Publié il y a 2 ans - Mise à jour le 13.09.2022 - corentin-corger - 3 min  - vu 780 fois

FAIT DU SOIR Pas de hausse des prix et plus de bio dans les cantines nîmoises

Des élèves de l'école élémentaire Carnot à Nîmes, lors du repas de ce midi (Photo Corentin Corger)

Magali Saumade, Aurélie Prohin, Jean-Paul Fournier, Pascal Dupont, Véronique Gardeur-Bancel et Julien Plantier (Photo Corentin Corger)

Ce midi, Jean-Paul Fournier, maire de Nîmes, et quelques élus ont rencontré Pascal Dupont au sein de l’école élémentaire Carnot, gérant de Dupont restauration, nouveau délégataire en charge de la restauration scolaire depuis le 1er septembre.

« Il n’y a pas d’inflation sur le coût de la cantine »,  a insisté en préambule le maire de Nîmes Jean-Paul Fournier en s'adressant indirectement des parents. En fonction des revenus, un repas à la cantine coûte entre un et sept euros dans la cité des Antonins. À l’école élémentaire Carnot, le tarif moyen se situe autour de trois euros. Pas de coût supplémentaire pour les parents, pourtant certains produits connaissent une forte inflation, entre 12% et 15%. « Le prix du repas nous revient à 12€ désormais », confie Pascal Dupont, gérant de Dupond restauration, nouveau délégataire de service public (DSP) en charge de l’exploitation du service de restauration collective à Nîmes depuis le 1er septembre 2022.

Peu bavard sur la question : qui va payer la différence ? Collectivité et délégataire de la DSP ont simplement annoncé que des négociations vont avoir lieu mais que la Ville risque de devoir assumer une bonne partie du coût. L’essentiel est que pour l’instant cela n’a pas de répercussions dans l’assiette des enfants. Après Elior (Avenance), Sodexo et SHCB, Dupont rejoint donc la liste des sociétés ayant pour mission de faire manger les petits Nîmois. Un contrat signé pour six ans (jusqu’en 2028) et une DSP rémunérée chaque année 6 M€ par la municipalité, soit un montant équivalent à SHCB. Cette dernière avait pourtant répondu au nouvel appel d’offres mais la Ville assure que Dupont répondait à davantage de critères.

En entrée ce midi, salade de haricots (Photo Corentin Corger)

Basé dans le Pas-de-Calais, ce nouveau délégataire compte 3 500 salariés, délivre 700 000 repas par jour en France, mais aussi en Belgique, pour un chiffre d’affaires de 300 M€. Un géant fondé par Roger Dupont en 1969 et racheté par son fils Pascal en 1996. Si le groupe travaille déjà dans les Hauts-de-France avec des collectivités comme Dunkerque ou Marcq-en-Barœul, c’est la première fois qu’elle collabore avec une ville de 160 000 habitants. Chaque jour, ce sont environ 7 000 repas qui sont servis dans la capitale gardoise et 160 salariés qui s’activent à la cuisine centrale avant que les plats ne soient acheminés dans les 54 restaurants scolaires.

150 tonnes de produits gardois consommées chaque année

Dupont prend donc la suite et va poursuivre le développement d’un réseau de producteurs locaux sans centrale d’achat. Près de 40% des aliments sont issus de 31 producteurs présents dans un rayon inférieur à 250 km dont 16 Gardois et deux Nîmois pour les biscuits et les pains. Les salades viennent de Beaucaire, la compote des Cévennes, le riz et les lentilles de Saint Gilles. La viande de bœuf aussi est d’origine gardoise. « Le Gard est un verger à ciel ouvert. Cette collaboration avec la Ville participe au maintien de l’agriculture dans notre territoire. Chaque année, 150 tonnes de produits gardois sont consommées dans les assiettes de nos enfants », se réjouit Magali Saumade, présidente de la chambre d’agriculture.

Jean-Paul Fournier aussi a mangé à la cantine (Photo Corentin Corger)

Actuellement, 30% des aliments, servis quotidiennement, sont issus de l’agriculture biologique. L’objectif est d’atteindre 50% d’ici 2026. Pascal Dupont se dit conscient de l’enjeu et félicite le travail déjà réalisé : « Cela fait plus de 30 ans que je fais ce métier. La ville de Nîmes est bien en avance par rapport à beaucoup de collectivités. » La volonté de la société est progressivement d’augmenter encore la part des produits locaux tant que cela est possible. C’est notamment le cas pour le repas végétarien proposé une fois par semaine dans le cadre de la loi EGalim. Réalisé à base d’œuf, de produits laitiers ou de produits végétaux, ce menu ''ovo/lacto/végétarien'' entre dans le plan pluriannuel de diversification des protéines.

Afin de lutter contre le gaspillage alimentaire, le nouveau délégataire s’engage également à distribuer les repas non consommés à des associations caritatives. Pour concrétiser cette rencontre, tout le monde s’est assis à la table de la cantine pour déguster le menu du jour : salade de haricots verts, saucisse de Toulouse ou de volaille, purée de pommes de terre, gouda et fruits.

Corentin Corger

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