Publié il y a 3 ans - Mise à jour le 09.02.2021 - abdel-samari - 2 min  - vu 5970 fois

ÉDITORIAL Future prison : Oc'Via ou Alès ?

Photo d'illustration

La destination de la prochaine prison dans le Gard sera dévoilée dans les tous prochains jours nous assure-t-on en haut lieu. Nîmes ou Alès ? Le coeur balance encore dans les services du garde des Sceaux. Pas question d'ouvrir une guerre entre les deux villes. D'autant que les exécutifs locaux ont fait des propositions alléchantes et solides. À Nîmes, les services de la préfecture ont suggéré un terrain pertinent. Le site de l'ancienne base Oc'Via. Un grand entrepôt logistique devait se construire. Finalement, il n'en sera rien. Bonne pioche donc. Elle pourrait ainsi accueillir une future prison, d'autant que le terrain coche toutes les cases selon les observateurs avisés. Pas d'habitation à proximité, plat et peu cher. Mais Alès n'a pas dit son dernier mot. Le président de l'Agglo d'Alès et premier adjoint au maire, Christophe Rivenq, et le sous-préfet de la capitale des Cévennes ont aussi travaillé dur le dossier pour trouver un lieu d'implantation idéal. L'issue devrait donc être imminente. Et ouvrir enfin quelques perspectives pour désemplir la seule et unique maison d'arrêt du département située à Nîmes, largement surpeuplée. Même si la vague de libérations massives pour cause de crise sanitaire a permis pendant quelques temps à la prison nîmoise d'offrir quelques maigres m2 supplémentaires aux détenus, depuis quelques mois, les chiffres sont repartis à la hausse. Selon l'Observatoire internationale des prisons (OIP), il y avait au 1er janvier 2021, 62 673 personnes détenues dans les prisons françaises. Les établissements pénitentiaires abritent près de 4 000 prisonniers en plus qu’il y a six mois. Conséquence, toujours selon l'Observatoire, 62 maisons d’arrêt ou quartier maisons d’arrêt connaissent actuellement des taux d’occupation de plus de 120 %, dix-neuf d’entre eux de plus de 150 %. C’est le cas notamment de la maison d’arrêt de Nîmes qui accueille 386 détenus pour 200 places. Il est donc urgent de décider. Même si cela ne fera pas plaisir à tout le monde. À la pression sanitaire s’ajoute la pression inhumaine à présent. Il est temps que le Gouvernement prenne ses responsabilités. Et que les acteurs locaux s'unissent pour pallier cette situation insoutenable depuis des lustres. À Nîmes, disons-le, les conditions de détention n'ont rien à envier aux pays qui ne respectent même pas la dignité des hommes. Quoi qu'ils aient pu faire pour ce retrouver là.

Abdel Samari

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