Publié il y a 2 ans - Mise à jour le 18.11.2021 - stephanie-marin - 3 min  - vu 632 fois

FAIT DU SOIR Pauvreté dans le Gard : les maux de la faim

18% des Gardois soutenus par le Secours catholique sont en insécurité alimentaire grave. (Photo : S.Ma/ObjectifGard) - Romain CURA

Chaque année et ce depuis 25 ans, le Secours catholique Caritas France publie son rapport sur l'état de la pauvreté dans le pays. L'antenne gardoise a affiné cette enquête, se concentrant sur l'une des principales préoccupations exprimées par les ménages soutenus : l'aide alimentaire.

D'après le Secours catholique qui s'appuie sur les données de la Direction générale de la cohésion sociale, en France, jusqu'à 7 millions de personnes auraient eu recours à l'aide alimentaire en 2020. "C’est une humiliation que notre pays inflige à près de 10 % de sa population", alerte la présidente nationale du Secours catholique, Véronique Devise. En 2020, le niveau de vie médian des ménages soutenus par l'association est de 537 euros. Il baisse de 6 euros par rapport à 2019. Parce qu'après le besoin d'écoute et de conseil, l'aide alimentaire est la principale demande exprimée par les ménages rencontrés par le Secours catholique - avec une hausse de 4% en 2020 soit 54% des personnes soutenues - une enquête complémentaire a été menée auprès de celles et ceux qui ont bénéficié des chèques-service afin de faire face à l’urgence alimentaire dès le premier confinement. "La pandémie du covid-19 a déstabilisé des situations budgétaires déjà très serrés", souligne l'association.

"Plus de 80 % des ménages se disent préoccupés par les effets sur leur santé"

Dans le Gard, le Secours catholique a soutenu plus de 1 500 ménages - pour une somme de 280 000€ en chèques-service - dont 25% se trouvent en situation d'extrême pauvreté. 1 100 ont été interrogés dans le cadre de cette enquête dont 33,5% sont des familles monoparentales et 29% des couples avec enfants. Parmi ces 1 100 personnes, 57% déclarent avoir demandé de l'aide alimentaire pour la première fois. Une situation due à une perte de revenus pendant le confinement du printemps 2020 pour 36% d'entre eux ou une augmentation des charges liée notamment à la fermeture des cantines pour 52%. Les autres étaient déjà dans une extrême pauvreté.

Autre chiffre, 81% des Gardois sondés souffrent d'insécurité alimentaire, qualifiée de "grave" pour 18%. C'est-à-dire que ces derniers se privent régulièrement de s'alimenter pendant une journée entière ou davantage. "L’insécurité alimentaire a de lourdes conséquences. Plus de 80 % des ménages – et plus encore chez ceux qui souffrent d’insécurité alimentaire grave – se disent préoccupés par les effets sur leur santé, tout en indiquant, pour une majorité, que des contraintes financières les empêchent de plus les prendre en compte", peut-on lire dans le rapport.

"J'aime aider les gens et m'investir auprès de ceux qui comme moi ont traversé des périodes difficiles"

Face à cette situation alimentaire alarmante, le Secours catholique se mobilise dans l'urgence en mettant à disposition des chèques-service et en travaillant sur un accès digne à une alimentation de qualité. "Digne, c'est-à-dire non stigmatisant : les plus précaires doivent pouvoir se nourrir autrement que par les dispositifs d'aide alimentaire issus des surplus des grandes surfaces. De qualité : des fruits et légumes bio, produits dans des conditions respectueuses de l'environnement." C'est ainsi qu'a émergé un projet de paniers solidaires à Beaucaire, Vauvert, Aimargues, Redessan, Garons, Saint-Gilles et bientôt Bagnols-sur-Cèze, les Angles et Sommières. Mais aussi une épicerie solidaire à Aramon et un jardin la Main Verte à Alès.

Plus de 400 foyers bénéficient des paniers solidaires, un dispositif qui permet à des publics en précarité d'acheter à très bas prix des fruits et des légumes issus de l'agriculture bio locale. Ils peuvent être à la fois bénéficiaires et acteurs. Angélique, une Vauverdoise âgée de 42 ans et maman de quatre filles, en est un exemple. "J'aime aider les gens et m'investir auprès de ceux qui, comme moi, ont traversé des périodes difficiles. On se comprend", confie-t-elle. Tous les jeudis, Angélique est fidèle au poste, aux côtés des bénéficiaires et de l'équipe du secours Catholique.

Stéphanie Marin

>> Pour lire le rapport complet du Secours catholique Caritas France, cliquez ici. 

Stéphanie Marin

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