Publié il y a 3 ans - Mise à jour le 15.12.2020 - coralie-mollaret - 3 min  - vu 423 fois

GARD Les élus départementaux se réunissent pour parler finances

Martin Delord, élu Parti socialiste du canton du Vigan et vice-président en charge des Finances (Photo : Coralie Mollaret)

Les conseillers départementaux se réunissent, ce mardi matin, pour débattre des orientations budgétaires 2021. Entretien avec le "M. Finances" de la collectivité, Martin Delord. 

Objectif Gard : Quelle saveur aura le budget 2021 ? 

Martin Delord : Pour l’instant, nous allons débattre des orientations. Le vote du budget est prévu en janvier. L’exercice laissera transparaître une forme de complainte après de l’État sur le mauvais sort qui est fait aux conseils départementaux. Ces collectivités, proches des administrés au même titre que les mairies, ont dépensé beaucoup d’argent dans la crise sanitaire. L’ADF (Association des départements de France) estime à 3,4 milliards d’euros les fonds mobilisés pour répondre à la crise sanitaire (achat de masques, de l’application des gestes barrières, hausse du nombre de bénéficiaires du RSA, NDLR). Quand on regarde l’exercice, on se rend compte que nous n’avons pu obtenir de l’État qu’une avance remboursable des DMTO (Droits de mutation à titre onéreux) de 10 millions d’euros… 

Ce budget 2021 actera la suppression de la taxe foncière pour le Département. L’État compensera cette recette par une dotation. Qu’en pensez-vous ? 

L’État nous attribuera une dotation de 218,9 M€ au titre de notre recette fiscale actuelle. Auparavant, le Département avait la maîtrise sur ce taux qui, d'ailleurs, était à son maximum. L'opposition craignait que ce taux dissuade les gens d'investir. Finalement, ça n'a pas été le cas. Dans le Gard, l’immobilier est très attractif. D'ailleurs, cette recette fiscale augmente chaque année de 4 à 5 %. Reste à savoir comment, dans les années à venir, l’État modulera sa nouvelle dotation.

« On pourrait avoir une bonne solution pour financer les pompiers » 

Qu’en est-il du reste de vos recettes ? 

Les autres dotations de l’État apparaissent stables avec 115 M€, tout comme nos droits de mutation (taxes sur les opérations immobilières, NDLR) de 120 M€. Ces rentrées serviront à financer notre fonctionnement mais aussi nos investissements. Nous avons une bonne nouvelle : la TSCA (taxe spéciale sur les conventions d'assurance) a augmenté de 6%. Chaque année, les compagnies d'assurances nous reversent 100 M€. Une partie de cette somme sert à financer le SDIS (Service départemental d'incendie et de secours). Il suffirait que l'État, par décret, augmente cette taxe pour nous permettre de la reverser au SDIS. Ce serait une bonne solution pour le financement des pompiers qui peut s'avérer délicat ! Je vais proposer à notre nouvelle présidente, Françoise Laurent-Perrigot, qu'elle écrive à l'État dans ce sens.

Concernant les investissements, que prévoyez-vous ? 

Notre budget sera ambitieux avec 130 M€ prévus au même titre que 2020. En pleine crise sanitaire, ce maintien est un bel effort ! Pour y contribuer, nous prévoyons aussi d’emprunter environ 70 M€ comme l’an dernier. Notre capacité de désendettement passera de 10,5 à 9,5 années. Ce qui veut dire que l’on tient les choses ! Par exemple, on peut citer les travaux dans les collèges et notamment ceux de Remoulins. Nous prévoyons de remplacer 11 chaudières dont 9 dans les collèges. Une enveloppe de 11,5 M€ sera accordée pour la réparation des inondations dans les Cévennes. Sept millions seront également mis sur l'aide aux communes et 7 M€ sur le renouvellement urbain. 

Concernant les dépenses de la collectivité, craignez-vous une hausse des bénéficiaires du RSA ?

À la fin de l'été, nous avons constaté une hausse de 1 000 bénéficiaires de cette prestation sociale. Sur les 195 M€, nous prévoyons une hausse de 5 à 6 millions d'euros. L'état devrait toutefois nous aider en diminuant légèrement notre reste à charge d'une dizaine de millions d'euros.

Que prévoyez-vous en matière d'économie ? 

C’est compliqué… Le Conseil départemental subit les évolutions de sa masse salariale. Sur les mineurs non-accompagnés, on a atteint un chiffre assez honorable qui est de 500. Concernant les prestations sociales, des contrôles existent avec notamment un croisement de fichiers. Par exemple, je connais un bénéficiaire qui s’est vu suspendre pendant six mois ses prestations sociales après avoir vendu des arbres sur un terrain dont il avait hérité… À noter aussi que lorsque l’on contrôle, on s’aperçoit que certaines personnes ne touchent pas les sommes auxquelles elles ont droit. Comme économie, on peut toutefois citer les dépenses liées au cabinet rattaché à la présidente, qui sont en baisse. 

En quoi ce budget aura-t-il la marque de la nouvelle présidente Françoise Laurent Perrigot ?  

Je ne sais pas si ce budget sera vraiment marqué par la nouvelle présidente. Les élus le préparent depuis plusieurs mois déjà. Ce que l’on peut dire, c’est que Françoise a une volonté de ne pas attaquer l’aide à nos territoires. Je crois qu’elle sera très attachée à ce que l’on continue à avoir des relations privilégiées avec les communes et communautés de communes. 

Pourquoi avoir repoussé le vote du budget 2021 à janvier ? 

La Droite nous a dit qu’il lui fallait plus de temps pour étudier l’exercice en détail. Ce que l’on peut comprendre. 

Propos recueillis par Coralie Mollaret 

coralie.mollaret@objectifgard.com 

Coralie Mollaret

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