GARD Séverine Moulis, de l'humour noir pour ne pas rire jaune ?
Tout au long de l'été, Nombre7, maison d'édition nîmoise, propose plusieurs livres à embarquer dans ses pérégrinations estivales. De la plage à la montagne, de la lecture en plein soleil à celle plus discrète à l'ombre d'un arbre centenaire, ces livres procurent quelques belles sensations.
Depuis qu'elle a prêté serment, elle sévit régulièrement dans les revues de l'Union des Jeunes Avocats. Elle écrit des sketchs au vitriol, des chansons parodiques et monte sur scène pour se payer la tête des magistrats, confrères et clients, du petit monde dans lequel elle évolue et qui constitue une source inépuisable d'inspiration.
" Pourquoi "Douze" ? Tout d’abord parce que je déteste le 11, pas seulement en septembre", affirme Séverine Moulis, auteure de cet étrange livre. On est au cœur de l’humain, de ses passions, ses misères, ses bassesses, sa grandeur parfois. Et la dérision est une bonne façon de ne pas se laisser submerger par trop d’affect. Séverine a eu envie de sortir de l'exercice destiné à la distraction des seuls juristes en écrivant des nouvelles qu'elle peut partager avec un public plus large.
"Ensuite parce que le 12 est riche de symboles religieux, mythologiques, ésotériques... Et pour les plus cartésiens, c'est un repère qui permet de se situer dans le temps. C'est l'aiguille qui fait le tour du cadran, telle une trotteuse qui, dans une course sempiternelle, s'obstine à franchir les douze heures, comme autant d'obstacles à surmonter, ce temps déjà perdu. Ce sont les douze mois de l'année qui s'égrènent de l’Épiphanie à Noël...", poursuit-elle.
Grâce à cela, elle a le sentiment de vivre dans une ruche et elle aime observer ses semblables, tel un entomologiste étudierait un animal social. En faisant abstraction de la promiscuité et du bourdonnement incessant de l'essaim, son regard s'attarde sur un individu dont le comportement le distingue de ses congénères. C'est cette singularité qui l'intéresse en particulier. Elle en fait son miel.
Séverine ajoute et conclut : "Enfin, le 12 annonce le 13. Si à la douzième station Jésus est mort sur la croix, à la treizième, il en est descendu. Et si, au tarot, la lame du pendu invite à une remise en question pour clore un cycle involutif, c'est pour ouvrir à une renaissance. C'est parce qu'il est vain de se lancer à la recherche du temps perdu et que ce nombre est promesse de renouveau que j'ai décidé, sans perdre plus de temps, de publier treize textes à la douzaine."
Anthony Maurin
Douze, 78 pages, dos carré collé d'une dimension de 148x210cm pour 12 euros ou 7,99 en ebook.
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