FAIT DU SOIR Une petite Coccinelle bleue atypiquement nôtre !
À la sortie de Nîmes en partant du côté de Bellegarde se trouve un petit coin de paradis agricole. Elsa et Pascal y cultivent leur bonheur qui termine bien souvent dans les assiettes des grandes cuisines pour le plaisir du plus grand nombre. Bienvenue chez la Petite Coccinelle bleue.
« Là, vous voyez, on a mis la laine des moutons pour pailler le sol. Ça isole, ça nourrit et empêche les mauvaises herbes de repousser car dessous on vient de semer des betteraves et des oignons ! » relève Pascal qui essaie cette nouvelle technique.
On pourrait croire que le paysan est un poil farfelu mais détrompez-vous, tout est réfléchi dans cette démarche. « L’eau de lavage de la laine a servi pour arroser le jardin, c’est un sacré engrais ! La laine que nous avons mise au sol va suinter et nourrir mes légumes. Bon, par contre, je sens un peu le mouton pendant trois jours ! Il ne faut pas vivre dans l’utopie, je suis rationnel et c’est efficace alors je fais comme ça. »
Drôle de zigue ! Vous l’aurez compris, ici on est un peu dans un autre monde. Un univers parallèle. Ici, on tente, on corrige, on rectifie et quand on a le bon procédé, on le garde bien au chaud. Après une première vie de dix ans dans le négoce de matériaux, une seconde de dix autres années dans les litiges, la troisième vie de Pascal a fait de lui un paysan depuis sept ans.
« J’ai trouvé le fermage d’un papy sur Caissargues. La première année, ça a été rock and roll mais quand on réfléchit un minimum on avance… Certains travaillent la terre en profondeur. Moi, sur 25 centimètres seulement mais je nourris beaucoup. Ensuite j’ai développé cette exploitation, j’ai fait des essais avec diverses plantes du monde entier puis j’ai développé une autre clientèle. En fait, j’ai voulu travailler avec et pour des gens qui se nourrissent bien. J’ai travaillé avec des petits restaurants gardois et il y a deux ans l’Impérator est arrivé. »
Pascal et Elsa n’avaient pas la clientèle pour les demandes spéciales ou pour certaines pratiques mais avec le nouvel étoilé de Nîmes, c’est autre chose. « Actuellement on lance de nouvelles plantes ! Certaines sont affreuses donc je ne les garderai pas mais d’autres sont très intéressantes. On essaie de travailler ce qui nous plaît et ce qu’ils ne trouveront pas ailleurs. » Logique, Monique.
Échaudé par quelques expériences un brin décevantes avec des restaurants de renom, grâce sa collaboration avec Nicolas Fontaine, chef de l’Impé qui vient de décrocher sa première étoile, Pascal est heureux. « On passe de bons moments quand il vient ici ! » Et de là débouchent de nouvelles idées à creuser. « Le légume, on sait faire. Maintenant nous développons les fleurs comestibles, les plantes aromatiques et médicales, la tisanerie, les huiles essentielles… Tout cela nous intéresse beaucoup ! Il faut se démarquer mais il nous faut pouvoir en vivre. Je ne suis pas sur l’argent, je n’engrange pas mais il me faut à manger dans l’assiette ! »
Avec Elsa à ses côtés, les vies des animaux qui les entourent ont pris une nouvelle tournure. On ne les mange pas ou plus mais on les utilise toujours. « Ils sont là parce qu’on les aime et que leur fumier est un excellent engrais. Poules, moutons et chevaux nous entourent bien et nous les entourons bien en retour. Nous sommes heureux de vivre côte à côte. » Avec un agneau dans la maison et nourri au biberon car abandonné par sa mère, Elsa et Pascal sont vraiment atypiquement nôtre.
C’est une chaine alimentaire entière qui est soumise aux envies de Pascal. Ses idées germent après une longue réflexion, sur un coup de tête ou à force de savoir. Bien comme il est, Pascal ne veut pas vendre son âme au diable. « J’ai très peu de déchets, il y a quatre ans on me disait de produire plus mais cela implique du traitement chimique et je n’en veux pas. J’ai sept hectares, tous ne sont pas cultivés et j’ai une centaine de variétés plantées. » Une dizaine de tomates, six d’aubergines, cinq de courgettes ou encore trois de fenouil.
Ne croyez pas que le paysan devient fainéant, il choisit son rythme et l’assume pleinement. « Je veux en faire de moins en moins. J’ai fait un petit infarctus, je n’ai plus de personnel et je travaille avec ma compagne Elsa ou quelques extras de la FDSEA. Je faisais cinq marchés, je n’en fais plus que deux mais c’est moi qui tiens le stand. Je fais beaucoup de paniers et en tout, j’ai réduit de 40 %. Je me sens plus tranquille ! »
La plus belle des récompenses pour Pascal ? « C’est quand je vois les mamans venir chercher à manger pour et avec leurs enfants sur le marché. Les petits sont calmes, on sent qu’elles les nourrissent bien, je le vois de suite et j’aime ça ! »
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