Publié il y a 3 ans - Mise à jour le 25.08.2020 - coralie-mollaret - 4 min  - vu 2860 fois

CLARENSAC Le maire, Patrick Gervais : « Les villages espèrent être entendus à l’Agglo »

Patrick Gervais, nouveau maire de Clarensac (Photo : Coralie Mollaret)

Patrick Gervais, nouveau maire de Clarensac (Photo : Coralie Mollaret)

Nouveau maire, Patrick Gervais prend ses marques. À l'Agglo (*), il envisage d’intégrer un groupe rassemblant des maires de villages. La plupart étant d'ex-soutiens au candidat malheureux à la présidence de Nîmes métropole, Eddy Valadier. 

Objectif Gard : Comment s’est déroulée la passation de pouvoir avec l'ex-maire Marjorie Enjelvin ? 

Patrick Gervais : Avec les agents, je n’ai pas eu de problème. Ça fait 27 ans que j’habite ici. J’étais élu dans l’opposition et je suis impliqué dans la vie associative. En revanche avec la maire sortante, ça a été plus difficile… Le jour qui a suivi l’élection, son bureau a été vidé. Lors de l’installation du conseil municipal, elle m’a simplement remis les clefs. J’ai repris les affaires un peu, dirait-on, sur le mode de la découverte.

Justement avez-vous découvert des choses sur la gestion de la précédente équipe ? 

Je connaissais superficiellement les dossiers. Mais nous avons constaté des malfaçons sur notre nouvelle cantine scolaire. Ce projet a coûté un million d’euros. Je ne peux pas toucher les subventions si la cantine n’est pas livrée. Nous sommes en procédure contentieuse avec le responsable du corps du bâtiment. Même si nous n'étions pas très favorables à ce projet, nous irons au bout. Je ne suis pas là pour casser ce qui a été fait.

Il y a aussi un projet de crèche sur le village, engagé sous le précédent mandat. Où en êtes-vous ? 

Oui, nous voulons créer une crèche de 30 lits. Seulement les appels d’offres pour une DSP (Délégation de service public) ont été infructueux. Les entreprises nous ont demandé beaucoup plus que la subvention de 1 000€ par lit que nous proposons. En septembre, nous relancerons un troisième appel d’offres. Nous allons essayer de revoir notre marché, peut-être en diminuant le prix du loyer. 

« Le problème à Clarensac, c’est l’isolement »

Qu'en est-il de vos priorités ?

Nous voulons renforcer le lien entre administrés et municipalité. Tous les samedis, de 9h à 12h, les élus tiennent une permanence sans rendez-vous. Nous avons déjà reçu une cinquantaine de personnes. Les requêtes concernent des problèmes d’urbanisme, de voisinage. En parallèle, nous mettons en place une application gratuite, créée par une entreprise de Clarensac et permettant aux intervenants (associations, écoles…) de publier leurs actualités. Enfin, les conseils municipaux seront retransmis sur notre page Facebook.

La mairie travaille sur son PLU (Plan local d’urbanisme). Quel est l’objectif ? 

Le maire n‘est plus vraiment maître de l’urbanisme. Il doit se conformer au SCOT (Schéma de cohérence territoriale) et au PLH de l'Agglo (Programme local de l'habitat). Dans l'aménagement de notre village, nous devons réserver des espaces à la construction de logements sociaux, comme le projet de 16 maisons individuelles aidées au chemin de Saint-Roman. Un autre projet de 50 logements vient de se terminer près des arènes. Dans le cadre de la rénovation urbaine à Nîmes, sur les 1 200 logements devant être détruits, 40% des relogements seront assurés dans huit communes de Nîmes métropole. 

Comment réagissent vos administrés à ces relogements ? 

Contrairement à d’autres communes, il n’y a pas de soulèvement prégnant. Le logement aidé permet aussi d’aider les jeunes Clarensacois à s’installer dans leur village. Malheureusement, tous ne peuvent pas faire construire leur maison en Vaunage.

Et les Nîmois ? Sont-ils prêts à venir à Clarensac ? 

Le problème à Clarensac, c’est l’isolement. La fréquence des bus est insuffisante. Le soir, le dernier bus de l’Agglo part de Nîmes à 19h30. Nos étudiants qui ont des cours de rattrapage ne peuvent y assister, à moins de se faire accompagner. Idem pour nos habitants qui veulent sortir ou aller au restaurant à Nîmes. Aujourd’hui, quelqu’un qui habite Pissevin descend à pied à Carrefour. Sans une réelle politique de transport, on ne pourra pas faire venir de gens ici.

« Conserver ma liberté de vote » 

Vous avez décidé de ne pas siéger à l’Agglo, laissant vos élus Hélène Lecoq et Michel Hamard y aller à votre place. Qu’attendez-vous de Nîmes métropole ? 

Hélène Lecoq est déléguée à la Qualité des services publics et aux Relations usagers. Tout le problème est de savoir quel sera le rôle des élus des villages à l’Agglo. Cette délégation permettra-t-elle d’avoir une influence au sein des politiques conduites ? Ou ne sert-elle qu’à ramener des compétences à Nîmes métropole ? Nous, les villages, nous espérons être entendus par notre intercommunalité. 

Le 9 septembre se déroule le séminaire de rentrée des maires. Qu’en attendez-vous ? 

Nous sommes de plus en plus soumis à Nîmes métropole. Le préfet nous a envoyé un courrier nous indiquant que si nous ne délibérions pas contre le passage de la compétence urbanisme à l’Agglo, celle-ci serait transférée automatiquement… Du coup, j’attends de l’Agglo beaucoup d’écoute et la prise en compte de problèmes prioritaires comme le transport. Si l’on donne des délégations, j’imagine que les élus auront les moyens d’influer sur la politique. Nous n'espérons pas partir d’un programme préétabli.

Enfin, certains évoquent la création d’un groupe EPNM (Ensemble pour Nîmes métropole) à l’Agglo. Il rassemblerait des élus, anciens soutiens de la candidature avortée d’Eddy Valadier à la présidence de Nîmes métropole. Qu’en pensez-vous ? 

Sur ce groupe, pour l’instant, tout n’est pas calé. Moi, je ne veux pas être perçu comme un opposant au président Proust. Si j’intègre ce groupe, c’est pour être constructif et conserver ma liberté de vote. Lorsque j’étais dans l’opposition de Marjorie Enjelvin, je votais bien 90% de ces décisions. C'est ma philosophie.

Propos recueillis par Coralie Mollaret 

coralie.mollaret@objectifgard.com 

* Le maire a choisi de ne pas siéger à Nîmes métropole, laissant la place à deux élus de sa majorité.

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Coralie Mollaret

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