Publié il y a 3 ans - Mise à jour le 14.02.2021 - abdel-samari - 7 min  - vu 4527 fois

ÇA RESTE ENTRE NOUS Les indiscrétions de la semaine

Comme chaque dimanche, Objectif Gard vous propose son cocktail d’indiscrétions politiques. Un apéritif hebdomadaire à déguster sans modération !

Franck Proust en mode reconquête. Cupidon n’a qu’à bien se tenir ! En ce jour de Saint-Valentin, le président Les Républicains de Nîmes métropole, Franck Proust, s’est laisser aller à une déclaration enflammée à l’adresse du maire de Nîmes : « Entre nous deux, il y a une telle amitié, une telle passion, un tel amour ! » Sortez les mouchoirs… Ce badinage de circonstance est toutefois nécessaire pour faire avaler à Jean-Paul Fournier la hausse de 8 M€ d’impôt de l’Agglo en 2021. Pour rattraper le coup, Franck Proust joue de ses charmes. Il faut dire qu'il connaît bien Jean-Paul Fournier. Cela fait 20 ans que les deux hommes convolent, se partageant le pouvoir dans la cité des Antonin. Il y a encore quelques mois, on les voyait, main dans la main, faire campagne pour conserver la mairie et récupérer à leur ex, Yvan Lachaud, la présidence de Nîmes métropole. La parfaite osmose. En lui témoignant sur notre plateau, toute son affection et sa fidélité, le nouveau président sait qu'il parlera au cœur (et à l’ego ?) du maire. Habile. Franck Proust lui remémore aussi tous ses petits cadeaux faits à la Ville dès son arrivée à l’Agglo : baisse des tarifs des transports scolaires, fin du litige sur des transferts de compétences (*) ou encore diminution des dépenses de la mairie grâce à une mutualisation plus étendue entre les communes. Et ce n’est pas tout... Si leur idylle se poursuit, c'est promis : l’amoureux est prêt à sortir le chéquier pour le Palais des congrès et le déménagement du conservatoire sur le site de l’université des Carmes. Et pas question d’éluder la discussion sur le paiement des 9 M€ de dette GEMAPI, encore à la charge de Nîmes. Comme quoi, l'argent et l'amour peuvent aussi faire bon ménage. Le 19 mars, lors du vote du budget, on saura si « l'opération séduction » de Franck Proust a eu l'effet escompté. 

(*) Ce litige portait sur le transfert des compétences de la Ville et l’Agglo concernant les zones d'activité économique et sur la gestion des milieux aquatiques et prévention contre les inondations. 

Alain Gazeau dehors. Lors de l'assemblée générale de cette semaine de la société Nîmes Olympique, Rani Assaf a pris la décision avec ses amis de retirer le poste d'administrateur à Alain Gazeau, fils de Jean-Louis Gazeau, ex-président du Nîmes Olympique. Une décision soudaine et unilatérale qui en a surpris plus d'un. D'autant que la famille Gazeau détient encore un peu plus de 20% des parts du club et reste toujours dans l'attente du versement des 1,5 millions d'euros que lui dois encore Nîmes Olympique. Comme Alain Gazeau ne pourra donc plus participer au conseil d'administration désormais, c'est devant les tribunaux que les Gazeau père et fils comptent bien obtenir leur dû, selon nos informations. D'autant que le trésor nîmois dont Rani Assaf détient 80% des parts est bénéficiaire depuis quelques années. C'était la condition pour rembourser les sommes en créance. Mais l'actionnaire principal a adopté une autre stratégie : se servir d'abord.

Fournier gardien du stade ! Après le départ des deux entraîneurs Bernard Blaquart et Jérôme Arpinon, le licenciement il y a plusieurs mois de Laurent Boissier, les artisans de la remontée nîmoise de ces dernières années en ont gros sur la patate et le font savoir. En premier lieu auprès de Jean-Paul Fournier qui ne cache plus son inquiétude face aux résultats catastrophiques de ces derniers mois, et le manque de transparence à l'intérieur du club. Difficile d'imaginer comment la situation va évoluer. Une chose est sûre, le maire de Nîmes fait savoir à qui veut l'entendre qui ne laissera pas faire encore longtemps... Les enjeux autour du nouveau stade pourraient donc prendre une dimension différente. Certains n'hésitant pas à prédire un départ de Rani Assaf dans les prochains mois si son projet immobilier tombait à l'eau. Pas de nouveau stade, pas de retraite "dorée".

À l'Agglo, Pascal Gourdel manque de se faire refouler ! En ce moment avec la covid-19, les collectivités sont un peu comme des clubs chics : si vous n’êtes pas sur la liste, vous vous faites refouler ! C’est la malheureuse expérience qu’a eu à connaître Pascal Gourdel, lundi soir à Nîmes métropole. Discours sous le bras, l’adjoint aux Finances de Nîmes se présente au conseil communautaire. Le Républicain s'en va défendre la position du maire, Jean Paul Fournier, peu emballé par la hausse annoncées des taxes. Soudain, à l’entrée, M. Gourdel est stoppé par les services de l'Agglo, lui indiquant qu’il n’est pas inscrit sur la liste des élus présents ! Tenace, l'édile parvient à s'incruster au dernier rang.  Et micro en main, Pascal Gourdel a pu dire tout le mal qu’il pensait de la création de Gemapi et a demandé qu'il y ait plus d'économies. L'histoire ne dit pas s'il a réclamé de figurer sur la liste des persona grata du Colisée.

Les décideurs ne sont pas forcément les payeurs. Cette semaine, Nîmes métropole a mis le paquet sur la pédagogie. Il faut au moins ça, pour faire avaler aux contribuables une hausse des taxes en pleine crise sanitaire. En amont du conseil communautaire, un point presse était organisé par le triumvirat des huiles de la docte assemblée : directeur général des services, directeur financier et directeur de cabinet. Ces techniciens ont expliqué avec précisions l’impact de ces augmentations dans notre portefeuille. À l'issue de cette simulation, beaucoup ont été soulagés…. Et en premier lieu le directeur de cabinet de Franck Proust, Bernard Beaumelou, qui, résidant en terres beaucairoises, ne sera pas impacté par l'inflation fiscale.

L'ambiguïté fruitée de Rémi Nicolas. Trois heures de débat sur le budget 2021 à l'Agglo, ça peut fatiguer... Qu'a voulu dire alors le maire de Marguerittes, Rémi Nicolas, lors de son discours politique ? Président du groupe IEC (Intérêt et esprit communautaire), l’élu a répété plusieurs fois qu’il fallait « prendre ses responsabilités », que la fiscalité ne devait pas être « une solution de facilité » et qu’il fallait « un service public de qualité. » Vous avez compris ? Nous non plus ! Rémi Nicolas votera-t-il ou non la hausse des taxes le 19 mars ? Sa position mi-figue mi-raisin, signifie probablement que oui… Pas la peine de se prendre le chou !

Les Républicains recrutent chez La République en Marche. À Nîmes, le premier adjoint Les Républicains, Julien Plantier, a du boulot. Beaucoup de boulot. Du coup, pour l’aider, l’élu a demandé du renfort. Il vient d’accueillir un nouveau collaborateur directement rattaché à sa délégation en la personne de Rachid Benmahrouz, 28 ans. Ce nom ne vous dit certainement pas grand chose. Il s’agit d’un étudiant en droit, militant En Marche et ex-colistier du candidat David Tebib aux Municipales. Remarquez, le jeune élu apprend de son mentor Jean-Paul Fournier. N'est-ce pas le maire de Nîmes qui, pour les Municipales, a débauché l'attaché parlementaire du député Berta, François Courdil ?

Qui a dit quoi ? En politique, c'est toujours bon d'avoir de la mémoire. Lundi en conseil communautaire, les élus Les Républicains de la ville de Nîmes ont dit leur opposition à l'instauration d’une taxe GEMAPI. Un impôt destiné à financer les travaux de lutte contre les inondations. Le président Franck Proust, lui-même élu LR à Nîmes, avait prévu le coup. « En politique j’aime la cohérence », balance-t-il, avant de rappeler la position de son groupe, en 2018 sous la présidence d’Yvan Lachaud : « Le vrai courage aurait été de mettre en place une taxe GEMAPI raisonnable […] au regard des enjeux. Ce n’est pas moi qui le dit, c’est nous, en 2018. » «Nous», c’était surtout le président de groupe de l’époque, Julien Plantier. Et aujourd’hui, son potentiel rival pour la campagne municipale 2026. 

Richard Tibérino est en pétard. Cette semaine, l’élu nîmois s’est fendu d’un mail... incendiaire au patron du SDIS (Service départemental d’incendie et de secours). « Vous avez récemment recruté Jérôme Puech au service communication, écrit l’élu. Ce dernier a ouvertement critiqué la politique municipale nîmoise sur les réseaux sociaux, faisant fi de la participation à hauteur de 9 M€ au fonctionnement de son employeur. » Ces derniers jours à Nîmes, le débat fait rage sur la hausse des impôts locaux de l'Agglo. Militant socialiste, difficile pour le Nîmois de ne pas y participer... Un mélange des genres avait déjà été reproché à Jérôme Puech, lorsqu’il officiait à la communication du conseil départemental du Gard.

Plantier rend un vibrant hommage à Burgoa. On ne sait pas si c'est la Saint-Valentin qui fait autant d'effet, une chose est sûre : elle semble rapprocher les politiques. Hier samedi, en plein conseil municipal de la ville de Nîmes, le premier adjoint au maire, Julien Plantier, n'a pas manqué de livrer des remerciements appuyés à Laurent Burgoa, l'ancien adjoint et désormais sénateur du Gard, en charge jusque-là du dossier de rénovation urbaine de la Ville. Il a tout compris ce Julien. En politique, une seule chose compte : flatter l'ego !

Aux Angles, le député Cellier persona non grata. "Ce que j'aime chez Jean-Louis Banino (maire des Angles ndlr), c'est son côté grognard qui dit ce qu'il pense. On peut l'apprécier ou pas", a lancé le sénateur Laurent Burgoa. En vieilles connaissances du RPR, les deux hommes étaient heureux de se retrouver cette semaine. Mais tous les parlementaires ne sont pas les bienvenus sur les terres angloises, comme s'est amusé à le glisser Jean-Louis Banino : "C'est important de connaître son sénateur... et son député. Mais je lui ai interdit de venir aux Angles. Il ne m'a pas écouté. On a encore échangé des mots la semaine dernière, mais je ne m'éterniserai pas." Petit rire nerveux du côté de Laurent Burgoa qui souffle : "Il arrive en retard aussi..." Et on le sait, le maire des Angles est très à cheval sur la ponctualité. En 2019, Jean-Louis Banino avait égratigné le député Anthony Cellier au micro dans la salle bondée alors que ce dernier était arrivé légèrement en retard à ses vœux. Depuis les relations entre eux ne se sont visiblement toujours pas décantées. Et ne comptez pas sur le maire pour arrondir... Les Angles.

Des mails envoyés au maire et... à l'avocat ! L'ambiance était sans surprise tendue entre la majorité et l'opposition au conseil municipal de Pont-Saint-Esprit, ce jeudi soir. C'était le premier conseil depuis le rejet par le tribunal administratif du recours de l'opposante Catherine Chantry contestant l'élection de la maire réélue, Claire Lapeyronie. Catherine Chantry, qui œuvre désormais en tant que cheffe d'opposition, a envoyé une question écrite à la maire pour demander où en était l'achat des parcelles autour du centre hospitalier. Claire Lapeyronie lui a répondu, tout en glissant une petite pique à la fin : "Quand l'opposition envoie ses mails, pas besoin de mettre son avocat en copie. Ce mélange entre procédure judiciaire et demande d'informations au maire pose question quant à l'aspect constructif de l'opposition municipale." Le groupe d'opposition a d'ailleurs formulé une requête auprès du tribunal administratif à ce sujet. Les ponts sont plus que jamais coupés et même l'opération du Saint-Esprit ne pourrait pas les rebâtir.

La rédaction

Abdel Samari

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