Publié il y a 1 an - Mise à jour le 23.05.2022 - anthony-maurin - 4 min  - vu 1421 fois

LE 7H50 Didier Cabanis pour la feria d'Alès : "On fait un test et on va voir si cela fonctionne"

Arènes Tempéras (Photo Anthony Maurin)

Brindis à Didier Cabanis, empresa alésienne (Photo d'archive Anthony Maurin). • Anthony MAURIN

Directeur des arènes alésiennes, Didier Cabanis évoque la prochaine feria de l'Ascension qui se prépare et qui aura lieu du 25 au 29 mai.

Objectif Gard : Comment se portent les arènes du Tempéras et leur directeur ?

Didier Cabanis : Le directeur se porte bien, il est un peu fatigué, mais tout va bien ! La location fonctionne pas mal, j'espère que ça va continuer et que le temps sera de la partie...

Vous revenez à une vraie feria placée à sa date originale, après une feria annulée et une corrida aoûtienne en 2021. Quels sont les premiers retours ?

Les gens sont contents de retourner aux arènes, les Alésiens comme tous les gens qui viennent parfois de très loin comme chaque année. Au téléphone ils nous le disent, ça leur fait du bien et nous, ça nous fait plaisir.

Parmi le public alésien, nombre de spectateurs viennent de loin. Cela sera-t-il encore le cas cette année ?

Énormément ! On a une bonne partie des spectateurs qui vient du sud-ouest, mais on a aussi des gens qui viennent de partout comme des Lillois, des Lyonnais, beaucoup de Parisiens... Même de haute-Savoie !

On vient à Alès non pas pour être vu, mais pour voir des choses. En tauromachie espagnole, plusieurs spectacles sont au programme : commençons par le premier, la novillada sans picadors.

La sans piquée de l'année dernière a sans aucun doute été l'une des plus belles de la saison en France. Alors on a repris les trois ganaderias présentes à savoir San Sebastian, La Suerte et Barcelo, mais comme François André a toujours eu de la malchance ici, on met un becerro issu de ce fer. Nous passons à quatre becerros pour quatre novilleros. Nous raccourcissons la course car juste après il y aura un hommage à Philippe Cuillé. Clément Hargous, qui a été le triomphateur de la course de l'année dernière, est naturellement au programme accompagné de Nino Julian qui s'y était blessé au premier toro. Raphael Ponce de Leon se présentera à Alès et pour terminer Javier Campos, un Mexicain de l'école taurine de Valencia sera là.

Fidélité et confiance sont-elles les marques de fabrique des arènes d'Alès quand on parle des professionnels taurins ?

Oui, bien sûr que c'est une chose importante mais nous essayons, chaque année, de donner une opportunité à un torero de réapparaître ou d'apparaître. Cette année, c'est Alberto Lamelas, le chef de lidia de la corrida de Cuillé. Pourquoi ? C'est très simple, il était très proche de Philippe et de moi. Philippe l'a beaucoup aidé quand il était novillero et Alberto voulait toréer cette première corrida intégrale de Philippe Cuillé. C'est la première corrida intégrale de la ganaderia ! C'est normal qu'Alberto soit présent, il a payé de son sang ses venues ici donc il sera là pour rendre lui aussi hommage à Philippe.

Samedi après-midi, hommage à Philippe Cuillé, qui dirigeait les arènes avec vous mais qui était bien plus qu'un associé...

Mon rapport avec Philippe n'est pas compliqué, il a tout été, mon professeur, mon confident, mon ami... C'est grâce à lui si je suis là aujourd'hui. J'ai toujours aimé la tauromachie, j'ai aidé certaines empresas mais il m'a mis le pied à l'étrier et je lui dois tout. Son épouse s'étonnait quand nous ne nous appelions pas durant la journée. On trouvait toujours une bonne raison de nous voir, de manger ensemble... On inventait des faux rendez-vous pour se voir ! J'ai perdu énormément... Je tenais à ce que nous rendions hommage à Philippe.

Le lendemain, une seule corrida à 11h. C'est spécial comme journée de feria, non ?

C'est simple car on en parlait au début de l'entretien, on a beaucoup de personnes qui viennent de très loin. De plus en plus. Pour eux, une corrida qui se termine vers 19h30-20h, c'est impossible quand on vient du sud-ouest ou de Paris. Prendre un train ou la route et enchaîner les heures de route avant de reprendre le boulot le lendemain ou de poser une journée de congés, cela n'est plus possible. En 2019, on s'est rendu compte de cela grâce à une quarantaine de gens du sud-ouest qui n'étaient plus que 18 le dimanche après-midi... C'est dommage ! On fait un test et on va voir si cela fonctionne. Pour l'instant à la billetterie, cela ne semble pas poser de problème aux locaux qui pourront quand même refaire la corrida dans l'après-midi autour d'un verre ou de tapas. Et ça permet à ceux qui veulent rentrer chez eux de partir plus tôt.

Vous allez aussi célébrer les 80 ans de la ganaderia du Curé de Valverde, des toros qui ont leurs habitudes à Alès.

Les Valverde à Alès, c'est une longue histoire qui continue. Aujourd'hui, on écrit une nouvelle page de ce livre, c'est très bien. Comme pour la corrida de Cuillé, les toros seront très bien présentés, on a une réputation à conserver et une identité propre à nos arènes. Nous voulons conserver ça ! Ce cartel sera parfait pour la course. Sanchez Vara est un torero tout-terrain en chef de lidia, la présentation de Sebastian Ritter qui se présente dans le sud-est et qui voit cette feria comme sa San Isidro à lui. Il correspond parfaitement à ce genre de course. Ensuite, on a un jeune français, Maxime Solera, qui clôturera ce cartel.

Les toros seront aussi 100 % français !

Oui ! On ne fait pas forcément exprès mais il y a une dynamique, une volonté. On a les toros que l'on recherche en France donc nous n'avons pas l'utilité d'aller les chercher ailleurs...

Philippe Cuillé ici en 2016 avec Juan-Carlos-Carballo après la grâce de son novillo aux arènes d'Alès lors de la feria de l'Ascension (Photo Archives Anthony Maurin).

Pour réserver vos places, c'est par là.

Anthony Maurin

A la une

Voir Plus

A la une

Voir Plus

En direct

Voir Plus

Studio