Publié il y a 3 ans - Mise à jour le 19.12.2020 - anthony-maurin - 2 min  - vu 2499 fois

NÎMES La Ville fait sauter le tabou de l'hygiène féminine

Les représentants des associations et ceux de la Ville (Photo Anthony Maurin).

Des dons fait par la Ville en faveur des femmes (Photo Anthony Maurin).

Ces dons ne sont pas le fruit du hasard mais sont issus de l’Analyse des Besoins Sociaux (ABS) menée par le CCAS à laquelle la direction de la santé et de l’hygiène de la Ville est associée. 10 000 euros pour une opération nouvelle et nécessaire.

Les produits d'hygiène sont d'une importance cruciale dans la vie du quotidien. Dignité et santé de la femme sont au centre des débats depuis quelques années mais les villes ne semblent pas encore prêtes à mettre leur contribution. " Ici, ce genre de chose n'est pas tabou ! Nous sommes presque les seuls à le faire en France hormis Paris et Grenoble mais l'hygiène féminine ne doit plus être un tabou. Ces mille kits vont permettre à des femmes de se sentir femme " entame le maire de la ville Jean-Paul Fournier.

Julien Plantier, 1er adjoint au maire Jean-Paul Fournier qui est accompagné par Dolores Orlay Moureau (Photo Anthony Maurin).

Sur Nîmes, près de 10 000 femmes vivent sous le seuil de pauvreté et sont donc bien souvent privées de produits nécessaires à la vie quotidienne comme le savon, les protections hygiéniques, de puis peu le gel hydroalcoolique pour respecter les gestes barrières… Les produits d’hygiène sont très difficiles d'accès pour les femmes en grande précarité car ceux sont des produits chers. À 0,55 euros l'unité en moyenne pour une protection hygiénique, toutes les femmes ne peuvent pas s’en procurer.

Pour Dolores Orlay Moureau, adjointe déléguée à la santé, à l'hygiène et à la prévention des risques sanitaires, " Je suis très sensibilisée à ces questions et nous sommes dans une véritable démarche de partenariats avec les associations qui vont distribuer les kits. 10 000 personnes pour 1 000 kits, on pourrait dire qu'il en manque mais ces mille personnes sont les seules à s'être fait connaître. L'idée est de lancer un groupe de travail, nous allons mettre en place une campagne de collecte pour récupérer plus de produits à distribuer. C'est un sujet délicat qui touche l'intimité des femmes les plus vulnérables, provoquant des sentiments de honte.  "

Chaque kit d’hygiène contient un flacon de gel hydroalcoolique, deux savonnettes, un flacon de gel douche, trois paquets de protections hygiéniques et un flacon de shampooing. De quoi tenir deux ou trois mois en palliant l'urgence hivernale. La Ville a choisi six associations partenaires réalisant quotidiennement la distribution alimentaire pour que les kits soient les mieux répartis possible. Ainsi, sont dans la danse, le Secours populaire, le Secours catholique, l'Association Protestante d’Assistance, les Restos du Cœur, l'Ordre de Malte et l'association Humanîmes.

Pour le représentant d'Humanîmes créé il y a quinze ans à Nîmes, Ahmed El Hanbali, " Nous avions ce genre de kit pour les hommes mais pour les femmes nous n'avions rien. C'est vrai que c'est peut-être un peu tabou ou gênant mais il faut s'y faire ! Surtout que ces personnes doivent parfois faire le choix entre ces produits d'hygiène et de la nourriture... comprenez qu'elles prennent en priorité la nourriture et oublient leur corps. Ces kits ont un réel sens, nous sommes ravis de ces dons ! "

(Photo Anthony Maurin).

Anthony Maurin

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