Publié il y a 3 ans - Mise à jour le 31.12.2020 - thierry-allard - 4 min  - vu 4900 fois

CORONAVIRUS La campagne de vaccination débute la semaine prochaine dans 4 EHPAD du Gard

(Photo d'illustration : Patrice Magnien/MAXPPP) - /MAXPPP

L’Agence régionale de la santé Occitanie (ARS) tenait ce jeudi un point presse en visioconférence pour préciser les modalités de la campagne de vaccination à venir contre le covid-19.

Une vaccination qui va se faire en trois phases, rappelle le directeur général adjoint de l’ARS Occitanie le Dr Jean-Jacques Morfoisse : « la priorité est donnée aux personnes âgées qui résident en hébergement, comme les EHPAD (Établissements d’hébergement des personnes âgées dépendantes, ndlr), les Unités de séjour longue durée (USLD, où sont hébergées des personnes âgées extrêmement dépendantes, ndlr) et les résidences autonomie, où les taux de mortalité du covid sont extrêmement élevés, et concomitamment les professionnels de santé. »

Cette première phase est celle qui démarre la semaine prochaine partout en France et donc en Occitanie. Suivra une deuxième phase, qui concerne l’ensemble des personnes âgées et des professionnels de santé, avant une campagne plus large de la population au printemps. La première phase va s’étendre « sur six à huit semaines », précise le Dr Morfoisse. Elle concerne dans notre région 880 établissements (EHPAD et USLD), soit 100 000 personnes environ (61 000 personnes âgées et 40 000 professionnels de santé).

58 établissements en région pour démarrer, 4 dans le Gard

Pour les débuts de cette première phase la semaine prochaine, « nous avons identifié parmi les 880 structures celles qui étaient prêtes et volontaires », avance le directeur général adjoint de l’ARS Occitanie. Cela donne 48 EHPAD et 10 USLD en Occitanie dès la semaine prochaine, dont 4 EHPAD dans le Gard. La liste détaillée de ces établissements est attendue dans la journée de jeudi et peut être soumise à des modifications, « notamment s’il y a la survenue d’un cluster au sein d’un établissement qui devait démarrer la campagne, puisque la Haute autorité de la santé (l’autorité indépendante qui chapeaute la campagne de vaccination, ndlr) dit dans ses recommandations qu’il faut être à plus de 90 jours d’une infection au covid 19 pour être vacciné », précise le Dr Morfoisse.

Le tout « dans le respect du libre choix, la vaccination est facultative et nécessite le recueil du consentement, et elle est gratuite », rappelle le directeur général adjoint de l’ARS Occitanie. Les autorités misent sur « une information claire et loyale pour que les personnes adhèrent le plus largement possible à la campagne vaccinale », affirme-t-il. Cette information sera suivie d’une consultation pré-vaccinale, pour vérifier que le patient n’a pas de contre-indication à la vaccination, puis il est procédé aux deux injections, avec 21 jours entre les deux.

« L’efficacité du vaccin est établie à partir du deuxième jour après la première injection, mais il atteint sa pleine efficacité après la seconde injection », poursuit le Dr Morfoisse. Les deux injections seront suivies d’un suivi de pharmacovigilance. « Pour l’heure, les effets secondaires sont relativement fréquents et bénins, avec des rougeurs, de la fatigue, rien de spécial pour une vaccination », affirme le directeur général adjoint de l’ARS Occitanie. Cependant, le suivi, « qui normalement est fait sur six semaines, le sera sur six mois », ajoute-t-il.

Les « supercongélateurs » sont arrivés

Le vaccin qui sera injecté est celui de Pfizer-BioNTech, dont les doses doivent être congelées à une température située entre -70 et -80 degrés celsius, ce qui nécessite des « supercongélateurs ». Bonne nouvelle, chaque département de la région a le sien : « le Gouvernement a équipé chaque département d’un congélateur adapté, nous avons réceptionné les treize de la région cette semaine, ils sont tous installés », explique le directeur général adjoint de l’ARS Occitanie. Seuls quelques uns de ces équipements sont encore en cours de qualification, et seront opérationnels la semaine prochaine.

Ce premier flux de vaccins, qui passera donc par les groupements hospitaliers territoriaux, avec un établissement support par département, en général le plus important centre hospitalier, concernera à terme « un quart de la population », précise le Dr Morfoisse. Les trois quarts restants suivront le flux habituel, via des grossistes pharmaceutiques et les officines. Le tout sera chapeauté par une cellule d’information départementale pilotée par la préfecture et une cellule opérationnelle pilotée par l’ARS, avec notamment les élus, les représentants des usagers et des professionnels.

Pour l’heure, les vaccins ne sont pas encore arrivés en territoire occitan, car la priorité a été donnée dans un premier temps aux régions les plus touchées. La livraison doit intervenir la semaine prochaine. En attendant, le recueil du consentement des patients a d’ores et déjà débuté dans les établissements concernés.

Et même si la vaccination n’a jamais été aussi proche, le Dr Morfoisse appelle une nouvelle fois la population à la prudence : « les mesures barrières restent efficaces, la vaccination va prendre du temps. »

Thierry ALLARD

thierry.allard@objectifgard.com

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La situation en région Occitanie reste « pas si sereine que cela », selon les mots du directeur général adjoint de l’ARS Occitanie. « Cette semaine nous assistons toujours à un phénomène de plateau, qui ne varie pas depuis cinq semaines, autour d’un taux d’incidence de 100 nouveaux cas pour 100 000 habitants », précise-t-il. Le second confinement a été nettement moins efficace que le premier, puisque « en juin nous étions à moins de 10 cas pour 100 000 habitants dans la plupart des territoires », rappelle le Dr Morfoisse, avant de noter que « le seuil d’alerte est de 50 cas pour 100 000 habitants. » Dans la région, ce taux varie fortement : de 54,3 dans le lot à plus de 155 dans les Hautes-Pyrénées. Bref, « le sujet n’est pas réglé », résume le Dr Morfoisse.

Thierry Allard

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