Publié il y a 3 ans - Mise à jour le 18.02.2021 - abdel-samari - 2 min  - vu 387 fois

ÉDITORIAL Au-delà de l'engagement d'Emmanuel Macron

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Mais diable pourquoi autant de rejet alors qu'il s'agit d'une proposition de bon sens ? Encore davantage aujourd'hui dans un monde moderne où la technologie et le numérique sont au coeur de nos vies personnelles et professionnelles. Pourtant, des sénateurs, dont le Gardois Laurent Burgoa, ont retoqué hier matin en commission des lois du Sénat, et à une large majorité, l'amendement proposant d'instaurer le vote par anticipation au prochain scrutin présidentiel. L'idée est pourtant simple : permettre aux électeurs de certaines communes de s'exprimer en avance sur une machine à voter et à une date fixée au préalable. Avec pour seule ambition : faire baisser le taux de l'abstention lors de l'élection suprême en 2022. Au-delà de l'engagement d'Emmanuel Macron en 2017, il est incroyable d'imaginer que pour certains sénateurs, la seule façon de voter en France c'est en faisant la queue dans un bureau de vote, quelquefois de longues minutes, de s'enfermer dans un isoloir et de glisser un bulletin "papier" dans une urne. Proposer le vote électronique en 2022 c'est être rationnel. Et cela permet à bon nombre de Français, qui avaient l'intention d'aller à la pêche le dimanche, de prendre trois minutes quelques jours auparavant, pour faire leur devoir de citoyen. Alors bien sûr, la méthode est maladroite. Déposé à la dernière minute, le texte a de quoi froisser les opposants à Macron qui lui en veulent toujours d'avoir fait exploser les équilibres politiques. Toutes les situations sont donc bonnes pour lui faire payer. Reste une question évidente mais apparemment passé sous silence : est-ce que les Français iront voter même par voie électronique ? Pas sûr du tout. La crise sanitaire et ses confinements successifs, la crise économique qui a laissé sur le carreau pas mal d'entreprises (et leurs salariés) sont venus renforcer le fossé déjà irrémédiablement profond entre le peuple et ceux qui le gouvernent. D'élections en élections, le rejet est là. Et une seule chose pourrait changer la donne : la prise en compte du vote blanc. Trop avant-gardiste, ne rêvons pas. Les sénateurs n'en dormiraient plus...

Abdel Samari

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