Publié il y a 2 ans - Mise à jour le 02.07.2021 - boris-boutet - 3 min  - vu 3789 fois

AIMARGUES Bois de chauffage et caravanes : le rocambolesque combat judiciaire continue entre la mairie et France Jardin

L'entreprise France Jardin peut poursuivre son activité de bois de chauffage, mais jusqu'à quand ? (Photo Boris Boutet)

Découpant du bois de chauffage et le revendant aux particuliers, la société France Jardin avait été mise en demeure par la ville d'Aimargues, commune où elle avait installé un dépôt en septembre dernier. Le 17 juin, le juge des référés l'a mise hors de cause, mais le maire, Jean-Paul Franc, n'a pas dit son dernier mot. 

Une bataille a été gagnée mais la guerre continue. "Nous allons pouvoir poursuivre notre activité de bois de chauffage dès le mois de septembre, se réjouit Thomas Pouzoulet, le gérant de France Jardin qui déclare employer 17 personnes sur le site Aimarguois. La justice nous a simplement demandé de démonter le chalet que nous avions installé à l'arrière du terrain, ce que nous avons fait." 

Pour rappel, la société France Jardin vend depuis l'automne dernier sa marchandise à l'entrée d'Aimargues sur un terrain agricole inondable. Une activité qui, selon les élus municipaux est illégale et a suscité une plainte de la DDTM et celle de plusieurs villageois. Après avoir un temps menacé de préempter, le maire Jean-Paul Franc s'est finalement rétracté, permettant l'acquisition du terrain par l'entreprise. "230 000€ pour un terrain situé en zone inondable, c'était beaucoup trop, justifie-t-il. Légalement, on ne peut rien faire sur place. La justice estime que nous n'avons pas prouvé qu'il y avait commercialisation sur place. Nous allons faire appel pour que l'affaire soit jugée sur le fond. Ce qui est certain, c'est que nous ne lâcherons pas." 

Des caravanes invitées sur place

D'ici là, Thomas Pouzoulet entend bien reprendre la découpe et la vente de bois dans quelques semaines, mais aussi obtenir un permis de construire pour aménager les lieux. "On aimerait installer des bureaux, des vestiaires et sanitaires pour la base de loisir située à l'arrière du terrain, au bord de l'étang", détaille-t-il.

Le maire lui, ne décolère pas. D'autant que dans une annonce parue il y a quelques jours sur les réseaux sociaux dans un groupe fréquenté par les gens du voyage, le gérant de la société France Jardin a proposé aux caravanes de s'installer sur son terrain moyennant une petite compensation financière. "Un campement en permanence à l'entrée du village, ce serait la cerise sur le gâteau, s'insurge Jean-Paul Franc. On a envoyé un référé par anticipation qui sera jugé le 21 juillet. On demande au juge qu'à chaque caravane installée, il y ait une mise en demeure avec pénalité financière pour le propriétaire du terrain." 

"Dissuader les voleurs"

"Je viens de supprimer l'annonce, assure de son côté Thomas Pouzoulet. Je l'avais publiée suite à des messages de gens du voyage qui se plaignaient qu'il n'y avait pas d'aire d'accueil à Aimargues en dépit de la réglementation, mais aussi pour assurer une présence sur mon terrain cet été afin de dissuader les voleurs." 

Plus de risque de voir débarquer des caravanes donc, mais le gérant s'inquiète pour l'avenir d'une personne sans domicile fixe qu'il héberge sur son terrain. "À Aimargues, il est connu comme le loup blanc et fait toutes les brocantes, indique-t-il. Il était d'ailleurs sur mon terrain avant même que je l'achète et je l'ai autorisé à y rester avec sa roulotte et ses chiens. Avec son référé, le maire veut le mettre à la rue et nous réclame 200 € de dédommagement par jour de présence." Pour aplanir la situation, Thomas Pouzoulet nous a assuré avoir demandé ce vendredi un rendez-vous avec Jean-Paul Franc. Pour une trêve dans ce rocambolesque combat judiciaire ?

Boris Boutet

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