Publié il y a 1 an - Mise à jour le 04.10.2022 - francois-desmeures - 3 min  - vu 536 fois

FAIT DU JOUR Aux Plantiers, la télémédecine sera bientôt accessible à tous, sept jours sur sept

Le local de télémédecine ouvrira ses portes lors du premier trimestre 2023 (photo François Desmeures / Objectif Gard)

Le maire des Plantiers, Bernard Mounier, à côté d'Erwan Vicini, électricien et premier intervenant sur le chantier (photo François Desmeures / Objectif Gard)

Les travaux ont débuté, ce lundi, dans le garage de la maison de retraite. La municipalité a souhaité y implanter une plateforme de télémédecine pour répondre à l'éloignement toujours plus importants des généralistes. Elle devrait ouvrir au cours du premier trimestre 2023. 

Les pieds dans son territoire, Bernard Mounier et son équipe municipale ont bien constaté "la désertification médicale, que tout le monde subit", selon le maire des Plantiers. Ici, les généralistes se comptent sur les doigts d'une main à la maison de santé de Saint-Jean-du-Gard, à plus de vingt kilomètres. Un autre généraliste fréquente une fois par semaine la maison de retraite du village, en provenance de Saint-Étienne-Vallée-Française, à près de vingt-quatre kilomètres. On est loin du médecin de campagne de proximité. Quand les centres hospitaliers les plus proches sont Alès (48 kilomètres) et Ganges (35 kilomètres et environ une heure dans les deux cas). "C'est du pragmatisme, enterre Bernard Mounier, on ne retrouvera plus jamais le médecin qui vient à trois heures du matin avec sa sacoche et son premier médicament."

Des médecins thésards d'université françaises

"On a une problématique de proximité réelle afin de participer à la chute d'anxiété du patient. On n'est pas des pionniers mais, dans les quatre ou cinq villages alentour, il peut y avoir des besoins de consulter", avance Bernard Mouier, en pensant également au sien. Des plates-formes de télémédecine, il en existe effectivement ailleurs, notamment dans le sud Ardèche où le maillage a bien avancé. "On a choisi une plate-forme élaborée par des médecins et pas des informaticiens, pose Bernard Mounier comme préalable, qui fonctionne sept jours sur sept, de 8 heures à 21 heures. Avec un système de géolocalisation des médecins qui répondent, de façon à ce qu'ils soient le plus proche possible s'ils ont besoin de voir le patient." Autre préalable demandé par la municipalité : que la plate-forme n'accueille que des médecins ayant obtenu une thèse dans une université française.

"On avait un garage à l'Ehpad, qui servait surtout à stocker du matériel." Une cahute a été achetée et le garage a commencé à changer de destination. En deux pièces, il accueillera une salle d'attente, une salle de consultation en présentiel et, surtout, la salle de télémédecine. Avec l'équipement requis : "On trouvera sur place dix objets connectés, poursuit le maire : un tensiomètre, de quoi mesurer la tension, le taux d'oxygène dans le sang, un stéthoscope, de quoi contrôler les oreilles, etc. Le médecin reçoit les résultats sur son écran, il peut poser un premier diagnostic, voire produire une ordonnance. L'offre n'est pas parfaite mais elle est nécessaire."

Des infirmières libérales pourront également s'inscrire pour accompagner les personnes, voire décentraliser le service en amenant, à domicile, des tablettes qui assureront le relais. Un travail facilité depuis que la commune a couvert les zones blanches de ses vallées, il y a un an, en octobre 2021. Bernard Mounier n'oublie pas non plus que l'âge de sa population - qui motive notamment la création de ce service - nécessitera de "mettre en place un processus d'accompagnement pour combler la fracture numérique. Les infirmières vont s'engager dans ce processus-là."

90 000 € sont nécessaires à l'installation du local, en très grande partie en raison des travaux à mener. Connexion et matériel informatique ne mettront pas le budget de la commune à terre, d'autant que l'équipement bénéficie de subventions de l'État, de la Région, du Département et de la Communauté de communes. Et, surtout, que les artisans et entrepreneurs choisis ont joué le jeu, en maintenant leurs coûts initiaux. "Les chantiers sont toujours longs en ce moment", constate le maire. L'ouverture n'est néanmoins prévue qu'au premier trimestre 2023.

François Desmeures

francois.desmeures@objectifgard.com

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