A la une
Publié il y a 3 ans - Mise à jour le 26.02.2021 - thierry-allard - 4 min  - vu 1332 fois

FAIT DU SOIR Le monde économique du Gard rhodanien soutient comme un seul homme le projet d’EPR 2 à Tricastin

Les représentants du monde économique du Gard rhodanien militent pour la construction de l'EPR 2 à Tricastin (Photo : Thierry Allard / Objectif Gard)

Ils en sont tous convaincus et lui le premier. « C’est maintenant qu’il faut peser de tout notre poids dans la balance », lance le président de l’association d’entreprises de la zone de l’Ardoise Port l’Ardoise, Thierry Vézinet.

Les présidents des différentes associations d’entreprises et commerçants du Gard rhodanien se sont positionnés clairement ce vendredi matin pour qu’EDF choisisse le site nucléaire du Tricastin (Drôme) pour y implanter son projet de réacteur nucléaire de nouvelle génération, l’EPR 2. Une union sacrée autour du collectif, qui regroupe les associations d’entreprises et de commerces du territoire, pour emporter la mise face au site du Bugey, dans l’Ain.

C’est que « nous sommes dans la dernière ligne droite, la décision d’EDF sera prise sans doute en juin », croit savoir le président du collectif, Patrick Scorsone. Car l’électricien national va lancer la construction d’EPR 2 nouvelle génération dans le cadre du décret de Programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE) paru il y a un an, et un de ces projets doit atterrir en Région Auvergne Rhône-Alpes. Soit dans l’Ain, soit dans le sud de la Drôme, à Tricastin, donc, à dix kilomètres du Gard.

« Ce qui fera la différence, c’est l’implication dans les territoires, l’acceptabilité du projet et la possibilité d’intégrer au mieux un grand chantier de plus de 7 000 emplois », martèle Patrick Scorsone, dont le collectif revendique de regrouper 12 000 salariés. Alors pour obtenir l'implantation, le collectif fait front commun avec l’association "Atout Tricastin", son homologue côté drômois, pour défendre le territoire.

« Il ne faut pas qu’on passe à côté »

Sur sa partie gardoise, concernée directement, le collectif promeut donc un territoire qui serait en mesure, si ce n’est d’accueillir, d’accompagner le projet et de permettre son atterrissage. Sur la formation, le collectif rappelle que « notre territoire a la structure Éducation nationale depuis des années, le lycée Einstein (à Bagnols, ndlr) a su depuis des années se structurer et développer des formations liées aux besoins de la filière », note Thierry Vézinet.

Un campus a notamment été mis en place sur l’établissement bagnolais, et depuis trois ans l’Union des industries et métiers de la métallurgie (UIMM) a ouvert une antenne à l’Ardoise de son centre de formation des apprentis (CFA) de l’industrie de Baillargues. Par ailleurs, le territoire compte aussi un GEIQ, un groupement d’employeurs pour l’insertion et la qualification, qui forme notamment les demandeurs d’emploi.  Bref, « nous sommes déjà structurés pour accompagner l’installation de l’EPR 2 dans un futur que nous espérons proche », résume Thierry Vézinet. Pour les acteurs économiques du Gard rhodanien, il s’agit simplement « d’une montée en puissance » de l’outil.

Pour eux, l’EPR 2 à Tricastin, « c’est sept ans de boulot rien que pour la construction, donc c’est une visibilité à long terme pour les entreprises. Et les budgets d’investissement sont proportionnels à la visibilité du chef d’entreprise », souligne le secrétaire général du collectif, Michel Valentin. De quoi permettre aux entreprises locales de la filière « d’aller vers de nouvelles activités, vers de nouvelles technologies », affirme-t-il.

Au niveau de la structuration spatiale du territoire, tout est prêt aussi : le Schéma de cohérence territoriale (le SCoT) du Gard rhodanien « est adapté aux besoins du territoire et tenait compte du projet d’implantation du prototype ASTRID (le réacteur de 4e génération, ndlr), un projet abandonné, note Philippe Broche, président de la délégation Gard rhodanien de la Chambre de commerce et d'industrie du Gard. Donc on se bat pour l’EPR 2 afin d’avoir un grand projet de remplacement qui puisse répondre aux besoins anticipés. » Pour lui c’est clair : « Il ne faut pas qu’on passe à côté. »

Des liens entre le Gard rhodanien et la Drôme

Autre atout du Gard rhodanien, ses liens déjà existants avec le site du Tricastin. « Les entreprises du Gard rhodanien travaillent déjà souvent sur les deux régions et ont, pour certaines, déjà des agences dans la Drôme, souligne Didier Giffard, le président de l’association des entreprises du nucléaire du Gard rhodanien, Cyclium. Les gens sont mobiles, les entreprises aussi. » Et Didier Giffard de rappeler que de nombreuses entreprises du territoires avaient travaillé sur l’usine Georges-Besse II, à Tricastin. « Elles ont montré à cette occasion leur capacité à travailler sur des grands projets », note Didier Giffard.

Enfin, le président du groupement d’entreprises du service, du bâtiment et de l’industrie du Gard rhodanien Grisbi, Vincent Champetier, estime que l’arrivée d’un tel projet à proximité du territoire signifierait aussi « l’arrivée de nouvelles familles sur le territoire. » Avec tout ce que ça implique pour l’économie, y compris hors nucléaire. « Un projet comme celui-ci est très important aussi pour les entrepreneurs solos qui travaillent souvent dans les métiers support et dépendent des entreprises », estime pour sa part la présidente de l’association des entrepreneurs solos du Gard rhodanien, les Soliste’s, Evelyne Harel.

Bref, les entrepreneurs médiatisent un travail de lobbying qui devra aussi passer par l’échelon politique. Le vice-président du Département, Alexandre Pissas, est donc lui aussi venu soutenir la candidature du Tricastin. « Ce n’est pas dans le Gard, mais on connaît la porosité entre Tricastin et le Gard », rappelle l’élu, qui s’est engagé à sensibiliser sur le sujet la présidente du Conseil départemental, Françoise Laurent-Perrigot. Aucun soutien ne sera de trop pour emporter la mise.

Thierry ALLARD

thierry.allard@objectifgard.com

Thierry Allard

A la une

Voir Plus

A la une

Voir Plus

En direct

Voir Plus

Studio