Publié il y a 3 ans - Mise à jour le 12.02.2021 - boris-de-la-cruz - 11 min  - vu 2176 fois

NÎMES Viols sur un enfant : 20 ans de réclusion dont 10 ans de peine de sûreté pour le beau-père

(Photo d'illustration : Anthony Maurin)

Il n'avait pas fait un jour de détention dans ce dossier de viols multiples sur son beau-fils. Il est parti ce vendredi soir en prison pour longtemps puisque l'accusé, âgé de 50 ans, a écopé d'une peine de 20 ans de réclusion criminelle assortie de 10 ans de peine de sûreté. Les jurés gardois sont allés au-delà des réquisitions de l'avocat général qui avait requis 18 ans.

« Sa culpabilité est évidente. Jamais peut-être une victime de faits aussi sordides n’a exprimé autant de douleur, de sincérité dans ces propos. C'est la barbarie subie des dizaines et des dizaines de fois pour ce crime pas comme les autres », estime l’avocat général, Stéphane Bertrand, qui vient de réclamer, ce vendredi en début d’après-midi, 18 ans de réclusion criminelle. Face à lui l’accusé qui nie tout depuis le début des accusations semble vaciller. Cet homme de 50 ans, est jugé depuis mercredi pour « viol sur mineur de moins de 15 ans par personne ayant autorité ».

« Il était la victime parfaite car il était le plus fragile, le plus faible. Il était l'objet de moqueries. Les victimes parfaites sont rapidement identifiées par les prédateurs. La culpabilité de l’accusé est évidente », complète l’avocat général. "De 11 ans à 17 ans, il a subi des abus sexuels, des viols. 6 ans c’est long, c’est 2 200 jours", poursuit-il.

Un peu plus tôt en fin de matinée, maître Laurence Bourgeon pour la victime avait enfoncé le clou : " Les enfants parlent peu de cette tragédie qu'ils vivent, une tragédie qui détruit la vie lorsqu'ils deviennent adultes. Dans ce dossier c'est le monstre qui est révélé par les faits. Après un calvaire physique mon client a vécu un calvaire procédural", souligne la pénaliste nîmoise.

"Ce n'est pas facile dans le contexte actuel, et l'affaire Duhamel notamment, de venir plaider en défense, de venir soutenir un homme qui crie son innocence depuis le début de cette procédure", plaide maître Florence de Prato qui assure avec maître Marine Santimaria la défense de l'accusé. "Vous ne devez pas vous laissez influencer par l'actualité. Et puis comment peut-on comprendre qu'une victime de tels faits de pédophilie puisse venir s'inscrire adulte dans une salle de sport en sachant que son agresseur s'y trouve? Lorsqu'il y a un doute on acquitte".

Juste avant de partir délibéré, l'accusé a précisé :" je suis un homme fatigué, malade par 10 ans de procédure pour prouver mon innocence. On me demande de prouver des faits que je n'ai pas commis. Je me sens broyé, je fais confiance à la justice de mon pays".

Les jurés gardois sont partis délibérer vers 17h15. Le verdict est tombé ce vendredi 12 février à 19h.

Boris De la Cruz

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