une machine de 1 000 € hors service et des quantités de glace qu'elles ne peuvent écouler. "J'ai calculé, on a une perte sèche de 3 700 € avec une trésorerie inexistante puisqu'on n'a ouvert qu'en novembre", chiffre Sandra.

Heureusement, les deux gérantes ont pu repousser les charges d'URSSAF mais elles redoutent le jour où il faudra payer. "On perd de l'argent, on ne rentre rien. On fait tout juste en une semaine ce qu'on devrait faire en un jour", assurent-elles. Elles arrivent tout juste à payer les frais fixes sans se dégager de salaire. Elles espèrent que leurs clients et les habitants se montreront solidaires avec leur commerce. La cagnotte est ouverte encore 67 jours.

Marie Meunier