Publié il y a 3 ans - Mise à jour le 27.11.2021 - corentin-migoule - 3 min  - vu 1058 fois

FAIT DU JOUR Sept millions d'euros pour redorer les halles de l'Abbaye

Les Halles de l'Abbaye à Alès. Photo Tony Duret / Objectif Gard

Bientôt un nouveau visage pour les Halles de l'Abbaye d'Alès. (Photo Tony Duret)

Ce jeudi soir, dans la salle du Capitole d'Alès, une vingtaine d'étaliers conviés par les élus locaux ont pris part à "un point d'étape important" pour ce qui à trait à l'ambitieux projet de réhabilitation des halles de l'Abbaye, dont la livraison est espérée pour le deuxième trimestre de l'année 2024.

À petites foulées, le souffle court, Max Roustan a fini par arriver d'un déplacement à Carsan avec vingt bonnes minutes de retard, s'en sortant d'une pirouette dont il a le secret. Son premier adjoint à l'Urbanisme l'attendait impatiemment, comme une vingtaine d'étaliers des halles de l'Abbaye ayant investi les sièges douillets de la salle du Capitole d'Alès.

Le ton grave mais sans détour, l'édile alésien annonçait d'emblée le "capotage" de la première phase d'un projet "ô combien important" pour la collectivité : la rénovation du marché, véritable poumon commerçant de la capitale cévenole. Initiée en 2018 par la municipalité dans le cadre des "États généraux du cœur de ville", la réhabilitation a d'abord pris un retard que Christophe Rivenq attribue aux élections municipales de 2020 qui "rendent compliquées la conduite des projets", ainsi qu'à la "crise sanitaire".

Une petite année de perdue en somme, pas de quoi susciter un quelconque agacement chez des ateliers, plutôt compréhensifs. Hélas, l'échéancier en a pris un sacré coup lorsqu'il y a quelques jours, Max Roustan a, via un arrêté, déclaré sans suite - comme la loi l'y autorise - la procédure, alors que le projet de Rudy Ricciotti avait été retenu au terme d'une procédure anonymisée parmi 110 candidatures.

"C'est moi qui paye donc c'est moi qui décide !"

En cause, les honoraires exorbitants de "la star des architectes" et son non-respect du cahier des charges, le Bandolais ayant soumis aux élus alésiens un devis chiffré à 14 millions d'euros, soit le double (7 millions, NDLR) que celui que ces derniers ont validé en conseil municipal. "Il nous a expliqué qu'il faisait ce qu'il voulait et que nous n'avions pas notre mot à dire", s'est souvenu le premier adjoint. "C'est moi qui paye donc c'est moi qui décide !", avait fermement rétorqué le premier magistrat de la ville, calmant définitivement les ardeurs du gourmand bâtisseur Varois.

C'est ainsi que s'ouvrait une nouvelle ère pour le projet de réhabilitation des halles de l'Abbaye, la municipalité optant pour un marché négocié, soit "une nouvelle procédure beaucoup plus intéressante" qui, si elle va allonger les délais, permettra aux élus alésiens de "coconstruire" le futur marché avec l'architecte qui sera choisi. "C’est plus rassurant pour nous. On sera responsable de la réussite ou de l’échec de ce marché", a prévenu Christophe Rivenq.

Le programme actualisé du projet de modernisation des halles "vieilles de 30 ans" prévoit une réhabilitation de l'ensemble immobilier, y compris du parking souterrain, ainsi qu'une amélioration des conditions d'accessibilité avec "des portes qui aspirent les clients". En plus d'une transformation globale de l'aspect extérieur de la structure pour en faire "un lieu qui interpelle, un édifice qu'on vient visiter", la conception de l'ouvrage intégrera des bancs fixes et des bancs "volants", favorisant ainsi la modularité des espaces pour permettre d'en adapter le fonctionnement à l'envi.

12 à 18 mois de travaux

Pour ce faire, la municipalité alésienne sait déjà qu'elle s'entourera d'architectes d'intérieurs, ne manquant pas de prévenir par ailleurs qu'un tel chantier occasionnera "de la gêne" pour les usagers et les riverains, les rues adjacentes faisant aussi l'objet d'une rénovation. La durée des travaux, qui devraient débuter en février 2023 après une période des fêtes de fin d'année durant laquelle les étaliers font leur beurre, est estimée "entre 12 et 18 mois", et générera un déplacement des derniers nommés.

Si un membre de l'assistance misait sur un déménagement vers "une belle place en dehors de la ville" pour le côté "pratique", il n'en sera rien, élus et étaliers se prononçant en majorité pour un emplacement à proximité du marché actuel, afin que les clients "ne perdent pas l'habitude de venir en cœur de ville", ce qui aurait pu mettre en péril bon nombre de commerces voisins.

Alors que l'ouverture des halles de l'Abbaye nouvelle version est espérée pour le deuxième trimestre de l'année 2024, la mairie d'Alès a lancé un appel à manifestation d’intérêt au début de l’année 2021. 50 dossiers ont été remis par des étaliers potentiels, dont douze maraîchers, neuf bouchers-charcutiers, huit traiteurs et quatre fromagers. "La bonne nouvelle c'est que 23 d'entre eux disent vouloir occuper le marché au moins six jours par semaine !", s'est réjoui un Christophe Rivenq enthousiaste à l'idée de voir scintiller ce futur "phare incontournable" de la cité cévenole.

Corentin Migoule

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