Publié il y a 2 ans - Mise à jour le 27.01.2022 - corentin-corger - 3 min  - vu 1595 fois

NÎMES Baisse du temps de collecte : les agents de Suez s’inquiètent pour leurs emplois

Éric Chancerel, Serge Florenzano, Kader Khelifati et Fabrice Sturiano sont salariés chez Suez (Photo Corentin Corger)

La gestion de la collecte des déchets ménagers du centre-ville de Nîmes est attribuée à Nîmes métropole. La communauté d'agglomération confie le marché à une délégation de service public, actuellement il s'agit de l'entreprise Suez. Un nouvel appel d'offres est en cours pour le prochain contrat qui démarre le 1er septembre 2022. Concernant la collecte de nuit, les 32 agents concernés s'inquiètent de voir le temps de collecte diminué d'une heure. Ils craignent de voir leur contrat à temps plein réduit à temps partiel, l'Agglo assure que ces CDI ne seront pas remis en cause. 

Depuis 2008, la société Suez est chargée de collecter les déchets ménagers du centre-ville élargi de Nîmes. Un marché renouvelé en 2015 et qui prend fin en août. Le 1er septembre 2022, c’est un nouveau contrat qui démarre pour six ans et demi avec un seul lot comprenant également les quartiers au lieu de trois auparavant. Un juteux marché lancé par Nîmes métropole et évalué à 175 M€. L’appel d’offres est en cours et les entreprises ont jusqu’au 14 février pour y répondre. En se penchant sur le nouveau cahier des charges, les 32 agents travaillant de nuit ont été surpris en voyant le temps de collecte réduit. "Actuellement on collecte de 19h à 23h30, le nouveau contrat prévoit un ramassage de 20h à 23h30", dénonce Fabrice Sturiano, salarié de Suez RV Nîmes et membre de FO. Chaque soir, près de 70 tonnes sont récoltées par les 12 équipes qui sillonnent chacune leur secteur.

Est-ce que cela que cette tâche peut s'effectuer en un temps réduit ? "C’est irréalisable ! Ce serait mettre en danger les agents qui sont déjà sur un rythme intense", assure Serge Florenzano, délégué syndical FO. Des appréhensions sur la sécurité des agents et sur la qualité du service rendu aux usagers. Si le contrat prévoit au bout de six mois, une dizaine de rues en moins à débarrasser, pour ces ripeurs cela ne justifie pas une diminution du temps de collecte d'environ une heure. Mais surtout, ils s’inquiètent de voir les contrats actuels à temps plein basculer à temps partiel. "On se doute bien peu importe le nouveau délégataire qu’il va appliquer le code du travail. Personne n’embauche quelqu’un 3h30 par jour pour le payer 7h !", ironise Serge Florenzano. Une trentaine de salariés craint donc de voir son temps de travail diviser par deux et qu’il en soit ainsi de même pour la rémunération.

"On l’a fait chez Veolia mais on ne veut pas en arriver là"

"On demande juste à garder des horaires normaux", s’exclame Kader Khelifati. "Depuis que l’on est chez Suez, il n’y a pas eu de conflit social, on a toujours fait notre travail. Nous ne sommes pas fainéants. On se bat aujourd’hui pour conserver nos emplois", renchérit Fabrice Sturiano. Des représentants syndicaux qui ont adressé un courrier début janvier au chef de cabinet du président de Nîmes métropole demandant une entrevue car "la tension commence à prendre de l’ampleur de la part de tous les salariés qui s’interrogent sur leur avenir et sur les conditions de travail." Par un courrier daté du 21 janvier, l’Agglo a répondu aux agents en précisant d’abord : "il ne nous est pas juridiquement possible de vous recevoir au regard de la procédure en cours."

Par peur d’entacher d’illégalité la procédure en cours ni le président Franck Proust ni Bernard Angelras, n’ont souhaité faire de commentaires. La seule réponse apportée se trouve donc dans cette lettre où Nîmes métropole précise : "L’évolution de certaines dispositions opérationnelles dans le prochain cahier des charges étant nécessaire à l’amélioration d’un service public adapté au besoin de l’usager, il revient aux différents candidats d’établir une organisation performante sans pour autant remettre en cause l’emploi à temps plein des salariés". Une des raisons évoquées serait de permettre aux usagers de déposer plus tard leurs poubelles. Reste à savoir si cela convient aux agents qui réfléchissent à mener des actions : "On l’a fait chez Veolia mais on ne veut pas en arriver là. Ce n’est pas le particulier qui doit en payer le prix, ce n’est pas le but", conclut le délégué syndical Suez RV Nîmes.

Corentin Corger

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