Publié il y a 2 ans - Mise à jour le 15.09.2021 - philippe-gavillet-de-peney - 2 min  - vu 1448 fois

ÉDITORIAL Orages, eau, désespoir...

Jonathan est venu prêter main forte à sa belle-mère, Anne, âgée de 58 ans et domiciliée à Milhaud, sur la route de Montpellier. (Photo : S.Ma)

Comme d'habitude, on ne l'a pas vu venir. Personne ne l'a vu venir. Pas non plus les prévisionnistes dont c'est le métier qui n'avaient pas anticipé les quelque 10 000 impacts de foudre qui ont grêlé le territoire, ni le fait que les orages resteraient statiques plutôt que de se déplacer rapidement. Car si en regard des prévisions météo, l'on s'attendait certes depuis hier à passer une journée bien pluvieuse, personne n'imaginait le déluge apocalyptique qui s'est abattu sur une bonne partie du Gard dès le début de matinée. Après les coups de semonce qui ont résonné dès potron-minet comme des coups de canon en zébrant la nuée, c'est un "épisode cévenol" en forme d'orage tropical qui a dégringolé sur une population qui a bien cru, comme ses ancêtres les Gaulois, que le ciel lui tombait sur la tête. Arbres arrachés un peu partout, l'autoroute A9 impraticable avec des automobilistes pris au piège, le périphérique nîmois et des routes départementales coupées sous un macadam noyé, toiture effondrées ça et là, habitations et commerces inondés, véhicules dans le fossé, voies ferroviaires coupées. Et le paisible Rhony qui se fait gros comme l'Amazone et submerge Codognan... Le spectacle de désolation affiché un peu partout faisait forcément ressurgir le spectre hideux des inondations nîmoises cataclysmiques de 1988 et 2002. Pour son baptême de... l'eau - en attendant celui inexorable du feu -, la préfète a été servie ! Dévoués et efficaces comme à leur habitude 800 sapeurs pompiers ont fait face avec professionnalisme et efficience en multipliant les interventions. Sans parler de la solidarité qui s'est spontanément organisée et nous réconcilie avec le genre humain... Une question reste cependant pendante devant le tribunal de notre conscience collective : à l'heure d'un bouleversement climatique avéré qui réclame des mesures d'urgence, n'est-il pas grand temps, quoi qu'il en coûte, de doter notre Nation des moyens modernes et des équipements high-tech nécessaires à des prévisions fiables et rapides plutôt que de transformer la station météo du Mont-Aigoual en observatoire pour promeneurs du dimanche après le "redéploiement" des techniciens de Météo France ? Qui veut la fin veut les moyens.  Ô rage, ô désespoir, ô paresse ennemie...

Philippe GAVILLET de PENEY

Philippe Gavillet de Peney

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