Tout le monde est focalisé sur Zemmour qui à l'extrême-Droite pourrait créer la surprise en surpassant la fille Le Pen d'ici 2022. En tout cas au moins dans les sondages sept mois avant l'échéance. Mais un autre extrémiste, de l'autre côté de l'échiquier politique, pourrait lui aussi finalement tirer son épingle du jeu de cette période incertaine. L'insoumis Jean-Luc Mélenchon qui a frôlé le second tour en 2017 et veut miser sur sa bonne étoile pour l'année prochaine.  Et si l'on en croit l'un des derniers sondages d'Harris Interactive, il a des raisons d'espérer. Comme le polémiste passionné par Vichy, l'ancien socialiste récolterait 13% des intentions de vote. Un chiffre intéressant pour les deux hommes qui témoigne surtout en réalité de la prime aux candidats vus à la TV. Et la formidable fenêtre offerte par le débat de la semaine dernière sur BFM TV ne peut que renforcer la puissance médiatique de ces personnalités fortes en gueule mais qui n'ont pas forcément raison. Elles ont grappillé quelques points "sondagières", certes, mais à quel prix à la fin ? Car les deux hommes devraient se méfier. Les coups d'éclats, les polémiques, les annonces démagogiques et propositions outrancières finissent au bout d'un moment par lasser l'électorat que l'on espéraient tant attirer. Dans le secret de l'isoloir, pas sûr que les Français aient envie de confier le destin du pays à des snipers du petit écran. Dans le doute, l'électeur cherchera a fortiori une valeur refuge. Et le président de la République sortant pourrait être le candidat idéal. D'ailleurs, le même sondage le montre, on assiste à un resserrement des intentions de vote derrière Emmanuel Macron, qui arriverait largement en tête du premier tour. Entre 23% et 26% d’intentions de vote selon les configurations. Loin, très loin devant les 13% de Zemmour et Mélenchon...

Abdel Samari