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Publié il y a 3 ans - Mise à jour le 28.11.2020 - philippe-gavillet-de-peney - 5 min  - vu 925 fois

LA RÉCAP' Martine et les motards, Françoise et la Gaudroite, qui garde les gardiens ?

Les journalistes gardois ont manifesté ce vendredi devant les grilles de la préfecture, à Nîmes (Photo : Thierry Allard / Objectif Gard)

Martine Garofalo, au téléphone avec un des motards venus l'aider dimanche, ce lundi soir dans l'appartement prêté par la mairie de Rochefort (Photo : Thierry Allard / Objectif Gard)

Tous les samedis à 19 h, Objectif Gard vous propose un rendez-vous sous la forme d'un flash-back sur les événements, petits ou grands, qui ont ponctué la semaine. C'est parti pour la Récap' !

Martine et les motards. Nul n'était besoin d'être pythonisse, grand clerc ou marabout stagiaire 3e année pour deviner qu'on allait encore en reparler ! En septembre dernier nous évoquions l’histoire kafkaïenne de Martine Garofalo, cette rochefortaise de 75 ans, à la porte de sa propre maison car un locataire refusait de la quitter malgré la non-reconduction de son bail. Et bien ça n'a pas manqué mais c'est bien malgré elle que cette sage-femme à la retraite a encore fait le buzz sur les chaînes nationales et dans la presse cette semaine. Réécrivant  "à l'insu de son plein gré" la série des Martine, comme l'aurait dit le poète pédalant Richard Virenque, l'infortunée retraitée, toujours - provisoirement ? - hébergée dans un logement gracieusement mis à disposition par la municipalité, a obtenu non sans mal de la justice de réintégrer l'étage de sa maison après la condamnation d'un de ses locataires indélicats. Problème : entre-temps, profitant du départ dudit impécunieux aigrefin, pas plus honnête ni bien intentionné, après avoir vandalisé l'appartement du rez-de-chaussée, le second en a profité pour s'installer à l'étage et refuse à son tour de déguerpir. Pas plus tentée de partager une improbable co-location avec celui qui n'hésite pas à l'insulter que ne l'est un condamné à mort d'aiguiser la hache de son bourreau, Martine ne sait plus à quel saint se vouer. Heureusement pour elle - vieux motard que jamais ! - son histoire a ému des bikers vauclusiens qui lui ont spontanément apporté leur aide pour nettoyer et remettre en état le rez-de-chaussée de sa maison. Mieux ! Moins enclin à rouler des mécaniques face aux durs en cuir que devant à la vieille dame, le squatteur a consenti de bonne grâce - on se demande bien pourquoi ? - à remettre à Martine des vêtements d'hiver qu'elle conservait à l'étage. Pour autant la pauvre femme n'en a pas fini avec ses maux tôt. En effet, le cas de ce "locataire" doit être audiencé le 8 décembre devant le tribunal d’Uzès, et avant ça devant le médiateur de la République le 2 décembre à Avignon. Si toutefois celui-ci daigne s’y rendre... Après ?  Martine Garofalo espère que le tribunal décidera d’expulser le locataire devenu squatteur, « mais ce ne sera qu’à la fin de la trêve hivernale, le 31 mars 2021 au mieux, sinon ce sera aux calendes grecques », ajoute-t-elle. À n'en pas douter, on n'en a pas fini avec la série des Martine...

La candidate de Gauche, Françoise Laurent-Perrigot avec, en arrière plan, Alexandre Pissas, élu PS du canton de Bagnols (Photo : Anthony Maurin)

Françoise et la Gaudroite. Cette fois ça y est ! Après un suspense de quelques semaines savamment entretenu, l'élection anticipée pour la présidence du conseil départemental du Gard a livré son verdict. Après avoir copieusement tergiversé, les alliés de la Droite et du Centre décidaient de présenter chacun un candidat pour ne pas être potentiellement élus avec les voix du Rassemblement national tandis que, cooptée par l'union de la Gauche départementale, la socialiste Françoise Laurent-Perrigot prétendait à la succession de ses camarades Denis Bouad et l'intérimaire Alexandre Pissas. Après un premier tour où la Gauche faisait le plein de ses voix (22), unanimement salués par la Gauche, le républicain Richard Tibérino (16) et la centriste Joëlle Murré (7) retiraient leur candidature, laissant le champ libre au 3e tour à la socialiste en dépit des abstentions et du baroud d'honneur tenté par Nicolas Meizonnet (Rassemblement national), 3 voix. Première femme présidente du conseil départementale du Gard, Françoise Laurent-Perrigot sera aussi, durant son "septmoistennat", la première à diriger une assemblée de "Gaudroite". Et tant pis pour ceux qui attendaient du changement et revendiquaient, comme en son temps l'ex-Premier ministre et grand amateur de francs suisses Raymond Barre, qu'on "mette un frein à l'immobilisme" car, comme l'a répété ad nauseam  sur le plateau de notre émission 19 heures, le live, Françoise Laurent-Perrigot entend simplement poursuivre la politique de son prédécesseur. On prend les mêmes et on recommence... Ceux qui pensent que le talent et les capacités ne sont ni de Droite ni de Gauche et qu'on peux faire du neuf avec des "vieux" y trouveront leur compte. Les autres, en attendant des jours meilleurs et avant d'espérer pouvoir rassembler nationalement, auront tout loisir d'exercer avec énergie leur force d'inertie.

Qui garde les gardiens ? Vendredi midi, une cinquantaine de journalistes gardois manifestait devant la préfecture pour protester contre l'article 24 du projet de loi "Sécurité globale" visant à protéger les forces de l’ordre sur les réseaux sociaux en interdisant la diffusion du visage ou de tout élément d'identification des membres des forces de l'ordre en opération, dans un but malveillant. Cet article 24, dont la rédaction modifie la loi du 29 juillet 1881 sur la liberté de la presse, sanctionne tout contrevenant d’un an de prison et de... 45 000 euros d’amende ! Autant dire que ça fait cher la photo ou la vidéo et que cela a largement de quoi dissuader de faire des reportages sur les manifestations. Si selon le Gouvernement ce nouveau délit s'exerce en théorie "sans préjudice du droit d’informer", que l'intention de nuire doit être "manifeste" et que la divulgation du numéro d’identification individuel - pas porté systématiquement par les policiers - dit "RIO" n’est pas concernée, se pose toutefois la question de pouvoir exercer leur métier en toute indépendance pour des journalistes qu'on ne saurait accuser de vouloir volontairement nuire à la police et qui restent les garants d'une information libre, objective et responsable. Les mêmes sans lesquels le sulfureux ex-conseiller du Président Macron, Alexandre Benalla, se promènerait en toute impunité encore aujourd'hui, avec un permis de port d'arme et plusieurs passeports diplomatiques après avoir battu comme plâtre un couple de manifestants. Et ce n'est bien sûr là qu'un exemple... Et après le récent épisode d'un producteur de musique violement tabassé par des policiers qui ne se savaient pas filmés se pose aussi et avec autant d'acuité la question de savoir qui garde les gardiens de l'ordre, sensés protéger leur concitoyens. En attendant, la proposition de loi, qui sanctionne la diffusion de l’image des policiers notamment lors de manifestations, a été adoptée en première lecture devant l'assemblée nationale par 388 voix pour, 104 contre et 66 abstentions, et devrait être examinée par le Sénat en janvier. Après avoir annoncé qu’une commission serait désignée pour  réécrire l’article controversé, le Premier ministre, Jean Castex, a fait machine arrière devant la levée de bouclier du Parlement. Finalement, mort-née, cette "commission Théodule"  sera chargée de formuler des propositions d’ici à la mi-janvier. On devine la suite... Comme disait Clémenceau : "Quand on veut enterrer une décision, on crée une commission." Et à l'avenir, tant pis pour notre liberté, les seules caméras qui risquent d'être autorisées à tourner seront celles des drones de la police et des systèmes de vidéosurveillance des villes. Souriez, vous êtes filmés !

Philippe GAVILLET de PENEY

Philippe Gavillet de Peney

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