Publié il y a 1 an - Mise à jour le 08.06.2022 - abdel-samari - 2 min  - vu 521 fois

ÉDITORIAL Mélenchon, les policiers et les réalités françaises

Jean-Luc Mélenchon, leader de La France Insoumise (Photo via MaxPPP) - EPA

Ce sont ces petites choses, ces propos outranciers, ces emportements qui font de Jean-Luc Melenchon un acteur de la vie politique extrême sur les bords. Alors bien sûr, on trouvera toujours des gens pour dire que l'extrême-Gauche ce n'est pas l'extrême-Droite. Certes, mais la méthode employée pour qualifier des états de fait est parfaitement symétrique. La volonté de choquer sans faire preuve de nuance. De dénoncer, accuser, de jeter en pâture sans s'assurer d'abord des réalités. Et sans faire confiance aux institutions, à la justice. Et à notre police. L'affaire qui a provoqué cette excitation en 140 signes sur le réseau social Twitter du leader de La France Insoumise est plus compliquée que l'on voudrait nous le faire croire. Et d'ailleurs, pour faire toute la lumière, une information judiciaire vient d’être ouverte concernant ce contrôle de police qui a mal tourné samedi dernier dans le XVIIIe arrondissement de Paris. Une passagère a été mortellement touchée par des tirs de policiers alors qu’elle se trouvait à bord d’une voiture soupçonnée d’avoir foncé sur les forces de l’ordre après avoir selon les policiers « refusé d'obtempérer » en ne se soumettant pas à un contrôle pour non-port de la ceinture de sécurité. Bien entendu, pour un défaut de ceinture, personne ne mérite de mourir. D'ailleurs pour rien du tout. En l'espèce, en attendant l'enquête, bien sûr que l'on peut légitimement se poser des questions. Les policiers peuvent-ils utiliser aussi facilement leur arme en cas de refus d’obtempérer ? C'est uniquement possible en cas d'absolue nécessité, notamment quand la vie des policiers est menacée. Est-ce que c'était le cas samedi dernier ? Nous n'avons pas la réponse à ce stade. Ni Jean-Luc Melenchon, ni la première ministre Élisabeth Borne qui a jugé les propos du patron de la Nupes « très choquants » et « outranciers ». Ni l'ancien Premier ministre de François Hollande, Bernard Cazeneuve, prompt à réagir contre l'Union populaire à défaut d'avoir apporté son concours à cette alliance. On l'a bien compris, l'affaire prend une tournure politique au cœur de la campagne des Législatives. Une majorité présidentielle inquiète face au succès de la Gauche dans les derniers sondages... Bien regrettable. Car pendant tout ce temps, personne ne met sur la table les réalités françaises : une société de plus en plus violente, des policiers plus démunis manquant cruellement de moyens pour agir efficacement. Et une société qui a oublié de prévenir avant de guérir.

Abdel Samari

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