Publié il y a 3 ans - Mise à jour le 16.08.2021 - anthony-maurin - 3 min  - vu 3211 fois

FAIT DU JOUR Fiesta ou siesta? Telle était la question à Alès

Le paseo de la corrida concours (Photo Anthony Maurin).

L'entrée des arènes du Tempéras (Photo Anthony Maurin).

Les arènes du Tempéras à Alès accueillaient un week-end taurin composé de deux spectacles. Une corrida concours et une novillada sans picadors. Peu de monde dans les gradins mais de belles choses en piste. Retour sur la fiesta alésienne.

Alès et ses arènes du Tempéras ont-elles encore l'aura qu'elles avaient dans les années 1990 ? Peut-être pas. Mais il en va de même pour bon nombre de plazas françaises ou espagnoles. En tout cas, Alès a tenté le pari un peu fou d'organiser non pas une grande feria mais une petite fiesta en plein mois d'août, créneau traditionnellement biterrois. Une vaine tentative, dommage car, à défaut des spectateurs, le panache de l'organisation était là.

Le premier toro de la course, un Curé de Valverde (Photo Anthony Maurin). • Anthony MAURIN

Une fois n'est donc pas coutume, les aficionados locaux étaient appelés à venir garnir les rangs des gradins alésiens au lieu de filer vers la mer voir les figuras qui n'ont pas forcément besoin d'un soutien particulier. Deux courses, une corrida concours et une novillada sans picadors. On sait les spectateurs sensibles aux belles cornes, à la présentation des toros et à l'engagement des diestros. Tout a été pensé pour ne froisser personne, pour faire plaisir à chacun.

Esau Fernandez (Photo Anthony Maurin) • Anthony MAURIN

Des six toros de la corrida concours c'est l'exemplaire du Curé de Valverde qui fut déclaré vainqueur. Même hors concours car sobrero (en remplacement du François André), le N°55 de Pagès-Mailhan était une petite merveille. Transmission, force, beauté, tout était là. Il en va presque de même pour l'autre Pagès-Mailhan de la course. Les ganaderos ont envoyé ceux qu'ils pensaient être les meilleurs pour représenter leur fer mais force est de constater que ce fut difficile de ressentir les émotions habituelles. Moins de panache, moins de joie, moins de danger.

Tibo et le dernier Pages-Mailhan (Photo Anthony Maurin). • Anthony MAURIN

Par contre, on pourra reprocher quelques bricoles aux piétons. Le premier, chef de lidia en plus, Perez Mota, n'aura pas donné satisfaction. Il tombe sur deux toros (dont le Curé de Valverde qui gagne le prix) potables mais on ne se souviendra pas de son passage du côté de la porte des Cévennes. Tibo Garcia, le Nîmois, était quant à lui très attendu, encore. Il n'est pas arrivé à trouver sa place, le temps fera peut-être l'affaire mais il manque encore de recours technique voire d'envie. Enfin, celui qui a remporté le prix de la meilleure faena fut Esau Fernandez. Choix fort logique car aucune autre possibilité ne s'offrait au jury. Mais c'est un choix honnête car c'est lui qui a montré le plus de choses. Un sourire, des mots à l'égard de tout un chacun, des attitudes, une tauromachie, un savoir-vivre. Une belle variété de couleurs et un engagement qui ne fait pas défaut.

Les cuadrillas et les novilleros sans picador (Photo Anthony Maurin).

Pour la novillada sans picadors du dimanche matin, là aussi, et même si les enjeux sont moindres, la présentation était au rendez-vous. Deux de La Suerte qui faisaient ses débuts dans la catégorie, deux autres de San Sebastian et deux derniers de Barcelo. Une feria française dans les cornes ! Ça fait du bien à voir mais un seul tour de piste posthume, celui du premier exemplaire de Barcelo que Clément Hourgas a combattu. Il les aura d'ailleurs tous combattus car Canten n'a pas pu venir toréer pour des raisons personnelles et Nino Julian, son autre compagnon de cartel, s'est blessé cinq minutes après être entré en piste... Rien de grave mais Clément Hargous a dû montrer toute son envie pour tuer les six becerros et surtout, pour offrir un spectacle finalement plaisant tout au long de la matinée.

Où étaient les aficionados tout au long de ces deux matinées alésiennes ? En congés ? À Béziers ? À la maison ? Des abonnés absents ou désabonnés absents ? Nul ne le sait vraiment mais ils ont fait défaut à Alès, ça, c'est sûr. Dommage, finalement, cette fiesta avait de la gueule !

Clément Hargous triomphe avec panache. Il aura assuré la pérennité de la course, bravo malgré les embuches (Photo Anthony Maurin). • Anthony MAURIN

Anthony Maurin

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