Publié il y a 2 ans - Mise à jour le 29.04.2022 - corentin-corger - 4 min  - vu 5810 fois

FAIT DU JOUR La Primafresca : le retour d'une feria sans contrainte

Pour cette 15e édition, une forte affluence est attendue comme ici en 2017 (Photo : Philippe Gavillet de Peney/Objectif Gard)

Les commerçants de la rue Fresque ont le sourire à l'approche de l'événement (Photo Corentin Corger)

À partir de ce soir et tout le week-end se déroule la 15e édition de la Primafresca : la feria de la rue Fresque. Après trois ans d’absence liée au covid, elle revient dans un format classique et sonne enfin le retour de la fête sans contrainte. Les commerçants et les festaïres attendent avec impatience cette première Feria de la saison.

Depuis mars 2020 et l’arrivée de la pandémie, la "rue de la soif" nîmoise vit elle aussi au rythme des restrictions sanitaires : fermeture administrative, couvre-feu, jauge limitée, service à table, distanciation, port du masque… Tout cela semble enfin du passé et il est désormais possible de faire à nouveau la fête comme avant. Trois ans après la dernière édition en 2019, la Primafresca est de retour ce week-end. La feria de la rue Fresque va enfin pouvoir fêter dignement son 15e anniversaire. Une fête symbolique sur une seule rue née en 2006. L’année précédente, on assiste à la fin de la Primavera, cette feria d’hiver qui se tenait chaque année fin février avec des corridas organisées dans les arènes sous la fameuse bulle. Cette dernière abîmait l’amphithéâtre romain alors depuis elle n’a plus été montée.

Plus de tauromachie mais certains nîmois veulent garder le côté festif. "C’est parti d’un apéro de comptoir", souligne Marcos Plaidi, un des gérants du 421. Du même comptoir de ce bar emblématique de la rue Fresque que Bernard et Lise Veyrunes, les anciens patrons, décident de lancer la Primafresca avec Anne et Jean Thibaud, gérants de La Suite devenu l’Estanco, en remplacement de la Primavera. La première édition a lieu dès 2006 avec cinq bars présents. Ils sont désormais dix en 2022 à participer à cet événement. Habituellement organisée le premier week-end d’avril en même temps que Terre d’aficion, elle a été décalée à la fin du mois pour cause de travaux. En plus de la pandémie, les commerçants de la rue Fresque ont dû s’adapter avec une remise aux normes des réseaux et l’installation d’un tout nouveau sol pavé.

Une rue encore en travaux

Si pour la première moitié des bars, jusqu’à la boulangerie Alle, le revêtement a été posé, pour le reste de la rue ce sera encore le chantier en attendant la pose d'un enrobé d'ici quelques mois. "On le savait. C’est un mal pour un bien car la rue se reconstruit. Il faut être positif et prendre son mal en patience. On peut travailler même si c’est toujours désagréable d’avoir les pieds dans la gravette, certains clients risquent de râler mais le meilleur reste à venir", positive Christophe de l’Estanco. Des gérants de bar heureux et impatients de vivre enfin ce 15e anniversaire de la Primafresca malgré un report de quelques semaines plutôt que d’attendre encore l’année prochaine. Car ces travaux auraient pu avoir raison de cette édition 2022.

Si le début de la rue est pavée, pour le reste, il faudra regarder où on met les pieds (Photo Corentin Corger)

"On a vraiment eu peur que la mairie ne nous donne pas le feu vert car on a eu une réponse très tardive", confie Marcos. "La Ville aurait préféré que l’on attende un peu mais c’est un rendez-vous immanquable économiquement", renchérit Christophe. Avec parfois jusqu’à un millier de personnes recensé dans la rue et les bars, c’est l’équivalent d’une troisième Feria pour ces commerces. L’événement a pris et est devenu incontournable pour de nombreux festaïres, impatients de pouvoir à nouveau se faire la bise et se payer un coup à boire - avec modération bien sûr ! -, en totale liberté et sans aucune restriction sanitaire. Un rendez-vous du printemps qui associe donc dix établissements : La buvette du P'tit Nîmois, El Trio, le 421, Les Enfants Denîm, Amour, la Cave à houblons d’Arthur, le Livestation DIY, le 23, l’Estanco, le Menna, le Rouge Margaret et le Paradis perdu.

"On est autour d’un budget de 7 000€ pour cette année"

Pour quatre d’entre eux, c’est leur première Primafresca comme le Livestation qui assurera la restauration le dimanche midi comme le veut la tradition du dernier arrivé de la rue. À travers l’association des commerçants de la rue Fresque, chaque participant met la main poche pour financer notamment dix vigiles postés à chaque entrée de rue de 20h à 2h afin de vérifier les sacs pour éviter que des bouteilles ne soient amenées sur place. "On est autour d’un budget de 7 000€ pour cette année. Les coûts de sécurité, d’assurance et aussi d’ambulance ont augmenté", précise Corentin Carpentier, président de cette association et gérant du bar Les enfants Denîm.

Christophe, gérant de l'Estanco (Photo Corentin Corger)

Ce soir les festivités débuteront à 18h avec le discours des fondateurs de la Primafresca depuis le balcon du Paradis perdu pour lancer officiellement cette 15e édition avant un "barathon" d’ouverture en fanfare. Pour ce premier soir, les vins OAP des Costières de Nîmes seront à l’honneur et un chapeau sera distribué pour chaque bouteille achetée. Avec comptoirs extérieurs et musique amplifiée avec la présence de DJ's, la fête battra son plein jusqu’à deux heures les vendredi et samedi soir. Le samedi midi, pas d’abrivado des poules ou de concours de Miss Fresque comme ce fut le cas à une époque mais apéro des villages avec une décoration spéciale. On n’est pas à l’abri de voir un "paquito" géant s’improviser dans l’après-midi.

Le soir, en clin d’œil aux travaux de la rue, les commerçants ont décidé de faire une soirée YMCA avec gilets jaunes et casques obligatoires. "Si quelqu’un a un tractopelle dans son jardin, qu’il vienne avec, on trouvera un endroit pour le garer", plaisante Corentin Carpentier. Au tarif de 18€ avec le dessert de chez Alle, la gardiane de taureau du Livestation viendra clôturer ce week-end de fête, dimanche midi, pour les plus vaillants. Côté météo, à part un ciel légèrement voilé samedi, le temps s’annonce à la fête. "En retombées économiques, on est tributaire de la météo. Vu aussi le monde lors de la Feria d’Arles, ça ne présage que du bon. On espère bien travailler et terminer dimanche avec les frigos vides et fatigué", conclut Christophe de l’Estanco.

Corentin Corger

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