Publié il y a 3 ans - Mise à jour le 13.08.2020 - boris-de-la-cruz - 3 min  - vu 2618 fois

CRIMES ET DÉLITS Le policier à la retraite découpe sa femme en morceaux

Forance - stock.adobe.com

Des drames, des crimes, des dossiers non résolus, mais aussi des affaires insolites. Tous les jeudis de l'été, à 11h30, Objectif Gard vous propose de pénétrer dans l'univers judiciaire, avec des enquêteurs, des experts, des juges qui racontent ces crimes qui ont marqué leur existence.

Il est 12h30 ce lundi 30 novembre 1998. Le Gard s'enfonce dans l'hiver et la luminosité faiblit en cette fin de matinée grisâtre. À la décharge de Saint-Chaptes, un homme fouille le lieu à la recherche d'objets à revendre quand il aperçoit un sac poubelle en plastique en train de brûler. Il l'ouvre et tombe à la renverse. En lieu et place d'un éventuel objet de récupération, il découvre une partie humaine. Rapidement c'est le branle-bas de combat à la gendarmerie où tous les regards des enquêteurs se tournent vers la disparition inquiétante d'une femme quelques jours plus tôt dans le secteur. Son mari, un jeune retraité de la police à Nîmes, avait alerté les militaires sur cette disparition qu'il n'expliquait pas.

Les techniciens en identification criminelle de la gendarmerie arrivent sur place accompagnés du légiste. La partie du corps retrouvée est le thorax d'une femme. "Il y avait un impact de balle sur le thorax", déclare Patricia Boulle, technicienne en scène de crimes pour les gendarmes du Gard sur place ce jour-là. "Dans cette affaire on va retourner des tonnes de gravats, de déchets à la recherche des autres parties", évoque l'ancienne militaire aujourd'hui retraitée. Un experte qui reste imprégnée 22 ans plus tard par cette atmosphère glauque et extrêmement violente du crime réalisé par un homme au-dessus de tout soupçon et qui n'avait jamais fait parler de lui auparavant.

Les autres parties du corps sont cachées dans des containers sur la commune de la Grande-Motte dans l'Hérault, sauf la tête de la victime qui ne sera jamais retrouvée. Rapidement les soupçons cernent le mari, un ancien policier du commissariat de Nîmes dont les relations avec son épouse sont très conflictuelles depuis des années. Madame n'aurait jamais digéré une relation extra-conjugale vieille de plusieurs années alors qu'il était en fonction dans un commissariat parisien. Depuis, l'épouse surveille et épie son mari même lorsqu'il est au commissariat de Nîmes, situé à l'époque sur l'avenue Feuchères en lieu et place de l'actuel tribunal administratif. Le jour du drame, elle lui aurait fait un reproche sur ses bottes pleines de boues qui allaient salir la maison. Il est alors monté à l'étage, a pris son fusil et a fait feu à deux reprises tuant sa femme.

C'est après le meurtre que ce dossier prend une tournure encore plus sordide. Ne sachant que faire du corps, l'ex-policier va dans on garage et le découpe en plusieurs morceaux. "Du sang de la victime avait été retrouvé dans cette pièce, des gouttelettes de sang avaient été retrouvées sur son atelier de bricolage", se souvient Patricia Boulle, marquée à jamais par cette affaire et par la personnalité du tueur qui écopera deux ans plus tard de 18 ans de réclusion criminelle devant la cour d'Assises du Gard. Un homme qui acceptait depuis des années les reproches de sa femme, jusqu'à la goutte d'eau qui a fait déborder le vase se souvient un autre enquêteur. À la question du juge d'instruction, Régis Cayrol, "mais pourquoi n'avez-vous pas divorcé ?", le mari a répondu qu'il habitait en zone rurale, loin de la ville et que son épouse "ne savait pas conduire" !

Boris de la Cruz

Boris De la Cruz

A la une

Voir Plus

A la une

Voir Plus

En direct

Voir Plus

Studio