Publié il y a 3 ans - Mise à jour le 22.09.2020 - abdel-samari - 2 min  - vu 5708 fois

NÎMES L’activité de neurochirurgie intracrânienne mise en péril à l’hôpital privé Les Franciscaines

Photo DR

L’hôpital privé Les Franciscaines à Nîmes pourrait perdre l’autorisation d’exercer la neurochirurgie intracrânienne dès le 1er octobre prochain. C'est ce qu'annonce l'établissement dans un communiqué ce mardi. 

L’activité de neurochirurgie intracrânienne de l’hôpital privé Les Franciscaines est importante pour les patients du territoire. Elle est issue d'une coopération avec le centre hospitalier universitaire (CHU) de Nîmes depuis de nombreuses années sur cette spécialité. Alors que l’ensemble des conditions règlementaires requises sont respectées par les deux établissements, une disposition administrative met en péril le maintien de cette activité au sein de l’hôpital privé.

"Cette disposition impose de réunir sur le site du CHU l’ensemble de l’activité de neurochirurgie intracrânienne pour la ville de Nîmes", fait savoir la direction des Franciscaines.

Le docteur Pablo Bouillot, neurochirurgien aux Franciscaines et un des fondateurs en 2008 du premier service nîmois pour cette spécialité, explique : « Cette demande n’est ni possible ni souhaitable pour la qualité de soins de nos patients. Nous réalisons chaque année 250 actes de chirurgies crâniennes quand le seuil annuel requis n’est que de 100 par an. Un seul plateau technique ne sera pas suffisant pour répondre au volume des demandes, en augmentation, et à l’évolution des techniques médicales. Nous craignions que l’arrêt de la chirurgie intracrânienne sur le site des Franciscaines n’engendre une perte de chance pour nos patients, faute de temps et de place pour les prendre en charge dans des délais raisonnables. Et nous sommes extrêmement préoccupés pour les patients dont l’opération est déjà programmée pour le mois d’octobre. »

Une coopération public-privé bénéfique

Les services de neurochirurgie des deux établissements privé et public coopèrent depuis de nombreuses années pour la permanence des soins notamment au travers d’une astreinte commune précieuse pour la population. Cette coopération vertueuse permet également de prendre en charge des patients issus de bassins de population qui vont bien au-delà du territoire gardois. Sont accueillis des patients de la Drôme, du Vaucluse et de l’Ardèche car les structures des Bouches-du-Rhône sont saturées.

Emmanuelle Segalowitch, directrice des Franciscaines précise : « La crise sanitaire actuelle que traverse le pays et la région PACA, nécessite la présence de centres recours multiples. Dans ce contexte difficile, nous sommes actuellement sollicités par des établissements du département des Bouches-du-Rhône pour les aider à prendre en charge des patients, en particulier en neurochirurgie. Nous espérons vraiment que l’Agence régionale de santé d’Occitanie pourra nous accompagner pour trouver une issue favorable à ce problème purement administratif dans un contexte où toutes les conditions de soins sont déjà réunies pour répondre aux critères qualité de prise en charge ».

L’ensemble des professionnels de santé (le Conseil de l’ordre des médecins, le Conseil national professionnel de neurochirurgie, le collège et le syndicat de neurochirurgie) ainsi que les élus sont convaincus de la nécessité de poursuivre la coopération sur deux sites distincts et de revoir le schéma interrégional de l’offre de soins aujourd’hui obsolète, basé sur des données datant de 2012 et ne correspondant plus aux réalités démographiques et médicales actuelles.

Abdel Samari

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