Publié il y a 2 ans - Mise à jour le 27.07.2021 - norman-jardin - 3 min  - vu 1538 fois

FAIT DU SOIR Une aide pour surmonter la perte d’un animal

Chantal Chiarotto est ma créatrice d'Entraide Anima-Deuil (photo Norman Jardin)

La mort d'un animal de compagnie est parfois vécue comme un traumatisme (Image par Engin Akyurt de Pixabay) Entraide Anima-Deuil, une association nîmoise, aide les personnes qui ont perdu un animal de compagnie à surmonter leur deuil. La structure soutient et forme aussi pour se préparer à ce moment douloureux.

« En 2015 j’ai perdu ma chienne et ça a été dur. Je n’ai pas compris ce qui m’arrivait et ça a duré deux ans dans un état dépressif. C’est là que je me suis intéressée au deuil animal ». Chantal Chiarotto, qui est thérapeute, sophrologue et énergéticienne à Nîmes, a fait la douloureuse expérience de perdre un animal de compagnie. Suite à cette période difficile, elle constate un manque dans la gestion de ce traumatisme : « On ne peut pas laisser la souffrance des gens comme cela. Il n’y a personne pour les accompagner. »

 « Ce n’est pas un deuil comme les autres, il doit être mené avec délicatesse et sans jugement »

En 2019, elle crée l’association Entraide Anima-Deuil à travers des groupes de paroles, des séances de relaxation, une ligne téléphonique d’écoute et d’autres activités. L’association forme et éduque à travers des ateliers, pour mieux comprendre le deuil animalier. Chaque année, l'EAD sensibilise à la problématique de la perte d’un animal, en participant à des conférences, des salons où la distribution d’informations. Un site web et une page Facebook sont aussi consultables. Aujourd’hui encore, mal vivre la perte d’un fidèle compagnon reste parfois tabou. « Ce n’est pas un deuil comme les autres, il doit être mené avec délicatesse et sans jugement. On ne peut pas le comparer avec la perte d’un humain. Cela fait remonter d’autres deuils que l’on a connu », explique Chantal Chiarotto.

Chantal Chiarotto est la créatrice d'Entraide Anima-Deuil (photo Norman Jardin)

L’animal est parfois la seule compagnie pour certaines personnes. Ensemble, ils partagent le quotidien pendant des années, et quand la chien ou le chat disparaît, c’est tout un monde qui se trouve chamboulé. La spécialiste en gestion de deuil animalier conseille d’anticiper le moment fatidique : « Reprendre tout de suite un animal n’est pas très prudent, il vaut mieux le faire avant que la mort ne survienne, car la personne n’a pas le temps de faire son deuil. Que ce soit un canari, un lapin ou autre, le deuil peut être douloureux et la douleur du manque ne part jamais. »

Annick habite à Nîmes et, en 2018, elle a perdu sa chienne Bessi, une Cairn Terrier de 11 ans que sa meilleure amie lui avait offert. « Elle est partie brusquement à la suite d’un cancer du foie. J’étais extrêmement attachée à Bessy car je suis divorcé, célibataire et j’ai perdu ma fille unique d’une méningite. J’ai reporté l'amour sur cet animal qui me l’a rendu au centuple. On partageait tout, on partait en vacances ensemble, elle me suivait partout », se souvient la Nîmoise.

« En parler ça permet de faire ressortir d’autres choses et de lâcher prise sur cette absence »

Dans ces moments difficiles, les réactions de l’entourage ne sont pas toujours très pertinentes : « On m’a dit que c’était qu’une chienne, de penser à autre chose ou de prendre un autre animal. Pour certaines personnes, un animal est un jouet. » Pour surmonter cette épreuve, Annick se tourne vers Entraide Anima-Deuil : « J’ai adhéré aux groupes de parole et pouvoir en parler avec d’autres personnes, ça permet de faire ressortir d’autres choses et de lâcher prise sur cette absence. »

Norman Jardin

Rares sont, en France, les associations à s’emparer de ce sujet et la structure nîmoise reçoit des appels des quatre coins de de l’hexagone (Ile de France, Bretagne, Savoie, Pyrénées…). L’EAD propose ses ateliers à la Maison des Association, à l’espace Grizot et au Diocèse de Nîmes. La ligne d’écoute est ouverte les lundis de 14h à 19h, les mardis de 9h à 12h et les mercredis de 16h à 19h. Les groupes de paroles ont lieu trois vendredis par mois de 18h à 19h30 à la Maison des Associations. Contacts : 06.15.62.75.18 ou le 06.17.90.03.85.

Norman Jardin

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