Publié il y a 3 ans - Mise à jour le 23.07.2020 - coralie-mollaret - 4 min  - vu 5931 fois

MARGUERITTES Le nouveau maire Rémi Nicolas : « J'ai été très surpris du mauvais état de nos bâtiments »

Le nez dans les dossiers, le maire nouvellement élu a découvert une situation bâtimentaire assez dégradée. Des investissements imprévus, programmés dans le budget 2020 qui sera soumis au vote du conseil municipal, le 31 juillet. 

Objectif Gard : Vous êtes maire depuis quelques semaines. Comment s’est passée votre prise de fonction ? 

Rémi Nicolas : J’ouvre les dossiers, les portes des bâtiments, je rencontre les agents… Je fais l’état des lieux. Si je connaissais déjà la commune (Rémi Nicolas était dans l’opposition sous le précédent mandat, ndlr), j’ai été très surpris du mauvais état de nos bâtiments : plus de chaudière dans l’une de nos écoles, deux pièces condamnées dans notre crèche, un ascenseur qui ne fonctionne plus à la maison de retraite ou encore une mairie mal isolée avec la menuiserie à refaire. 

« Un budget 2020 de transition » 

Qu’allez-vous faire ? 

Cette mauvaise surprise nous oblige à devoir faire des investissements imprévus. D’ailleurs, j’ai également découvert que la commune n’avait plus d’argent pour investir : nous allons devoir emprunter. Bon, on sait qu’en période électorale les dépenses sont faites plus vite que prévu... Ça a été le cas pour les voiries par exemple avec 360 000€ sur les 400 000€ du budget à venir qui ont déjà été dépensés.

Le village est-il fortement endetté ? 

Non. Et maintenant je comprends pourquoi ! Les investissements liés à l'entretien au quotidien n’ont pas été réalisés. Seulement investir permet aussi de faire des économies sur le long terme, notamment en frais de fonctionnement lorsque l'on pense à l'isolation des bâtiments.

Quand allez-vous voter le budget 2020 de la commune ? 

Le 31 juillet. Nous emprunterons autour de 500 000€ pour réaliser les dépenses qui devaient être prévues et lancer les premières études de deux projets de notre programme (entre 200 000 et 300 000€). Ces projets concernent la construction d’un parc éco-urbain au cœur de notre village et la création d’un guichet unique en matière de social qui regroupera notre centre social E.S.C.A.L et le centre médico-social du Conseil départemental. Ce budget, ce sera une sorte de budget de transition : on assumera les six premiers mois et on gérera les six derniers. 

Pouvez-vous nous en dire plus sur ce parc éco-urbain ? 

À Marguerittes, il n’y a pas de place de village. Nous avons un projet d’achat d’une parcelle encore verte avec des platanes, en plein centre-ville. Le propriétaire est vendeur. On va le rencontrer prochainement pour définir les modalités d’achat. L’aménagement de cet espace, que l’on projette comme un parc éco-urbain, va permettre une connexion entre l’Hôtel de ville et les arènes. Nous devons créer du lien entre ces deux entités.

« Reconstruire la ville sur elle-même » 

Que deviendra le centre social E.S.C.A.L après son déménagement ? 

Il sera vendu à un bailleur social pour réaliser des logements. Si notre commune est exonérée de son amende (à hauteur de 100 000€), il nous manque des logements sociaux. Nous prévoyons de respecter autant que possible le PLH (plan local de l’habitat) qui nous impose de créer 240 logements d’ici 2025. Pour ce faire, nous allons mettre en place les mesures nécessaires visant à inciter les propriétaires à transformer leur appartement en logement social. C’est prévu par la loi. Ce label est octroyé en échange d’un plafonnement du loyer et sous condition de ressources du locataire. Le propriétaire peut également bénéficier des aides de l’État et de l’Agglo pour rendre son logement décent. Sur Marguerittes 50% des personnes sont éligibles à un logement social.

Vous avez toutefois un pouvoir limité sur les propriétaires privés. Quels sont vos leviers d’action ? 

C'est vrai, on ne peut pas forcer les propriétaires. Toutefois, on peut aller contrôler ces logements et même prendre des arrêtés pour déclarer un logement insalubre. Pour nous, ce partenariat est du gagnant-gagnant. Notre commune n’a plus de foncier disponible. D’ailleurs avec le conseil municipal, nous réviserons le PLU (plan local d'urbanisme) pour rendre non-constructible la plaine agricole derrière la gare. Je l’avais annoncé lors de la campagne municipale. Aujourd’hui, l’État préconise d’arrêter l’étalement urbain. Il nous faut donc reconstruire la ville sur elle-même. 

Avez-vous une autre priorité pour ce début de mandat ? 

Nous avons mis dans notre programme un point d’honneur à la végétalisation de la commune. Nous allons donc débloquer 100 000€ pour réhabiliter les berges du Canabou. Le site deviendra un lieu de promenade et de détente pour les riverains avec la création d’un cheminement, l’installation de bancs publics et de quelques petits jeux pour enfant. 

Où en est le projet de remise en service de la gare de Marguerittes sur la rive droite du Rhône ? 

Début septembre, j’ai rendez-vous avec la SNCF pour commencer à travailler sur un pôle d’échange multimodal pris en charge par la commune. Avec la SNCF, la Région et les communes, nous avons une vraie réflexion à conduire sur le transport. La voie ferrée doit être une plus-value et ne pas engendrer des nuisances. Comment relier les villages à notre gare ? On peut réfléchir à des modes de transports doux, comme des pistes cyclables. Il n’y a que 2 à 3 km qui séparent Saint-Gervasy de Marguerittes. Je pense aussi à la ligne T2 qui doit arriver jusqu’à notre village. D’ailleurs dans le PLU, nous avons prévu un espace au bord de la route d’Avignon au niveau de la zone d'activité économique 2 du Tech. Ce projet est placé sous l'autorité de Nîmes métropole. 

En parlant de l'Agglo, vous êtes vice-président délégué à l'administration des fonds de concours. Comment allez-vous exercer cette fonction ? 

C’est encore trop tôt pour le dire. On va faire un état des lieux des subventions versées. Un groupe de travail sera mis en place avec un certain nombre d'élus pour connaître les attentes de chacun. Notre président Franck Proust a clairement affiché sa volonté de débloquer des subventions à vocation intercommunale. 

Avez-vous eu des nouvelles de l'ancien maire, William Portal ? 

Non, pas depuis début juillet. Il n’est pas revenu en mairie et a démissionné du conseil municipal. 

Propos recueillis par Coralie Mollaret 

Et aussi : 

Mathieu Laurent, nouveau directeur de cabinet. Souvenez-vous, l’ancien directeur de la communication au conseil départemental avait quitté ses fonctions pour diriger la campagne du candidat marguerittois. Une fois élu, c’est tout naturellement que Rémi Nicolas lui a proposé le poste de directeur de cabinet. Ce dernier a accepté. 

Pas de fête votive mais… En raison de la crise sanitaire et de sa récente prise de fonction, la fête votive de Marguerittes prévue ce week-end ne pourra se tenir. Toutefois, cinq courses libres seront organisées dans les arènes. Elles pourront accueillir 1 200 spectateurs contre les 2 600 habituellement. À l’issue de la compétition, la Marguerite d’or sera remise au vainqueur.  

Coralie Mollaret

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