Publié il y a 3 ans - Mise à jour le 04.01.2021 - marie-meunier - 4 min  - vu 381 fois

LE 7H50 du DASEN Philippe Maheu : dans les écoles, "le protocole a montré toute son efficacité"

Philippe Maheu a été nommé Dasen du Gard le 1er juin 2020. (photo Objectif Gard)

Les 150 000 élèves, collégiens et lycéens gardois vont faire leur rentrée ce lundi matin après deux semaines de vacances de Noël. Une reprise intervenant après les fêtes de fin d'année alors que le corps médical s'inquiète d'une reprise de la circulation du virus en ce mois de janvier. Quel protocole est en place dans les écoles ? Permet-il de préserver de nouvelles contaminations ? Le Dasen (Directeur académique des services de l'Éducation nationale) du Gard, Philippe Maheu, nous répond. 

Objectif Gard : Globalement, comment la rentrée de janvier va-t-elle se passer dans l'enseignement gardois ?

Philippe Maheu : On va continuer à travailler sur le respect du protocole sanitaire tel qu'il a été arrêté à l'automne. Nous allons déployer la passation de tests antigéniques qui vont venir compléter les tests que nous utilisions jusque-là, les PCR. Ces tests antigéniques ont pour vocation d'établir une photographie de la situation sanitaire dans les établissements scolaires et dans les écoles. On a eu l'occasion, en décembre, d'expérimenter cette première passation au lycée Albert-Camus à Nîmes. On a vu que sur l'ensemble des personnels qui avaient été testés, on n'a eu aucun cas de covid-19.

Seuls les personnels bénéficient de ces tests ?

On teste exclusivement les personnels qui interviennent dans les écoles et les établissements scolaires donc les enseignants mais également les personnels des collectivités territoriales, sur la base du volontariat.

C'est élargi à tous les établissements gardois ?

Malheureusement non, on ne va pas pouvoir le faire dans tous les établissements. On va construire un échantillon représentatif pour le département dès les premiers jours de janvier. [...] Dans un premier temps, on va quand même privilégier les lycées plutôt que les écoles et les collèges car ce sont les lycéens qui, en raison de leur âge et de leurs activités, ont plus de capacité à propager le virus que leurs camarades plus jeunes.

Quel bilan tirez-vous de ces quatre premiers mois de l'année scolaire sous le covid ?

Au début de l'automne, on a dû suspendre un certain nombre de classes pour neutraliser d'éventuelles survenances de clusters. Ça a été plus vrai dans les écoles que dans les collèges et les lycées au début de l'année scolaire puisqu'il n'y avait pas encore le port du masque rendu obligatoire. La situation s'est considérablement améliorée dès lors qu'on l'a généralisé dès l'âge de six ans. Dans le département, nous sommes arrivés à avoir une bonne maîtrise du virus dans nos écoles et établissements, grâce aux familles, aux enseignants, aux directeurs d'école et chefs d'établissement. [...] On a eu petit à petit la certitude que les cas de contamination que nous repérions étaient plus liés à des temps hors-scolaires.

Vous disiez qu'il y avait de moins en moins de contaminations depuis l'élargissement du port du masque. Au dernier jour de décembre quels étaient les chiffres ?

Sur la dernière semaine, nous avons constaté neuf cas positifs dans le département. Ce qui est quand même très très peu.

C'était monté jusqu'à combien au plus haut de la période ?

On a été amené à suspendre plus de 100 classes dans le Département, dans le premier degré et dans le second aussi d'ailleurs. De septembre jusqu'aux vacances de la Toussaint environ, on était à presque à une fermeture de classe par jour. Là, aux vacances de Noël, on est arrivé à une situation qui s'était considérablement améliorée.

Par rapport à la rentrée de septembre, quels sont les principaux changements en plus du port du masque dès 6 ans au lieu de 11 ans ?

Il n'y a pas eu de véritables allègements ou modifications du protocole sanitaire : le masque, le respect des gestes barrières, la distanciation physique, l'usage de savon régulièrement tout au long de la journée en plus du gel hydroalcoolique... [...] Au lycée, on a des enseignements de spécialité qui font que élèves se regroupent non pas par classe mais par groupe. Et donc, le lycée, structurellement, est plus à même de générer une circulation du virus plus importante. Certains lycées ont donc basculé à un moment donné dans ce qu'on appelait l'enseignement à distance. On les a accompagnés. [...] Mais le constat que nous faisons, en concertation avec les chefs d'établissement, c'est que petit à petit, on va revenir à un fonctionnement en présentiel dans les lycées du Gard.

Il y a plusieurs épidémiologistes et collectifs de parents d'élèves qui voulaient un décalage de cette rentrée, par rapport au nombre de cas, et en regard de la variante épidémique anglaise du covid qui toucherait davantage les plus jeunes. Qu'est-ce que vous répondez pour les rassurer ?

Avec les données recueillies, on peut dire que les élèves du département étaient protégés lorsqu'ils étaient à l'école. On a appliqué le protocole sanitaire tel qu'on a nous a demandé de le mettre en place. Après cela, on a collecté jour après jour les chiffres qu'on nous a communiqués. On a vu qu'il y avait très peu de cas de contamination dans le temps scolaire pour les personnels comme pour les élèves. Il faut que nos concitoyens soient rassurés sur la situation sanitaire.

Parce que ça peut paraître contradictoire au vu du nombre de cas qui remonte ou au report de la réouverture des salles de spectacle...

Le protocole à l'Éducation nationale est quand même spécifique à la population et au fonctionnement des écoles. Je ne suis pas du tout compétent pour me prononcer sur la raison pourquoi les salles de cinéma restent fermées, mais concernant le protocole de l'Éducation nationale, je ne peux que donner un message de confiance aux parents et à leurs enfants. Semaine après semaine, ce protocole a montré toute son efficacité.

Propos recueillis par Marie Meunier

Marie Meunier

A la une

Voir Plus

A la une

Voir Plus

En direct

Voir Plus

Studio