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Publié il y a 3 ans - Mise à jour le 20.02.2021 - philippe-gavillet-de-peney - 3 min  - vu 1405 fois

LA RÉCAP' Sisyphe et la police, Le préfet chez les gilets orange, Sang pour sang infect

La police a bloqué la circulation autour du palais comme sur le boulevard Victor-Hugo (Photo Corentin Corger)

(Photo d'illustration : Anthony Maurin)

Tous les samedis à 19 h, Objectif Gard vous propose un rendez-vous sous la forme d'un flash-back sur les événements, petits ou grands, qui ont ponctué la semaine. C'est parti pour la Récap' !

Sisyphe et la police. Chargés depuis la nuit des temps de nettoyer les écuries de la République - dont la putréfaction vaut bien celles d'Augias - et devenus au fil du temps le premier réceptacle des dérives sociétales et de la violence collégiale, les policiers rejouent bien malgré eux au quotidien le mythe de Sisyphe. Et s'ils n'ont pas été condamnés à pousser ad vitam aeternam jusqu'en haut d'une colline un rocher qui retombe inéluctablement au pied du promontoire, c'est avec des moyens parfois dérisoires en regard des enjeux qu'ils risquent tous les jours leur vie à tenter de maintenir un semblant d'ordre et à garantir autant que faire se peut une certaine tranquillité à la population. Aussi peut-on comprendre leur agacement - doux euphémisme - quand ils croisent dans la rue des personnes qu'ils ont interpellées la veille ou qu'ils ont connaissance des peines infligées, trop légères à leurs yeux, par une magistrature chargée de dire le droit mais avec laquelle le fossé de l'incompréhension se creuse. C'est pourquoi ce lundi, le syndicat Alliance de la police nationale du Gard a fait parvenir aux rédactions un communiqué de presse concernant les comportements violents dans notre département. Les policiers réclament, entre autres, que "l’État de droit soit restauré, et que les peines d’emprisonnement prononcées soient à la hauteur des infractions commises. Nous demandons la création d’un observatoire de la réponse pénale pour le suivi des peines encourues, des peines prononcées, et des peines réellement effectuées." Un appel qui mériterait sérieusement d'être pris en compte si on ne veut pas que saute le principal fusible du pouvoir judiciaire de la Nation. Avec les conséquences qu'on imagine.

Le préfet du Gard Didier Lauga dans ses bureaux de la préfecture du Gard (Photo archives : AS/Objectif Gard)

Le préfet chez les gilets orange. Entre feux de forêts à répétition, inondations, grève des pompiers, manifestations des gilets jaunes, mouvements sociaux et pandémie de covid - et on vous fait grâce du reste ! - pas grand chose ne lui aura été épargné. Il en a vu des vertes et des pas mûres et il aura aussi dû avaler quelques couleuvres mais c'est le métier qui veut ça. Nommé dans le Gard le 17 décembre 2015, le préfet Didier Lauga venait de fêter son 5e anniversaire professionnel dans le département avant d'apprendre qu'à quelques mois de la retraite il ferait l'objet d'une nouvelle affectation, à dater du 8 mars prochain. Main de fer dans un gant de velours, doté d'un solide sens de l'humour et d'une connaissance avérée de la chose plénipotentiaire assortie d'un certain doigté dans son application, le préfet Lauga laissera à ceux qui l'ont côtoyé l'image d'un représentant de l'État abordable, attentif et humain qui aura parfaitement saisi et aura su s'adapter aux spécificités d'un territoire de réboussiersrouméguer est érigé en art de vivre. Au point qu'il a choisi de vivre sa retraite dans le Gard. Il a même proposé d'intégrer les rangs des bénévoles de la Banque alimentaire du Gard. Et d'enfiler leur emblématique gilet... orange.

Un grand dépôt de carcasses d'animaux sauvages a été trouvé au Garn au début du mois. (photos AOC)

Sang pour sang infect. Après les décharges sauvages voici maintenant l'équarrissage sauvage. Apparemment destinée pour certains à servir de dépotoirs à ciel ouvert, Mère Nature subit décidemment des outrages de toutes sortes. Dernier épisode en date, la découverte par des promeneurs d'un peu ragoûtant charnier encore sanguinolant à proximité du chemin de randonnée GR 4, le 4 février dernier, sur le territoire de la commune du Garn. Sur place se côtoyaient viscères frais d'animaux sauvages, carcasses et ossements, de sangliers notamment. Pour le comité citoyen ADDA (Ardèche/Drôme défense animale), membre de l'Alliance des opposants à la chasse, même si cela n'est pas formulé explicitement, le doute n'est pas permis : ce sont des Nemrod locaux qui ont déversé ces vestiges résiduels d'animaux putrescibles dans des avens profonds pour s'en débarrasser. La plainte déposée par l'association et l'enquête qui devrait logiquement en découler permettra peut-être d'établir les responsabilités et de poursuivre les auteurs de ce modus operandi préhistorique. Pour rappel, jeter des cadavres ou des parties d'animaux à certains endroits est passible de 3 ans d'emprisonnement et de 45 000 € d'amende.

Philippe GAVILLET de PENEY

Philippe Gavillet de Peney

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