Publié il y a 3 ans - Mise à jour le 04.02.2021 - abdel-samari - 2 min  - vu 685 fois

ÉDITORIAL L'ambition de l'ex-avocat le plus connu de France

Sortie du conseil des Ministres ce mercredi 3 février 2021 du ministre de la Justice, Éric Dupond Moretti (Photo via MaxPPP) - IP3 PRESS/MAXPPP

Hier mercredi, le garde des Sceaux, Éric Dupond-Moretti, présentait le groupe de travail pour la réduction des délais de traitement de la justice. Composé de magistrats, de fonctionnaire de greffe et de bâtonniers, il a pour objectif de proposer des mesures concrètes pour désengorger les tribunaux en résorbant les stocks d’affaires constitués au sein des différentes juridictions. À Nîmes, à Alès, et ailleurs en France, il y a un an la grève des avocats liée à la réforme de la justice et la crise sanitaire dans la foulée ne sont venus qu'accentuer la pression déjà très forte et le manque de moyens criant de toutes les professions en lien avec les tribunaux. Les conséquences sociales du confinement ont renforcé le caractère violent des individus et la multiplication de la délinquance de toutes sortes. Ces situations ont considérablement dégradé la capacité de la justice à traiter les dossiers dont elle était saisie, malgré la mobilisation des juridictions et les procédures pénales prises par voie d’ordonnance, une procédure d'urgence liée notamment aux infractions du code de la route. Le ministre de la Justice ne s'en cache pas. Les tribunaux judiciaires, la correctionnelle, les tribunaux de proximité, les juridictions prud’homales sont tous sous l'eau. Les délais se rallongent et pourraient poser à terme un vide juridique : est-ce que l'on peut juger une affaire tant d'années après ? Ce qui est aussi en jeu,  comme l'a rappelé Éric Dupond-Moretti, c’est l’accès au service public de la justice et, in fine, la confiance du citoyen dans l’institution judiciaire. Pour les professionnels, c'est le découragement qui guette. Le garde des Sceaux émet donc quelques propositions, engage plus de moyens et se montre audacieux. L'ancien ténor du barreau préconise, pourquoi pas, que les avocats puissent participer directement à l’activité juridictionnelle et aux audiences collégiales aux côtés des magistrats. Une révolution. C'est l'ambition de l'ex-avocat le plus connu de France. Derrière le spectacle médiatique, il veut prouver que son passage Place Vendôme aura été utile. Espérons qu'il aura les moyens d'agir véritablement. Et que ce groupe de travail ne sera pas un éternel moyen de faire patienter une justice qui n'a plus le temps d'attendre.

Abdel Samari

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