ALÈS Et si le nouveau "Pop's snack" relançait la galerie marchande du Centr'Alès ?
Depuis le 17 octobre, Arnaud Frances, 40 ans, a stoppé la maçonnerie pour ouvrir son snack au n°10 de la rue Michelet, au cœur de la galerie marchande du Centr'Alès jusqu'ici moribonde.
De la bétonnière à la broche à kebab. Arnaud Frances, père de famille alésien, a opéré une radicale reconversion en quittant la maçonnerie après 20 ans de loyaux services au profit de la restauration rapide. "Souvent le midi, on mangeait un sandwich rapidement avec les collègues. C'est ce qui m'a donné l'idée", raconte le dernier nommé. Un pari doublement risqué, car si le passage de l'un à l'autre n'a rien d'évident, le choix de l'emplacement est audacieux. L'ancien maçon a en effet choisi d'établir son snack en lieu et place d'un café associatif fermé depuis le covid, au cœur de la lugubre et moribonde galerie marchande du Centr'Alès qu'il fréquentait étant plus jeune.
La dynamique n'y est pas bonne si l'on en croit les fermetures de commerces en cascade qui s'y produisent depuis des décennies. Récemment, le salon Cyril Coiffure a baissé le rideau. Avant lui, radio Totem avait opté pour un déménagement, tandis qu'une boutique de spécialités marocaines avait périclité. Seule l'arrivée de la grande pharmacie Lafayette en 2019 a redonné de l'allant à une galerie en perdition. Et si le snack d'Arnaud Frances venait apporter sa pierre à l'édifice en contribuant à cette éventuelle renaissance ?
Le principal intéressé y croit : "On m'a dit que la mairie avait racheté des locaux autour pour y installer des bureaux. J'ai aussi des clients qui viennent de Mairie Prim'." Mais c'est surtout la proximité avec le lycée La Salle qui a poussé le quadragénaire a misé sur ce local immense. Dès l'ouverture du restaurant le 17 octobre et avant que ne surviennent les vacances scolaires de la Toussaint, les lycéens avaient littéralement pris d'assaut les lieux, lesquels servaient bien souvent de refuge à la jeunesse alésienne les jours de pluie.
Kebab à l'assiette ou en sandwich, panini, hot-dog, américain, croque monsieur ou burger s'y dégustent du lundi au vendredi, avec des frites en accompagnement. "J'ai fait le choix d'ouvrir en non-stop de 9h du matin à 16h45", précise le restaurateur néophyte, qui justifie ces horaires par la possibilité de prendre un café sur place et d'avaler une crêpe ou une gaufre pour le goûter. "Ici c'est à la bonne franquette", revendique le père de famille, qui voit en son snack l'endroit idéal pour accueillir des parents et leurs enfants "en toute sécurité" loin des voitures.
"Ça donne de l'espoir !"
Conscient que l'établissement aurait "bien besoin d'un coup de peinture", Arnaud Frances envisage, à terme, de moderniser le local en le rendant plus chaleureux. "J'ai 115 m² de salle, c'est très grand. J'aimerais installer un baby-foot et des jeux d'arcade pour les jeunes", annonce-t-il. Et d'ajouter : "Pour l'instant les gens sont contents. Ils disent qu'il manquait quelque chose dans cette zone. Ça donne de l'espoir !"
Baptisé "Pop's snack" en hommage au surnom de sa fille Pauline, tandis que le "s" après l'apostrophe fait référence à la première lettre du prénom de son épouse, Sabine, le restaurant d'Arnaud Frances trouve peu à peu son public. Dans la famille, on est "fier" de l'initiative de "papa", lequel ne regrette pas d'avoir quitté le BTP.
Corentin Migoule
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