Publié il y a 1 an - Mise à jour le 22.09.2022 - anthony-maurin - 4 min  - vu 6990 fois

FAIT DU JOUR Souriez, vous êtes verbalisés !

La vidéo-verbalisation débarque en ville (Photo Anthony Maurin).

Depuis leur bureau situé au centre inter-urbain de vidéo-protection, les agents de la police municipale peuvent à présent dresser des contraventions spécifiques (Photo Anthony Maurin).

La vidéo-verbalisation est un enjeu crucial au coeur de thématiques telles que la sécurité routière et la sécurité à la personne. La ville de Nîmes lance son utilisation sur des secteurs précis.

Les plus fins observateurs auront certainement repéré les panneaux aux entrées de la ville. Ils ont quasiment coûté 10 000 euros, mais indiquent la présence d'un nouveau dispositif : la vidéo-verbalisation. En effet, et même si elle se sert du réseau des caméras de vidéo-protection, c'est une nouveauté à Nîmes. La procédure qui va avec et qui concerne les infractions routières existe cependant depuis 2008 en France, mais elle met du temps à irriguer le pays. Déjà, elle nécessite un lourd investissement technologique mais aussi humain car elle permet à un agent de constater sur un écran de contrôle une infraction au code de la route filmée par une des caméras du réseau.

"Le système est opérationnel depuis ce mercredi matin en centre-ville de Nîmes. Nous préparons cela depuis des mois. Depuis 2001, date du début de mon premier mandat, la sécurité est une de mes priorités. Grâce à nos 553 caméras, aujourd'hui nous pouvons aller plus loin et répondre aux problèmes récurrents dont se plaignent les Nîmois. Je tiens aussi à rappeler qu'à ma grande surprise cette nouveauté a été votée à l'unanimité lors du conseil municipal !", avoue le maire de Nîmes, Jean-Paul Fournier.

Le secteur appliqué à la video-verbalisation a dû être validé par la préfecture.

Tout se passera à distance, au centre inter-urbain de vidéo-protection (CIUVP). Ce nouveau moyen de répression aura pour finalité légale la prévention des atteintes à la sécurité des personnes et des biens dans des lieux exposés à des risques d’agression, de vol ou de trafic de stupéfiants ; la protection des bâtiments et des installations publics et de leurs abords ; la régulation des flux de transport ; la constatation des infractions aux règles de la circulation et, plus récemment, la prévention et la constatation des infractions relatives à l’abandon d’ordures, de déchets, de matériaux ou d’autres objets. Soit en totalité une douzaine d'infractions.

Dès 160 agents de la police municipale, cette vidéo-verbalisation ne concerne que 12 agents assermentés et agréés par la préfecture qui pourront ainsi verbaliser par écran interposé. Pour l'adjoint à la Sécurité, Richard Schieven : "Cela existe depuis 2008 en France. À Nîmes, on augmente le nombre de nos caméras de 25 par an, ce qui nous place comme la troisième ville de France en nombre de caméras. Des villes comme Avignon ou Montpellier utilisent déjà ce genre de choses au regard de l'évolution de la délinquance qui s'accroît."

Olivier Turel, Richard Schieven, Jean-Paul Fournier et Richard Tibérino (Photo Anthony Maurin).

En 2020, la police municipale a dressé 25 000 contraventions. 27 000 un an plus tard, et il y a fort à croire que 2022 sera aussi un excellent cru. L'élu poursuit : "La voie publique doit retrouver de la sérénité. Les douze agents qui seront derrière leurs écrans utiliseront 150 caméras qui sont situées dans le secteur ciblé. De 7h à 20h, un agent sera dédié à cette tâche. Le reste du temps, on trouvera le meilleur équilibre. Nous conservons les images un an, délai légal en cas de contestation." D'ici 2026, le but avoué de la Ville est de passer le cap des 600 caméras.

Les contraventions pourront aller de 35 à 135 euros pour le stationnement s'il est gênant ou en double file. Elles seront de 135 euros (avec une pénalité de quatre points sur le permis) si la circulation s'effectue sur une voie de bus, à contre-sens, ou si le contrevenant passe au rouge. Enfin, le dépôt sauvage de déchets sera quant à lui tarifé entre 68 et 4 500 euros. La plaque d'immatriculation du véhicule sera notée, une capture d'écran doit être faite et le procès verbal sera dressé.

Olivier Turel, directeur de la police municipale de Nîmes (Photo Anthony Maurin).

Olivier Turel, directeur de la police municipale de Nîmes après être passé par Avignon, parle librement de cette nouveauté. Pour lui, un policier, qu'il soit derrière son écran ou sur le terrain, reste un policier. L'humain doit être conservé, mais la technologie doit l'aider dans ses missions. "Nous nous occupons en priorité des problèmes qui concernent le quotidien des Nîmois. Le stationnement, les problèmes liés à la circulation et à sa fluidité, les cortèges de certains mariages un peu trop démonstratifs, mais aussi l'environnement que l'on peut inclure dans le dispositif depuis 2021 seulement." Si quelqu'un est vu en train de jeter des ordures dans un lieu inapproprié alors qu'il est en voiture, l'amende sera actée.

Jean-Paul Fournier met l'accent sur la sécurité (Photo Anthony Maurin).

Sur un secteur bien délimité, les agents en poste au centre inter-urbain de vidéo-protection, n'auront qu'à faire comme s'ils étaient sur le terrain. La verbalisation est identique, le contrevenant recevra dans sa boîte aux lettres une amende sous quinze jours environ. "Le secteur déterminé l'a été en concertation car de nombreux comportements ont été observés. Nous n'abandonnons pas le terrain, mais nous coordonnons mieux nos actions pour mieux couvrir le territoire et se recentrer sur d'autres enjeux."

Anthony Maurin

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