Publié il y a 4 ans - Mise à jour le 15.01.2020 - abdel-samari - 4 min  - vu 1027 fois

FAIT DU JOUR Dérèglement climatique : vivre en Australie dans un monde pré-apocalyptique

Tombée amoureuse du pays des wallabies, Tagrid, une jeune Nîmoise, se retrouve aujourd'hui confrontée aux incendies qui dévastent le pays.
Tagrid en Australie (Photo : DR/Objectif Gard)

Vivre à Nîmes et puis un jour se décider à partir pour découvrir le monde. C'est le parcours emprunté par Tagrid, une jeune Nîmoise qui a tout quitté pour s'installer à Melbourne, en Australie. Elle était loin d'imaginer quelques années plus tard que le dérèglement climatique et les incendies qui en découlent pourrait quasiment rayer de la carte l'un des plus beaux pays au monde.

Tagrid a toujours imaginé dans sa vie de consacrer une année de break pour voyager à l'étranger. À l'adolescence, c'est plutôt en Nouvelle-Zélande qu'elle se rêvait. Finalement, ce n'est qu'à l'orée de ses trente ans que la Nîmoise a sauté le pas. En poste à l'Agglo de Nîmes au sein du service Transport pendant quatre années, la jeune femme décide de prendre une pause dans sa vie pour découvrir de nouvelles cultures et améliorer son anglais.

Les États-Unis ? La Nouvelle-Zélande ? Tagrid opte finalement pour l'Australie comme elle nous l'explique : "J'ai choisi Melbourne car les conditions d'accueil des étrangers sont facilitées. J'ai obtenu rapidement un visa qui m'a permis aussi de trouver un emploi très vite. D'abord des petits boulots pour financer mes frais quotidiens. Mais j'ai eu un tel coup de coeur pour Melbourne que je n'ai pas pu me résoudre à en partir en 2018, quand mon visa a pris fin."

"J'ai l'impression de voyager tous les jours"

Tagrid est tombée amoureuse de ce petit coin du monde où la vie de tous les jours ressemble au quotidien de tous les hommes. "En Australie, et à Melbourne en particulier, on savoure au quotidien cette diversité folle avec des centaines de nationalités qui se côtoient. J'ai l'impression de voyager à chaque instant." Cette qualité de vie, la Nîmoise la trouve incomparable en regard du reste du monde. D'autant que "L'Australie est un pays très ''safe'', très sécurisé." Et l'économie ? "Florissante." Sans compter le volet culturel incroyable : "C'est très fort, tout le temps et partout. On ne s'ennuie pas."

Aux dires de la Nîmoise, un pays idyllique qui lui a également offert une belle opportunité d'emploi. Elle a intégré depuis plusieurs mois une des filiales de l'opérateur de transport Transdev en Australie dans un service en charge des nouvelles mobilités : "Une opportunité incroyable d'autant que j'ai en charge tout le volet innovation".

La jeune femme pourrait peut-être s'inspirer de Nîmes pour suggérer des trambus aux australiens ? Pas sûr du tout que la deuxième agglomération urbaine du pays fasse le choix de véhicules articulés pour son coeur de ville... Qu'importe, la Gardoise savoure toujours avec bonheur son retour dans la cité des Antonin.

Comme il y a il y a quelques temps, à l'occasion des fêtes de Noël. "J'avais envie cette année de vivre les fêtes de fin d'année avec ma famille et mes amis. Et surtout de retrouver l'ambiance de Nîmes et le froid d'hiver." Il faut dire que Noël en Australie est assez différent du Noël qu’on connaît. Au pays des kangourous, le 25 décembre se passe sur la plage en maillot de bain. Pour ceux qui ne saurait pas, c'est l’été en Australie en décembre. Et il y fait très chaud !

Après les fêtes, Tagrid est de retour en Australie. Vu du ciel, Melbourne s'échappe dans une épaisse fumée blanche, signe que les incendies ont tout ravagé sur leur passage. (Photo DR Objectif Gard)

Une chaleur étouffante que Tagrid a retrouvé début janvier. "Quand je suis rentrée après 24 heures de vols, il faisait près de 43°. Insupportable !" Et elle a dû faire face aussi aux incendies ravageurs. L’Australie, trois mois après, commence tout juste à sortir la tête du feu.

"Les gens ont pris conscience du danger climatique"

"Le réchauffement climatique est en cause mais l'insouciance du Premier ministre a aussi été pointée du doigt", raconte la jeune femme qui complète : "Scott Morrison a été très critiqué quand il est parti en vacances à Hawaï durant les incendies mais il est vrai qu'au début tout le monde a pensé qu'il s'agissait d'un épisode comme on en connaît régulièrement en période d'été. Finalement, plus les jours ont passé et plus les habitants ont pris conscience de l'ampleur de la catastrophe."

À Melbourne, les premiers signes sont apparus rapidement. "Avec une pollution de l'air et cette odeur de fumée à l'extérieur. Puis, l'impossibilité de quitter la ville avec des routes coupées. Dans les hôpitaux, des habitants ont aussi été pris en charge pour des maux de tête, de gorge, etc.", rapporte la jeune Française.

À Melbourne, le ciel est envahi par les conséquences des incendies (Photo : DR Objectif Gard)

La pluie qui a fait son apparition ces derniers jours offre un peu de répit aux forces de secours et de sécurité mobilisées. "Mais la température autour de 35° ne permet pas encore de rassurer tout le monde", tempère-t-elle.

Plutôt alarmiste, la Nîmoise en est sûre : "Rien ne sera plus comme avant. On a vraiment le sentiment ici que les gens ont pris conscience du danger climatique. Il y a une réelle volonté de mettre en place des mesures, de nouvelles pratiques." Comme dans le Gard où chaque été la canicule provoque aussi des incendies à répétition, "il ne s'agit plus d'un problème de saisonnalité, c'est une réalité qu'il faut changer. Et le Premier ministre australien, plutôt "climatosceptique" jusque-là, doit maintenant s'emparer du problème."

Tagrid qui compte bien passer encore quelques années à l'autre bout du monde veut également participer au changement. Et pourquoi pas en s'investissant plus que jamais au sein de Transdev pour proposer des alternatives aux véhicules thermiques polluants... Une expertise qu'elle pourrait, sait-on jamais, mettre au service de sa ville d'origine dans un futur proche.

Abdel Samari

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