Publié il y a 3 ans - Mise à jour le 20.01.2021 - abdel-samari - 3 min  - vu 3072 fois

LE 7H50 de Jean-Bernard Falco (Maison Albar-Imperator) : "Je n'ai pas de nouvelles de Jean-Paul Fournier"

Jean-Bernard Falco, patron des groupes hôteliers Paris Inn et Maison Albar (notamment l'Imperator à Nîmes) Photo DR Objectif Gard

Jean-Bernard Falco, patron des groupes hôteliers Paris Inn et Maison Albar (notamment l'Imperator à Nîmes), vient de recevoir une double récompense en ce début d'année 2021. D'abord la première étoile du Guide Michelin pour le restaurant gastronomique Duende, signé par Pierre Gagnaire. Ensuite, à titre plus personnel, la légion d'honneur. Il est l'invité du 7H50.

Objectif Gard : Première étoile du Guide Michelin pour le restaurant nîmois Duende. Alors heureux ?

Jean-Bernard Falco : Je suis très fier, très heureux. Cette première étoile récompense toutes mes équipes et particulièrement les chefs, Nicolas Julien et Pierre Gagnaire, ainsi que notre manager général, Christophe Chalvidal. Encore plus en cette année particulière où le restaurant a été ouvert cinq, six mois au mieux. Réussir dans cet espace de temps si limité, c'est donc une double récompense. D'autant que les inspecteurs ne sont finalement venus qu'une seule fois. C'est exceptionnel. Une très belle récompense qui met à l'honneur l'élégance, le savoir-faire et tout l'investissement depuis le début de l'aventure.

Vous avez créé le collectif secteur tourisme qui regroupe aujourd'hui 4 000 professionnels. Une façon de faire pression sur le Gouvernement face à une profession fortement impactée par la crise sanitaire ?

Je ne parlerais pas de pression mais davantage d'influence. Nous militons comme vous le savez pour la réouverture de nos hôtels, restaurants avec des protocoles sanitaires renforcés. Mais je sais que ce discours est inaudible aujourd'hui. Encore plus en ce début d'année où l'épidémie repart de plus belle. Il faut avoir conscience en tout cas qu'il y a des dégâts dans la profession au-delà de l'aspect économique. Ce collectif a donc vocation à soutenir tous les professionnels sans distinction et même à l'international. Je pense au collectif du "voyage en Suisse" qui nous a rejoint. L'idée est de ne laisser personne isolé, confiné chez lui. Tous n'ont pas la capacité d'utiliser les moyens de digitalisation ou d'accès aux médias pour exprimer leur souffrance. Nous devons donc être unis au maximum pour défendre les intérêts de la profession, exprimer aussi notre colère.

Où en sont vos échanges avec le Gouvernement ?

Vous m'auriez posé la question il y a trois semaines, je vous aurais dit que le compte n'y était pas. Aujourd'hui, c'est le cas. Et je voudrais rendre hommage au ministre de l'Économie, Bruno Le Maire, qui fait un travail extraordinaire. On sait critiquer quand ca ne va pas. Là il faut savoir féliciter. Vous n'entendrez pas un hôtelier, un seul restaurateur se plaindre du ministre. Il nous a entendu, il agit. Il est avec nous au quotidien. Rendez-vous compte que les dernières mesures prévoient une prise en charge à hauteur de 20% du chiffre d'affaires de l'année précédent la crise. Je crois pouvoir dire que c'est un amoureux de la profession et ça fait du bien !

À titre plus personnel, vous avez reçu également la légion d'honneur. On peut dire que l'année 2021 démarre bien pour vous ?

Effectivement c'est un petit ruban pour un grand honneur. Une belle nouvelle, une fierté là aussi. Cette médaille, je veux le dire, je la porterai sur mon coeur tous les jours pour les entrepreneurs, cafetiers, restaurateurs et hôteliers. Cette distinction est d’abord et avant tout la leur. C'est un hommage à travers moi à cette France qui se défonce. Je suis issu d'un quartier populaire. Je n'ai pas de diplômes. Je me suis battu pour en arriver là. Cette distinction c'est donc aussi une façon de saluer le formidable ascenseur social qu'offre la France. Et la mise en perspective des talents. Tous les talents.

Un mot enfin concernant la mairie de Nîmes. Vous avez des nouvelles de Jean-Paul Fournier ?

Ce n'est plus un sujet puisque nous sommes fermés mais je persiste et je signe. Sans desserte devant l’hôtel, cet établissement cinq étoiles, et désormais étoilé Michelin, va perdre de sa superbe et ne sera plus considéré par les clients à la hauteur de ce qu’il devrait être. Ils sont donc complètement à côté de la plaque. Je n'ai donc pas de nouvelles de Jean-Paul Fournier ni de ses équipes car ils ne veulent rien changer et donc selon moi, continuer à casser la dynamique insufflée pour faire rayonner Nîmes en dehors de l'Occitanie et en dehors même de la France...

Propos recueillis par Abdel Samari

Abdel Samari

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